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Grand cours: CONSCIENCE & INCONSCIENT (f de j)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

conscience

 

A) L'IDEE D'INCONSCIENT

 

- En premier lieu, que faut-il entendre par " inconscient " ? L'adjectif " inconscient " a-t-il le même sens que le substantif " l'inconscient " ?

 

1.     Les phénomènes inconscients

 

- La conscience semble n’accompagner qu’une partie des phénomènes psychiques et cérébraux : la plupart des phénomènes physiologiques ne s’accompagnent presque jamais de conscience ; seule une infime partie du monde extérieur accède à notre conscience dans la perception : par exemple, nous ne percevons que les radiations lumineuses de longueur d’onde comprise entre 0,39 m (ultra-violet) et 0,76 m (infra-rouge); nous ne percevons les sons qu’entre 16 Hz et 16 k Hz.

 

- Mon corps a un fonctionnement dont je ne suis pas l’auteur et qui échappe à ma conscience tant que je ne souffre pas (“ la santé est le silence dans la vie des organes ”) : la circulation du sang, par exemple, est inconsciente et dépourvue de signification; elle est soumise à des lois nécessaires et aveugles. Lorsque la lumière diminue d'intensité, par exemple, la pupille de nos yeux se dilate sans que nous nous en rendions compte. Ce type de phénomènes relève de ce que l’on peut appeler “ l’inconscient physiologique “.

 

- Les réflexes, les automatismes, les habitudes échappent également presque toujours à la conscience : nous ne voulons pas toujours oublier ou bien retenir un fait en notre mémoire, cela s'effectue automatiquement à notre insu. La conscience intervient :

 

1.     au commencement d'un apprentissage : attention apportée sur chaque geste lorsque, par exemple, l'on apprend à conduire une voiture;

2.     puis la conscience se retire et laisse place aux automatismes psychomoteurs ou intellectuels.

 

- En présence d'une difficulté, la conscience vient rompre la trame continue de l'existence : l'asthmatique a conscience de sa respiration, le cardiaque a conscience des battements de son coeur, etc.

 

- L'inconscient se manifeste aussi par le fait qu'il incarne l'ignoré et le contradictoire en nous.

 

- L'ignoré : on sait ce qu'on aime ou ce qu'on n'aime pas, mais on ne sait pas pourquoi. Spinoza dit que nous ne désirons pas une chose parce que nous la trouvons bonne, mais que nous la trouvons bonne parce que nous la désirons.

 

- Le contradictoire : en chaque décision importante s'entrecroisent des motivations et raisons contraires; dans ce que je veux, il y a une part de mon moi qui ne le veut pas, ou ne le désire pas.

® Par exemple, être malade est un mal, la santé est un bien, mais la maladie a des avantages que la santé n'a pas : l'enfant finit par se rendre compte qu'il est encore plus caressé par sa mère lorsqu'il est malade, la maladie est un refuge contre l'école; on peut ainsi sincèrement vouloir guérir et désirer rester malade : entre la volonté consciente et le désir inconscient, la volonté ne l'emporte pas toujours. Idée que le moi est traversé de conflits.

 

® “ Comme par hasard “, je rate le train qui devait me conduire sur le lieu de l’examen que je redoute tant. Dans ce type de situation, tout se passe comme si je l’avais fait exprès sans le vouloir; comme si je voulais le faire sans que cela soit “ de ma faute “. J’ai ici l’indice que mon moi n’est pas aussi simple ni aussi un qu’il y paraît de prime abord.

 

- Le terme d’inconscient peut renvoyer à deux acceptions différentes :

 

1. On peut d’abord définir l’inconscient négativement, comme ce qui n’est pas conscient, comme le non-conscient en quelque sorte, l’automatique, l’irréfléchi, voire l’involontaire.

 

2. Mais on peut aussi définir l’inconscient positivement, comme une réalité psychique possédant un mode de fonctionnement et des caractéristiques propres : ici, se dévoile en moi une intention latente, une stratégie qui se déploie avec une logique réelle mais sans me demander mon avis. Dans ce cas, l’inconscient renvoie à la découverte freudienne d’une pensée souterraine, de ce moi en moi qui me détermine, et appartient au champ de la psychanalyse.

