GEORGE SAND JUSQU'EN 1848 (HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE)
Publié le 02/03/2012
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C'est une tentation presque irrésistible pour les commentateurs de George Sand que d'être en même temps ses biographes et de tenir implicitement la vie de la romancière pour plus intéressante ou plus signifiante que son oeuvre. Ce qui est peut-être une erreur, mais une erreur chargée de sens car l'une et l'autre sont l'envers et l'endroit du même texte. George Sand est aussi la femme qui découvre qu'écrire est un métier, et un métier qui peut lui assurer l'indépendance et la liberté du génie : « Dans notre société toute factice, dit-elle (Histoire de ma vie), l'absence totale de numéraire constitue une situation impossible, la misère effroyable ou l'impuissance absolue [...]. L'irresponsabilité est un état de servage ... Mais elle est aussi l'écrivain qui au 19e siècle découvre soudain que l'imagination est une arme et que l'écriture libère. Au grand courroux des bien-pensants, elle s'éprouve femme et artiste, doublement prisonnière et tente une double libération, par l'écriture et par la provocation vécue...
«
bonde et avilie des bohémiens de ce monde.
Elle était
danseuse, moins que danseuse, comparse sur le dernier
des théâtres du boulevard de Paris, lorsque l'amour du
riche vint la
tirer de cette abjection, pour lui en faire
subir· de plus grandes encore.
"
Mais Aurore est aussi la petite fille d'une aris
tocrate autoritaire et cultivée, l'arrière-petite-fille -
non sans
quelque bâtardise -du maréchal de Saxe.
Née
en 1804, elle devient orpheline de père en 1808.
Après cette mort mais déjà du vivant de Maurice
.
Dupin de Francueil, Aurore est l'héritier du domaine
et du nom, de
par la volonté de tous, l'homme véri
table et l'enjeu d'une lutte meurtrière entre mère et
grand-mère -
lutte qui, au-delà du conflit de géné
rations ou de personnes, -touche à l'affrontement
de
classes.
Guerre rigoureusement insoluble aussi
bien
au niveau du cœur qu'au niveau de la vie
quotidienne.
Le
conflit ne peut que se résoudre contre
.
la femme du peuple.
Le thème de la révolte, du parti·
pris pour le faible est inscrit dans cette l:?ituation non
moins que
la revanche de la vie et de l'instinct quand,
la grand~mère morte, la mère triomphe à son tour
et cruellement.
·
Corambé.
Seul l'imaginaire est délivrance quand le combat
se fait insupportable, il est fuite et refuge.
L'enfant
isolée se cherche
" un médiateur, un intermédiaire ...
un divin ami de notre
race malheureuse ...
Puisque toute religion est une fiction,
se dit l'enfant, faisons un roman qui soit une religion ...
Je ne crois pas à mes romans mais il me donnent autant
de bonheur que si j'y croyais.
>> ·
L'enfant s'invente un personnage .~ clef de son.
»
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