GILGAMESH ET ENKIDU

« LES DEUX HOMMES DEVIENNENT INSÉPARABLES Sur les conseils de la fille de joie, Enkidu gagne la cité d'Uruk, « lieu où Gilgamesh est parfait en force et, comme un bœuf sauvage, s'est affermi sur les gens».

Au même moment, le roi assoupi fait un rêve dans lequel il lutte contre un homme à la puissance exceptionnelle .

Aucun des efforts que Gilgamesh fait pour terrasser cet adversaire imaginaire ne réussit à l'ébranler, et le roi doit, pour la première fois, accepter de s'incliner.

À son réveil, Gilgamesh va sans attendre trouver sa mère, Bélit, et lui raconte le songe qu'il vient de faire.

La déesse « qui sait tout le savoir» lui apprend alors que l'homme tout-puissant de son rêve se présentera à lui et deviendra son ami.

C'est alors qu'Enkidu entre dans la demeure royale.

Oubliant sa défaite nocturne, Gilgamesh l'accueille comme il se doit et les deux hommes deviennent bientôt inséparables.

C ôte à côte, Gilgamesh et Enkidu vivent des jours inoubliables dans le palais doré ; ensemble, ils décident d'entreprendre les expéditions les plus périlleuses et de mener les combats les plus risqués .

C'est ainsi qu'ils gagnent, au terme de plus de vingt mille heures de marche, la montagne des Cèdres où vit le redoutable Géant Khoumbaba, qu'ils réussissent à vaincre grâce à l'intervention des dieux.

a-+ i:AM ITIÉ , UNE VALEU R FONDAMENTALE Comme bien plus tard dans la mythologie gréco-romaine, l'amitié occupe une place incontournable dans les légendes mésopotamiennes.

Les liens qui unissent Gilgamesh à Enkidu, pourtant créés pour s· opposer en toutes choses, sont en effet indéfectibles puisque ni lamour d'une déesse, ni la violence d 'un Géant ne parvient à les briser .

Seule la mort séparera les deux amis.

C'est d'ailleurs précisément l'amitié de Gilgamesh pour Enkidu qui ramène le roi d'Uruk à la raison.

ENKJDU, L"AMI DES atTEs Si Arourou la Grande faconne Enkidu à l'image de Gilgamesh: elle lui confère cependant un tempérament bien différent de celui du roi d'Uruk.

Quand Gilgamesh, impétueux et tyrannique, incarne la civilisation, Enkidu est un être sauvage, qui vit au plus près de la nature : «Avec les gazelles, il mange de l'herbe ; Avec le bétail, de boisson il s'abreuve ; Avec les troupeaux, son cœur se réjouit des eaux .

» C'est seulement lorsque, piégé par le stratagème mis au point par les chasseurs, il cède aux avances de la prostituée -qui incarne ici le plaisir dénaturé - qu'il perd son innocence originelle.

Luxure et combats, mais aussi amitié et loyauté, caractériseront dès lors sa vie parmi les hommes.. »