 

- Il ne faut pas confondre inconscience et inconscient. L’inconscience est une modalité de la conscience : une dénégation de la conscience réfléchie  et par conséquent une catégorie morale. L’inconscient, par contre, est une hypothèse épistémologique qui n’acquiert le statut de concept qu’avec Freud.

 

- De même, de ce qu'un phénomène est inconscient, il ne s'ensuit pas nécessairement que l'inconscient en soit la source (inconscient ¹ l'inconscient). Une réalité peut très bien échapper à la conscience et être ainsi appelée " inconsciente ", sans que l'inconscient n'y ait aucune part : le comateux, par exemple, est inconscient – son état est un état d'inconscience -, mais ce n'est pas l'inconscient qui explique la nature et la durée de cet état.

 

- Du coup, ce qui est inconscient ne s’oppose pas nécessairement et réellement à la conscience. C’est précisément parce que je ne suis pas conscient de tout à la fois que je peux être conscient de quelque chose. La conscience se constitue grâce à cette espèce particulière d’inconscient qu’est la mémoire : un certain nombre d’impressions, d’expériences, de pensées ne sont pas actuellement présentes à mon esprit mais lui permettent de faire attention à ce qui est présent.

 

2) L'idée d'inconscient avant Freud

 

- Freud n’est pas le père de l’idée d’une pensée inconsciente, même si c’est lui qui a donné un statut “ scientifique “ à cette idée. Avant Freud, la notion d’inconscient avait déjà nourri les réflexions de philosophes et de psychologues. En ce qui concerne la philosophie, si, dès le XVII e siècle, avec Leibniz notamment, on trouve les prémisses de cette notion d’inconscient, ce n’est véritablement qu’au XIXe siècle que le concept d’inconscient est formulé et travaillé comme tel. Nous n'évoquerons ici que Leibniz et Bergson.

 

1.     La théorie leibnizienne des petites perceptions sensibles

 

- Selon Leibniz, la conscience claire et transparente à elle-même n'est pas le tout du psychisme, contrairement à ce que pense Descartes : elle n'est qu'un degré et un passage, une éclosion et un moment.

 

- Exemple : quand je me promène au bord de la mer, ma perception consciente du mugissement des vagues est le fruit de mille petites perceptions que je ne saisis pas clairement mais qui concourent à la perception de l'ensemble. C’est la somme de ces petites perceptions qui, atteignant une certaine intensité, provoque la conscience de percevoir. Le sujet est comme inconscient à l’égard des contenus de sa conscience

- Ces perceptions restent inaperçues parce qu'elles sont trop ténues pour être aperçues,  trop confuses, variées, chaotiques pour pouvoir être isolées, trop peu différenciées, trop proches les unes des autres. L’absence de conscience réflexive n’est pas due à un défaut de cette conscience, un manque de vigilance de sa part, elle est due au caractère même des perceptions.

- Contre Descartes, il faut donc soutenir que la conscience réflexive n’est pas nécessairement associée à la conscience de quelque chose, puisqu’il est possible de percevoir quelque chose sans s’en apercevoir, c’est-à-dire sans savoir qu’on en a conscience, sans que le sujet sache et même souhaite savoir qu’il en a conscience.

- Ainsi l'existence de pensées inconscientes, c'est-à-dire de perceptions trop petites pour être aperçues, est-elle nécessaire à l'explication de tout phénomène conscient. La conscience résulte de l'intégration de petites perceptions inconscientes; elle est la somme, l'assemblage global, d'éléments trop petits pour que chacun d'eux soit aperçu distinctement.

- Leibniz indique donc le mode de passage de l'inconscient au conscient, de la conscience irréfléchie à la réflexion. Ce passage se fait par intégrations successives. Au plus bas degré, on a l'état d'inconscience où les petites perceptions s'accumulent sans donner lieu à des une véritable intégration. Cet en-deçà de la conscience, que sont les petites perceptions, sont une première brèche dans le cadre conceptuel cartésien.

 

rgin-top: 0cm; margin-bottom: 0.0001pt;" align="justify"> 2.     La théorie bergsonienne de la mémoire

 

- Bergson, dans L'énergie spirituelle notamment, envisage l'hypothèse de l'inconscient à partir d'une analyse des mécanismes de la mémoire. Le problème de l'inconscient est renvoyé à la question suivante : comment se fait-il que la totalité de mon passé ne soit pas présentement consciente pour moi ? C'est donc par rapport au problème non pas de la conservation du souvenir mais de l'oubli que Bergson envisage l'inconscient. 

