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Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Publié le 05/11/2012

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Philosophie Introduction : Georg Wilhelm Friedrich Hegel, né en 1770 à Stuttgart et mort en 1831 à Berlin, c'est un philosophe allemand. Son ?uvre, postérieure à celle de Kant, est l'une des plus représentatives de l'Idéalisme allemand et a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine. Ce texte, nous ouvrent les portes sur le thème de la philosophie. Et la question à laquelle il répond est « Comment doit se faire l'apprentissage de la philosophie ? «. L'auteur nous délivre sa thèse qui est que la philosophie est un savoir « la philosophie doit nécessairement être enseigné et apprise «.Mais qu'est-ce que la philosophie ? On la caractérise traditionnellement par sa méthode : il s'agirait d'abord d'une réflexion personnelle, d'une pensée libre. C'est à cette idée que s'oppose Hegel dans ce texte. Non pas qu'il la juge absolument fausse, mais parce qu'elle fait oublier un aspect fondamental de l'activité philosophique. En effet, en insistant sur le caractère personnel de la philosophie, on transforme celle- ci en quelque chose de subjectif, on la réduit à l'opinion. Mais la philosophie est d'abord une science, la connaissance de la vérité. Et la vérité n'est jamais quelque chose de personnel ; elle doit au contraire être universelle et nécessaire. On ne peut donc y parvenir immédiatement, par une simple réflexion personnelle, mais seulement par l'acquisition des connaissances et le travail de la pensée: l'apprentissage. Dans ce texte il s'agit pour Hegel de rappeler que cet apprentissage est essentiel à la philosophie, tout en montrant qu'il ne s'oppose pas à la liberté de penser. Dans un premier temps nous allons faire une analyse de ce texte avec comme première partie l'affirmation de la nécessité d'un travail d'apprentissage en philosophie avant d'envisager dans une deuxième partie la critique de l'opinion commune qui consiste à affirmer que tout apprentissage est inutile en philosophie. Puis nous verrons une discussion qui met en avant Hegel et Kant qui ont dans leurs textes la même problématique mais effectivement pas la même thèse. Enfin nous finirons par une conclusion. Analyse du texte : L'auteur affirme sa thèse, la philosophie est un savoir : « La philosophie doit nécessairement être enseigné et apprise, aussi bien que toute autre science «. On ne peut faire de philosophie, commence par établir l'auteur, que si l'on se donne d'abord la peine d'apprendre ce que dit la tradition philosophique : d'apprendre la philosophie d'Aristote, celle de Kant, etc. Cet apprentissage est ce qui caractérise la philosophie. En utilisant l'adverbe « nécessairement «, redoublé par le verbe « devoir « (qui marque ici autant une obligation morale qu'une nécessité logique), Hegel indique qu'il s'agit ici de l'essence de la philosophie. La philosophie ne serait pas philosophie si elle n'était pas apprentissage. Autrement dit, une « philosophie « qui ne s'enseigne pas n'en est pas une ; elle n'est qu'une opinion incapable de se justifier. Le refus d'apprendre la philosophie, sous prétexte de penser par soi-même est un refus de philosopher. Pourquoi cela ? Parce que, Hegel dit, la philosophie est une science. Mais qu'est-ce qui caractérise une science ? C'est que son contenu, contrairement à celui de la pensée commune, est objectif. Elle doit établir des vérités nécessaires et universelles. Or ce qui est universel vaut pour tout homme et doit donc pouvoir s'enseigner, se communiquer, s'apprendre. Vouloir philosopher sans apprendre la philosophie, c'est donc refuser cet aspect scientifique, c'est ne considérer les différentes philosophies existantes que comme un ensemble d'opinions, c'est se méprendre totalement sur la nature de la philosophie. Il ne faut donc pas penser que l'on peut faire de la philosophie sans se donner la peine de l'apprendre et l'effort de l'exercer. Hegel est contre tous ceux qui prétendent qu'il suffit, pour être philosophe, d'une réflexion personnelle. Par exemple qui pourrait faire de la physique sans d'abord recevoir dans cette discipline un enseignement rigoureux ?, sans étude préalable ? En pensant cela de la philosophie, on lui dénigre son caractère de science, on oublie qu'elle est d'abord connaissance de la vérité: elle est un savoir. C'est un système scientifique qui s'est constitué dans l'histoire de façon objective et nécessaire. La thèse selon laquelle faire de la philosophie, c'est « penser par soi- même «. Hegel la qualifie de « prurit «, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'une manifestation superficielle, de ce qu'est réellement la philosophie. Si la philosophie est l'amour de la vérité, il est