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Le grand amour d'Henri III: la mort de Marie de Clèves

Publié le 29/08/2013

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amour

L'amour, aussi profond que sincère, qu'Henri 1H éprouvait pour Marie de Clèves a inspiré les poètes du temps et donnera plus tard à madame de La Fayette le point de départ de son roman La Princesse de Clèves. A la demande de Sa Majesté, Pierre de Ronsard a maintes fois chanté les louanges de la délicieuse et regrettée bien-aimée du roi, comme dans l'un des célèbres sonnets, Sur la mort de Marie, paru en 1578: « Ainsi en ta première et jeune nouveauté, / Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté, / La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes. / Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs, / Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs, / Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses. «

amour

« dre ; bien que le décès de celle qu 'elle a refusé de voir unie à son fils préféré lui apporte un certain soulage­ ment .

Lorsqu'il prend connais­ sance de la funeste missive, Henri Ill est bouleversé .

Tandis que son visage change de cou­ leur , vire au gris cendre, qu 'il a le plus grand mal à maîtriser sa respiration , il ne peut surmon ­ ter son chagrin et tombe éva­ noui.

Revenu à lui, il laisse li­ bre cours à sa douleur , une dou­ leur immense , terrible , effroya ­ ble .

Oubliant son rang, il se tape la tête contre les murs, pleure toutes les larmes de son corps , crie son désespoir .

Chaque pièce du château ré­ sonne de ses lamentations : envolés les espoirs de félicité, envolés les rêves de bonheur .

Dévoré par la fièvre , le roi est obligé de s'aliter et ne reparaît que trois jours plus tard.

Mais il a sombré dans la prostration et erre comme une âme en peine .

Tous les efforts de la reine mère et de ses fidèles amis pour le sortir de cet accable­ ment sont vains .

C'est finalement son confes­ seur jésuite , le père Edmond Auger, qui réussit à provoquer quelques réactions .

Connais­ sant les aspirations et les tour­ ments du jeune monarque, il lui conseille d'exprimer son chagrin , voire de se laisser aller à des débordements .

Aussitôt, Henri Ill fait organiser des céré­ monies commémoratives et ordonne à la Cour de prendre le deuil, passant commande de centaines d'aunes de velours et de satin noir, d'aiguillettes de jais, d' aigrettes sombres pour ses petites toques .

Têtes de mort et pénitence Avec une déroutante exalta­ tion , le roi supervise la confec­ tion d'une garde-robe de deuil.

S'enfermant dans ses appartements avec ses maîtres tailleurs, il y passe des mati­ nées entières .

Sous ses direc­ tive s, chaque vêtement est conçu de manière à traduire sa profonde affliction.

Le résultat e st étonnamment macabre .

Henri Ill arbore désormais un costume noir surchargé d 'em­ blèmes funèbres : de petites têtes de mort rebrodées sur les parements de son pour­ point , sur les aiguillettes qui retiennent ses chausses et jus ­ que sur les rubans de ses sou­ liers ! En le découvrant dans un tel accoutrement, Catherine de Médicis craint qu ' il n' ait perdu la raison .

Ce témoignage vestimentaire ne suffit pas à apaiser la dou­ leur d'Henri Ill, qui hante égli­ ses et monastères, s' abîme dans des prières intermina ­ bles, s' adonne à une dévotion intempestive, va jusqu 'à som ­ J brer dans une profonde crise ~:~~~ =u de mysticisme .

La veille de ~~ • ~ Noël , à Avignon , où la Cour H M• ~ s'est transport é e , il demande '.M+-~-'IE- 'lf- -1 /--'k--'l'. -11 fl au père Auger d'organiser une ~ procession .

Ministres, grands UN SONNET DE RONSARD L'amour, aussi profond que sincère , qu'Henri Ill éprouvait pour Marie de Clèves a inspiré les poètes du temps et donnera plus tard à madame de La Fayette le point de départ de son roman La Princesse de Clèves.

A la demande de Sa Majesté, Pierre de Ronsard a maintes fois chanté les louanges de la délicieuse et regrettée bien-aimée du roi, comme dans l'un des célèbres sonnets, Sur la mort de Marie, paru en 1578 : « Ainsi en ta première et jeune nouveauté,/ Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté ,/ La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes.

/ Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs, / Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs, / Afin que vif et mort , ton corps ne soit que roses.

» seigneurs et gentes dames sont instamment priés d'y participer , vêtus , à l 'image des pénitents , de blanc, de bleu ou encore de noir .

Prenant la tête du gigan­ tesque cortège, pieds nus, la tête dissimulée sous une cagoule et un cierge à la main , le roi défile en psalmodiant des prières, tandis que les plus zélés se dénudent le torse et se flagellent jusqu'au sang.

Cette manifestation ostenta­ toire laisse le royaume dans la plus grande stupéfaction .

Mais elle ne libère pas pour autant Henri Ill de ses tourments .

Encore tout à sa peine , le cœur empli du souvenir de sa chère Marie de Clèves, il sait pour ­ tant qu ' il doit prendre femme , qu 'en tant que roi de France il est de son devoir sacré d 'assu­ rer la pérennité de la dynastie des Valoi s.

D 'ailleurs sa mère a déjà plusieurs noms à lui pro ­ poser.

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