 

- L'oubli, en effet, peut et doit chasser de la conscience des événements qui y étaient auparavant présents, parce que leur souvenir n'est pas immédiatement utile à l'action. Tout ne peut être continûment conscient. L'inconscient désigne ce qui n'est pas ou n'est plus conscient.

- La conscience, nous l'avons vu, est une fonction biologique qui a pour but de nous adapter à l'action présente. Pour agir dans le présent, il ne servirait à rien d'avoir conscience de la totalité de son passé. La conscience n'éclaire que les souvenirs qui me sont immédiatement utiles pour agir. Ce qui est oublié – l'inconscient – , c'est véritablement l'inutile. Je sais mais je n'ai pas besoin de savoir ce que je sais, donc je fais comme si je ne savais pas.

 

- Ainsi, dans le rêve nocturne, les souvenirs ne sont-ils plus sélectionnés puisque les exigences de l'action s'effacent. Rêver, c'est, d'une certaine manière, se désintéresser. Comme l'attention à la vie s'est relâchée, les images du passé reviennent en foule et en désordre.

 

- Le rêve fournit à Bergson une illustration de sa théorie sur la conservation intégrale du passé. On peut représenter la masse inconsciente des souvenirs par un cône. Parmi ces souvenirs inconscients, ne deviennent conscients que ceux qui, à chaque instant, entrent dans la ligne de mon action présente. Le sommet du cône figure le souvenir actuellement évoqué; plus on s'éloigne de cette mémoire présente, plus les souvenirs sont lointaines, plus ils sont difficilement convocables; au-delà d'une certaine zone-limite, il y a oubli, amnésie. Tout ce dont je ne me préoccupe pas pour l'instant forme ma mémoire potentielle, inconsciente.

 

- Il existe par conséquent deux mémoires : l'une consciente, qui est, par exemple, celle que l'étudiant interrogé fait fonctionner volontairement; l'autre inconsciente : celle de l'immense stock de souvenirs accumulés depuis la naissance, celle de l'empreint forcé (cela même qu'on n'arrive pas à oublier), celle de l'évocation involontaire (l'association des idées, le rêve).

 

- Bergson montre donc que le souvenir " va et vient…du conscient à l'inconscient". Il n'y a pas entre le souvenir conscient et le souvenir inconscient une différence de nature, il ne s'agit pas, comme plus tard dans la théorie freudienne, de deux instances de la personnalité, mais de deux états dont la différence est plutôt une différence de degré. L'inconscient désigne avant tout un réservoir où les souvenirs indésirables et inutiles se réfugient en attendant d'être un jour à nouveau convoqués à la conscience par le cerveau.

- Il faut retenir ici l'idée importante que les souvenirs ne disparaissent jamais tout à fait, que c'est par le mécanisme de l'oubli que l'on peut comprendre le mécanisme de la mémoire et que c'est par rapport aux exigences de l'action et de la vie que la conscience n'est pas une donnée ou un état permanents. L'inconscient se manifeste par les trouées que le temps a faites en nous, les blancs de notre conscience, les échappées de notre volonté.

 

3) L'apport freudien : généalogie du concept freudien d'inconscient

 

- Freud, qui est-il ? (Document annexe distribué aux élèves).

 

a) L’hystérie et l’hypnose, la rencontre avec Charcot et Breuer, la découverte de l'inconscient

 

- C’est l’étude de l’hystérie qui va engager Freud sur la voie de l’hypothèse de l’Inconscient. C'est par l'hystérie que Freud a découvert un grand nombre des principes essentiels de la psychanalyse : la notion d'inconscient, le transfert, le refoulement.

