Gianlorenzo Bernini
Publié le 14/03/2012
Extrait du document
(1598-1680)
Les successeurs de Michel-Ange n'avaient qu'un souci: ils voulaient montrer au monde que la mort du maître n'avait pas porté un coup fatal à la sculpture. Ils assurèrent la continuité de son style, mais en exagérant certains traits; les corps vigoureux se tordirent en des mouvements frénétiques et les bouches entrouvertes grimacèrent. Ce style nouveau, né d'un désir de perpétuation, fut qualifié de maniérisme. Il fallut attendre un demi-siècle avant de voir apparaître un successeur digne du grand sculpteur disparu. Il s'appelait Gianlorenzo Bernini (Le Bernin), était originaire de Na¬ples, et son talent exceptionnel s'extériorisa dès son plus jeune âge. Alors qu'il avait à peine quinze ans, il recevait déjà des commandes du cardinal Scipione Borghese, un insatiable collectionneur de sculptures antiques et modernes, membre de la famille papale régnante
«
troduire ses oeuvres dans l'espace qui leur
convenait, dans ce même espace que le spec
tateur occuperait pour les contempler.
Cette
démarche le conduisit tout naturellement
vers le baroque, ce style qui allie la sculpture,
l'architecture et la peinture pour mieux
émouvoir le spectateur. Le Bernin regrettait
l'unicité de teinte des marbres qu'il travail
lait.
Plus tard, il arrivera à contourner cette
difficulté en introduisant des marbres de dif
férentes couleurs, du bronze et du bois doré
dans une même oeuvre.
En 1624, il entreprit un travail destiné à un
plus large public: la décoration intérieure de
la basilique Saint-Pierre de Rome qui venait
d'être achevée. Sa première commande im
portante fut le baldaquin en bronze doré
dressé au-dessus du maître-autel. Cet élé
ment décoratif de la hauteur d'un immeuble
de quatre étages, flanqué de colonnes à spira
les couvertes de vignes, garni d'étendards de
bronze et surmonté d'une coupole aérée,
l'occupe pendant dix ans. Le monument en
tier est recouvert d'abeilles et de soleils, em
blèmes de la famille papale des Barberini. A
un certain moment, le bronze vint à manquer
et le pape Urbain VIII ordonna d'enlever les
poutres de bronze du Panthéon, le dernier
édifice intact datant de la Rome antique, et
de les fondre pour en récupérer le métal, ce
qui ne manqua pas de lui attirer les sarcasmes
de ses concitoyens: "Ce que les barbares
respectèrent, Barberini le détruisit." Mais le
résultat était magnifique. La forme somp
tueuse du baldaquin cadrait à merveille avec
la majestueuse basilique, et il fut rapidement
considéré comme le premier monument de
style purement baroque.
Le Bernin gratifia les rues et les places de Ro
me de quelques-unes de ses ravissantes fon
taines. La plus remarquable est certainement
la Fontaine des Fleuves (Nil, Gange, Danu
be, Rio de la Plata) de la Piazza Navona. Les
quatre jets de la fontaine, gardés par des fi
gures mythologiques appropriées, sortent
d'un rocher creux curieusement surmonté
d'un très bel obélisque égyptien. Mais Le
Bernin désavoua bientôt cette oeuvre de jeu
nesse.
Certes, il avait toujours été pieux,
mais, en vieillissant, il devint austère et con
sidéra ses fontaines comme des sujets frivoles
comparés aux statues de saints extatiques et
aux décorations d'églises qu'il avait réalisées
dans ses dernières années.
Il partageait les croyances de l'Eglise catholi
que de son époque, empreintes des principes
de la Contre-Réforme, et selon lesquels l'uni
que but de l'art était d'encourager les
croyants dans leur foi, en faisant appel à leur
émotivité. Ce précepte est brillamment il
lustré dans la chapelle Cornaro de l'église
Santa Maria délia Vittoria à Rome.
L'espace
surplombant l'autel est occupé par une des
oeuvres maîtresses du haut baroque, L'Exta
se de sainte Thérèse. La mystique espagnole
Ci-dessous: l. 'étonnante Extase de sainte Thérèse (1645-1652).
peut-être la seule oeuvre vraiment représentative de l'art du Bernin au sommet de sa maturité. Les personnages de sainte Thérèse et de l'ange sont en marbre blanc.
On ne peut parler de sculpture dans le sens traditionnel du ter me, l'oeuvre est un mélange pic tural, compose en partie de sculp ture, mais aussi de peinture et de lumière.
cite, dans l'histoire de sa vie, une vision
qu'elle eut un jour. Un ange merveilleux
descendit du ciel et plongea une flèche d'or
embrasée d'amour divin dans son coeur. Le
Bernin cherchant à reproduire cet épisode,
représenta la sainte à demi consciente, pen
chée vers l'avant, ses vêtements en désordre
contrastant avec le drapé parfait de son visi
teur surnaturel. La disposition des personna
ges est hautement théâtrale. Des rayons cé
lestes se répandent sur les personnages et les
illuminent discrètement.
AÂÂ&4 u y, rj[ j.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Gian Lorenzo Bernini.
- Gian Lorenzo Bernini - KUNSTLER.
- Bernin (Gian Lorenzo Bernini - encyclopédie.
- Le Bernin, Gian Lorenzo Bernini, dit
- Gian Lorenzo Bernini, Apollon et Daphné