même certain qu'elle doit, pour parvenir à la connaissance vraie, rejeter toutes les opinions et préjugés. Il faut nous défaire de ce qui nous a été appris et que nous avons reçu sans réflexion. En ce sens la philosophie est donc bien liberté de penser. Cependant si cette théorie n'est pas fausse, elle n'est pas non plus suffisante. Hegel ne la refuse pas mais juge qu'elle masque un aspect fondamental de la philosophie. En effet, parce que je veux penser par moi- même, je considère que tout ce que l'on m'apprend m'empêche de développer librement ma réflexion. Ainsi il faudrait refuser tout enseignement, sous prétexte qu'il nous force à soumettre notre pensée à celle d'un autre. Mais peut-on s'appuyer uniquement sur sa propre pensée? La pensée n'est rien si elle ne pense pas quelque chose. Il faut donc la nourrir de contenu, et c'est le rôle de l'apprentissage. Apprendre les différentes philosophies est la condition qui nous permet de penser par nous-mêmes. Ce n'est donc qu'en apparence que l'apprentissage s'oppose à la liberté de penser: penser par soi-même, dit Hegel, n'implique pas que l'on rejette la tradition philosophique. Il faut au contraire la connaître et pouvoir se l'approprier. L'auteur utilise alors une série d'exemples afin de montrer qu'apprendre la philosophie, c'est déjà penser par soi-même. Que se passe-t-il en effet lorsque j'apprends le concept de substance ou de cause ? Comme le montre l'image des pierres, il ne s'agit pas simplement de recevoir passivement des informations qui me serraient apprise. Pour connaître une chose, je dois la comprendre, et il faut donc que je la pense moi-même, qu'elle devienne un élément de ma propre pensée. Apprendre ce qu'est la substance, ce n'est pas apprendre une définition. C'est au contraire saisir cette définition et pouvoir la remployer dans un raisonnement. Il n'y a ainsi de véritable apprentissage que si j'opère une appropriation active de ce que l'on m'apprend. Il ne s'agit pas d'une simple accumulation de connaissances ; celle-ci entraîne et nécessite toujours le développement de la réflexion. Je ne connais pas réellement le théorème de Pythagore si je me contente de l'apprendre par c?ur. Pour le connaître, il faut encore que je sois capable d'en faire refaire par moi- même la démonstration. C'est toujours par ma propre raison que je me convaincs de la vérité. La preuve ne m'est pas imposée de l'extérieur, elle est reconnue par mon esprit. Dans l'apprentissage, l'esprit accède par lui- même à la vérité. On pense toujours par soi-même. L'auteur peut donc conclure ce paragraphe en affirmant qu'il y a un lien entre penser par soi- même et apprendre. La philosophie ne se réduit sans doute pas au fait d'étudier les auteurs, mais elle n'est pas non plus une simple affaire personnelle. Seul le dialogue avec des auteurs reconnus me permet de développer ma réflexion et de former mon jugement. Réflexion personnelle et apprentissage sont deux moments qui s'impliquent réciproquement. La philosophie est l'un et l'autre à la fois, et l'un ne va pas sans l'autre. Il n'y a donc pas deux démarches distinctes entre lesquelles il faudrait choisir. Il ne s'agit pas non plus de deux étapes successives: l'apprentissage est en lui-même liberté de penser. Inversement l'exercice d'une pensée libre n'est rien d'autre qu'un apprentissage. La discussion : Comment doit-on enseigner la philosophie ? L'opinion commune affirme que philosopher est à la portée de tous puisqu'il suffit de penser pour élaborer des idées, mais celles-ci ont-elles une authentique valeur philosophique, suffit-il de penser ou bien faut-il apprendre à philosopher ? Nous allons étudier les thèses différentes de Hegel et de Kant. La thèse de Hegel est que la philosophie est une science et qu'elle doit nécessairement être enseignée et apprise. La thèse adverse est celle de Kant, qui dit que la philosophie ne s'apprend pas, que c'est une activité personnelle. Dans leurs textes Hegel et Kant ont la même problématique mais pas la même thèse. En apparence il y a contradiction entre Hegel et Kant, mais cette contradiction n'est peut-être qu'apparente... Pour KANT, la philosophie est un ''champs de ruine'', elle n'est donc pas une science vu qu'il faut tout le temps la recommencer et elle s'acquiert toute seul sans référence a quelqu'un. Kant prend très au sérieux l'acte de philosopher. Pour lui, il vaut mieux en dispenser les jeunes gens plutôt que de leur apprendre une philosophie toute faite qui serait la négation même de l'acte de philosopher. Kant affirme que l'on peut apprendre à philosopher mais que l'on ne peut pas apprendre la philosophie. Il affirme qu'en philosophie on ne peut donner de connaissances à apprendre. Et que ce qu'on peut apprendre ce sont les sciences, donc la philosophie pour lui n'est pas science. Si