- Freud obtient une bourse qui lui permet de séjourner à Paris d'octobre 1885 à février 1886 et d'y suivre l'enseignement de Charcot. La rencontre de Freud avec Charcot constitue le “choc” dont allait naître la psychanalyse, sa rencontre frontale avec le réel clinique, incarné dans et par l’hystérique. Médecin à l’hopital de la Salpêtrière, Charcot était spécialiste de l'hypnose et de l'hystérie, considérée comme une maladie sans lésion organique liée, selon lui, à un traumatisme affectif. Charcot utilisait l'hypnose (sommeil artificiel) comme méthode exploratoire : le sujet hypnotisé est susceptible, sur ordre de l’hypnotiseur, de se remémorer ce qui a été fait pendant le sommeil.

b) La rencontre avec Breuer, le cas Anna O.

 

- Autre moment déterminant dans la genèse de la psychanalyse : la rencontre avec un médecin viennois, Joseph Breuer, qui va apprendre à Freud à agir sur le symptôme et à dégager une méthode - dite cathartique - mettant à jour le processus de formation de symptôme. L’action sur le symptôme devient en même temps démonstration du déterminisme psychique à l’oeuvre dans la formation du symptôme sur lequel on agit.

 

- En 1882, Breuer parla à Freud d’une patiente, Anna O., qu’il avait traitée entre juillet 1881 et juillet 1882. De son vrai nom Bertha Pappenheim, Anna O. souffrait de symptômes physiques et mentaux plus ou moins graves dont les premiers se produisirent alors qu’elle veillait son père, atteint d’une maladie à laquelle il devait succomber : toux nerveuse, troubles de la vision, paralysies diverses, troubles de l’humeur, hallucinations, absences, états de confusion, de délire, de mutisme. Ne pouvant ni comprendre ni parler sa langue maternelle - l’allemand -, elle s’exprimait en anglais.

 

- Le procédé inventé par Breuer pour soigner Anna O est d’abord l’hypnose puis la mise en récit par la patiente des événements pénibles ayant un rapport avec la maladie et la mort de son père. Elle parla par exemple d’une scène pendant laquelle, ayant envie de pleurer, elle retint ses larmes. Réveillée de son état hypnotique, elle ne souffrait plus de ses yeux. D’où la découverte décisive: lorsque les circonstances dans lesquelles le symptôme avait fait son apparition se trouvaient évoquées, le symptôme disparaissait une fois le récit achevé. Les symptômes se mirent ainsi à tomber l’un après l’autre. C’est la mise en récit qui permit d’opérer ce voyage de retour vers l’origine, qui produit la répétition de l’événement traumatique, le déblocage de l’affect et l’inversion du processus pathologique qui avait abouti à la formation du symptôme.

 

- De tout cela, Freud retient l’idée essentielle d’une dissociation du psychisme en deux états: le conscient et l’inconscient. Si les hystériques, hors hypnose, ne pouvaient se souvenir des traumas à l’origine de leurs symptômes, c’est que ceux-ci avaient leur fixation en un autre lieu que le conscient.

 

c) L'abandon de l'hypnose et l'invention de la psychanalyse

 

- C’est paradoxalement en abandonnant l’hypnose et en relativisant son efficacité que Freud reconnaît sa portée dans l’histoire de la mise à jour des processus inconscients. Procédé incertain aux effets thérapeutiques peu durables, l’hypnose révèle à Freud, une fois reconnu son mécanisme de suggestion, l’existence de l’inconscient et ouvre la voie à un traitement des pathologies de l’inconscient.

 

- Très vite, Freud abandonne l’hypnose et n’oriente plus le cours de la pensée du patient. Il insiste sur le fait que ses patients doivent se souvenir par eux-mêmes de ce qui a provoqué leur souffrance.  Le passage de l’hypnose à la psychanalyse revient à un changement de dispositif. Freud invente alors une méthode d’investigation à laquelle il donne le nom de “psychanalyse”.

 

- Ce traitement repose sur l’obligation pour le malade de tout dire, de laisser libre cours à sa parole. Freud traite ses malades en leur faisant prendre une position allongée confortable sur un lit de repos, tandis que lui-même, échappant à leur regard, est assis derrière eux sur un siège. Il s’agit de soulever le voile d’amnésie qui recouvre les premières années de l’enfance, de ramener à la conscience les images, les pensées, les fantasmes attachés aux pulsions sexuelles de la prime enfance. C’est la méthode des associations libres qui permet d’amener à la conscience les contenus refoulés. Tout a un sens dans le discours du patient, même le silence car l’inconscient est à l’oeuvre dans ces “blancs”, ces incohérences.

