Devoir de Philosophie

Le ghetto de Lodz

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Ordre adressé, le 10 décembre 1939, aux instances chargées de l'organisation du ghetto de Lodz par le SS responsable de la région, Uebelhoer : « La création du ghetto n'est évidemment qu'une mesure transitoire. Il m'appartiendra de décider à quel moment et par quels moyens le ghetto, et du même coup la ville de Lodz, seront nettoyés des Juifs. En tout cas, notre but final est de cautériser jusqu'au dernier tous ces bubons pesteux. » Le règlement édicté le 10 mai 1940 par Schäfer, le Polizeipräsident de Lodz stipulait : « Les Juifs ne doivent en règle générale pas sortir du ghetto. L'interdiction s'applique également au président du conseil des Anciens et aux chefs de la police juive (...) Les Allemands et Polonais ne doivent en règle générale pas pénétrer dans le ghetto. » Les observations d'un médecin du ghetto : « Des personnes actives, travailleuses et pleines d'énergie se transforment en êtres apathiques et somnolents, qui restent au lit presque incapables de se lever pour manger ou aller aux toilettes. Le passage de la vie à la mort s'opère lentement et progressivement, comme dans les cas d'affaiblissement physiologique des vieillards. Il n'y a pas de symptômes violents - ni dyspnées, ni douleurs, ni modifications sensibles de la respiration ou de la circulation. Toutes les fonctions vitales se détériorent simultanément ; le pouls et le rythme respiratoire se ralentissent, l'attention du patient devient de plus en plus difficile à éveiller, jusqu'au moment où la vie s'éteint. Certains s'endorment dans leur lit ou dans la rue, et sont morts au matin. D'autres meurent au cours d'un effort physique, par exemple en allant à la recherche d'un peu de nourriture, parfois même en rapportant un morceau de pain. » Cité d'après Raoul Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe, Fayard, Paris, 1988, p.194-195 et 233

Liens utiles