on prétend enseigner la philosophie, on abuse de la confiance du public, on dupe l'aptitude intellectuelle de la jeunesse avec une philosophie déjà achevée, elle n'est qu'illusion. Si on ne peut pas apprendre la philosophie, on peut enseigner par contre à philosopher donc former les personnes en vue d'une connaissance, d'une activité personnelle. La philosophie selon Kant est une démarche personnelle. A l'inverse, pour Hegel, la philosophie doit nécessairement être enseignée et apprise, aussi bien que toute autre science. Or pour HEGEL, il y a l'histoire de la philosophie qui est la philosophie car il la place comme une science. C'est donc une progression vers la vérité qui évolue au cours du temps. Hegel prône la nécessité d'un apprentissage c'est à dire d'un effort, d'un travail véritable. L'enjeu du texte est la définition de la philosophie qui est une connaissance réelle et non un ensemble d'opinion. Hegel, définit donc la philosophie comme la connaissance scientifique de la vérité. En cela il s'oppose à la tentative pour faire de la philosophie une simple réflexion personnelle, qui la réduirait à la subjectivité de l'opinion. Pour l'opinion tout homme peut philosopher car tout homme pense, mais philosopher c'est penser par soi-même sur certains contenu. La philosophie est bien une activité personnelle, cela ne signifie pas une activité que l'on fait seul sans apprentissage. On doit soumettre sa pensée à celle des autres. Pour réussir à philosopher il ne suffit pas que d'une réflexion personnelle, on a besoin d'apprendre les bases de la philosophie. Hegel et Kant sont d'accord sur le fait que la philosophie est bien une liberté de penser. Cependant Hegel explique que pour arriver à cette liberté de pensées il faut apprendre les bases de la philosophie, certaines connaissances. Mais il explique clairement qu'il ne faut pas apprendre des connaissances par c?ur, qu'il faut étudier les bases de la philosophie avec de la réflexion, de la recherche. Ile ne suffit pas d'apprendre, d'inscrire dans sa mémoire les faits pour philosopher il faut les comprendre. Après avoir appris une connaissance, je dois l'avoir comprise, avoir compris son raisonnement donc la penser par moi-même, que cette connaissance deviennent finalement un élément de ma propre pensée. Il ne s'agit pas ici d'apprendre la philosophie comme un système déjà formé, ou un ensemble de résultats qu'il n'y aurait plus qu'à utiliser. La philosophie est à la fois une méthode de recherche et une démarche de pensée, Kant et Hegel sont du même avis. Pour philosopher on ne peut pas s'appuyer sur sa propre pensée, il faut une certaine connaissance et c'est le rôle de l'apprentissage. On distingue donc que l'opposition entre l'apprentissage et la liberté de penser n'est qu'apparente. Il faut connaître les bases de la philosophie et se l'ai appropriés pour pouvoir penser par soi-même. Ainsi la pensée, et à travers elle la liberté, nécessite le travail et l'acquisition des connaissances. Elle n'est pas simplement personnelle : elle ne peut s'épanouir que par l'étude des textes philosophiques et suppose donc que l'on connaisse ces textes. On ne peut pas prétendre savoir d'emblée ce qu'est la philosophie et pouvoir l'exercer sans étude ni travail. Le savoir ne nous est pas imposé de l'extérieur: nous le portons en nous. Cependant bien que Kant affirme que la philosophie est une activité personnelle et qu'à l'inverse Hegel affirme qu'elle est science, nous retrouvons des points communs entre ces deux philosophes, la philosophie est bien une liberté de pensées mais ne peut être pensé par soi- même sans base et sans apprentissage, c'est une méthode de recherche et une démarche de pensée. Finalement leurs deux thèses se complètent. CONCLUSION On peut donc accorder qu'il n'y a pas de philosophie sans apprentissage. La nécessité de l'apprentissage suppose un réel effort intellectuel c'est à dire l'usage de la raison par lequel le philosophe forme des concepts, des propositions, un système cohérent et logique. Celui-ci est toujours non seulement la condition de la connaissance vraie, mais encore de liberté puisque ce n'est qu'en nous dégageant de l'opinion que nous parviendrons à la vérité. A travers ce texte sur l'enseignement de la philosophie c'est ainsi la nature même de cette discipline qui est enjeu. La philosophie est au vrai sens du terme une pédagogie. Elle doit inciter à la réflexion, à la pensée, à la recherche. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'enseigner, mais d'interroger, pour que l'autre s'interroge, prenne conscience de son ignorance, le désir, le savoir. Si la philosophie est bien un apprentissage, elle est un apprentissage du philosopher, plutôt qu'un apprentissage de la philosophie.

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