 

- Il est donc demandé au patient de verbaliser ce qui lui vient à l’esprit. C’est la loi de la parole en elle-même qui s’impose, consacrant la liberté du sujet parlant.

 

- Freud parvient alors, par cette méthode des associations libres, à dérouler la chaîne des souvenirs pathogènes jusqu’au traumatisme originaire. L’analyste doit trouver le noeud à dénouer, faire l’interprétation et découvrir une cohérence nouvelle faite des lois de l’inconscient. L'interprétation de l'analyste vise à reconstituer une partie plus ou moins importante de l'histoire infantile du patient.

 

- Freud découvre qu’au cours du traitement, tout se passe comme si une partie de la personnalité du malade opposait une résistance à la guérison. La résistance désigne les moyens mis en oeuvre par le sujet pour empêcher son désir inconscient de se faire reconnaître. En clair, le concept de résistance désigne tout ce qui, chez l'analysé, s'oppose à la prise de conscience.

 

- Ce mécanisme, à l'oeuvre dans la cure analytique, fournit lui aussi un matériel à analyser. Freud en déduit que ces forces qui s’opposent à la réintégration de l’oublié dans le conscient sont celles-là mêmes qui, au moment du traumatisme, ont provoqué cet oubli et refoulé dans l’inconscient les incidents pathogènes. Freud distingue plusieurs formes de résistance :

 

1. Le refoulement

 

- Le refoulement se produit dans le cas où la satisfaction d’une pulsion risquerait de heurter les aspirations morales et esthétiques du sujet. Il porte, par conséquent, sur des représentations douloureuses ou susceptibles d’éveiller du déplaisir. Le refoulement est en quelque sorte une fuite devant la douleur. Le refoulement est le principal mécanisme de défense dans les conflits psychiques.

1.     Le transfert

 

- Au cours du traitement, un rapport privilégié s’installe entre le psychanalyste et le patient : le transfert. Au lieu de se souvenir le patient se conduit envers son thérapeute comme il s’est conduit dans son enfance par rapport à des personnes de son entourage. Il y a déplacement sur l’analyste de l’amour, de la haine, des émotions, des fantasmes éprouvés par le patient dans son enfance à l’égard de ses parents ou de ses proches. Le transfert est le déplacement, la projection sur l'analyste d'images du passé du patient. Le patient fait porter son amour sur l’auteur présumé du savoir du thérapeute censé détenir une réponse sur ce que le patient est et sur ce qu’il désire : celui chez qui je suppose le savoir, je l’aime. Le transfert va fournir un matériel important au travail de l'analyse.

 

- Le psychanalyste, en tant que personne, peut lui-même transférer ses propres sentiments inconscients à l'intérieur de la situation analytique : on parle de contre-transfert. Le psychanalyste peut se servir de l'analyse de son contre-transfert pour faciliter son accès à l'inconscient de l'analysé. Possibilité d'une résonance entre inconscients. C'est pourquoi Freud exigeait de tout analyste qu'il commence par subir une analyse.

 

2.     Le bénéfice de la maladie

 

- La maladie névrotique se déclenche, selon Freud, dans le but d'obtenir la satisfaction pulsionnelle par des voies détournées : il s'agit de la motivation positive de la maladie. La maladie apparaît ainsi comme une formation de compromis entre le refoulant et le refoulé; elle est une satisfaction détournée du désir, sous une forme qui puisse être acceptée par le moi.

 

- En même temps, il y a une motivation négative de la maladie : la maladie, les symptômes qu'elle entraîne, sont sources de souffrance. Mais cette souffrance est un moindre mal comparativement aux conflits que le sujet évite grâce à la maladie. C'est le mécanisme de " fuite dans la maladie ".

 

- Le sujet tombe malade à la fois pour se punir et soutenir son désir. Il satisfait du même coup comme un besoin de punition, une méfiance, voire une haine de soi. La fuite dans la maladie, le refus de guérir sont l'expression d'un sentiment de culpabilité. Le symptôme est une espèce de décision d’auto-punition : tout se passe comme si le patient ne se donnait pas le droit d'être heureux. Tout cela s'opère inconsciemment.

 

 

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