La guerre froide (causes et chronologie)

« CONFLll'SHGIOllAUX • Des conftits régionaux s'intègrent dans l'affrontement entre les deux Grands.

• Au Moyen-Orient.

l'Égypte de Nasser, armée par l'URSS, prend la tête du monde arabe contre Israël, aidé par les États-Unis (guerre des Six-Jours, 1967).

• Dans la péninsule indochinoise, les États-Unis remplacent la France, après les accords de Genève qui ont institué l'indépendance et la partition du Vietnam (juill.

1954).

Dès 1965, les marines sont engagés directement dans cette gwrn qui oppose le Sud nationaliste au Nord communiste appuyé par l'URSS et la Chine.

Malgré l'ampleur de l'arsenal américain, le conflit s'enlise.

UDtmm qui impose l'établissement permanent d'un dialogue au sommet.

Ce dialogue est fondé sur le principe du linkage, qui consiste à lier les différents problèmes, et sur celui de la retenue réciproque, qui réside dans l'engagement de ne pas chercher à tirer un profit unilatéral des crises.

• Cependant les États-Unis jouent sur la rivalité entre l'URSS et la Chine.

Leur rapprochement avec Pékin aboutit à l'admission de la Chine populaire à l'ONU (oct.

1971) où celle-ci devient membre permanent du Conseil de sécurité au détriment de Taïwan.

LI DHMMEMENT • La détente aboutit, après de longues négociations, à la signature du traité SALT 1 (Strategic Arms Limitation Talks, mai 19n) sur la parité nucléaire.

Afin d'atténuer le coOt de la course aux armements tout en maintenant un équilibre de la terreur, le nombre de missiles offensifs et défensifs est désormais limité.

L'accord SAIT Il (juin 1979) restreint à la fois la quantité de missiles et celle des têtes nucléaires.

• L'embargo à l'encontre de l'URSS, décrété par Washington en 1949, est levé pour certains produits.

Des accords permettent aux céréaliers américains de gagner le marché soviétique.

• Le premier vol spatial en commun, Soyouz-Apollo, symbolise cette nouvelle entente entre les deux Grands (juill.

1975).

•La détente permet la normalisation des relations entre les deux Alle magnes.

Le chancelier Willy Brandt , avec l'accord des États-Unis, mène une politique d'ouverture à l'Est, !'Ostpolitik.

Celle-ci débouche sur la signature des traités germano-russe (aoOt 1970) et germano-polonais (déc.

1970).

Le tracé de la frontière germano-polonaise Oigne Oder-Neisse) est reconnue ainsi que le principe d'inviolabilité des frontières en Europe .

• La RFA et la RDA signent le traité fondamental (déc.

19n) qui affirme leur reconnaissance mutuelle et permet leur entrée à l'ONU (sept 1973).

LI 1lG11MENT DES coNFun • La détente favorise le règlement des principaux conftits périphériques.

Déterminé à sortir les États-Unis du bourbier vietnamien, Nixon engage des négociations et laisse aux Vietnamiens du Sud la charge de la guerre contre le Viêt-œng.

n'assumant plus que la guerre aérienne contre le Nord .

Les accords de Paris (janv.

1973) annoncent la fin de l'intervention américaine au Vietnam et l'évacuation du Cambodge et du Laos.

• Au Proche-Orient, après la guerre du Kippour (oct.

1973), l'Égypte rompt avec l'URSS et se rapproche des États-Unis pour négocier une paix séparée avec Israël.

Ce retournement laisse les États­ Unis seuls arbitres dans la région.

Les accords de C.•p David (s e p t.

1978) entre Anouar el-Sadate et Menahem Begin, sous l'égide du président Jimmy Carter, permettent la signature d'un traité de paix entre l'Égypte et Israël (mars 1979).

Les problèmes du Proche-Orient demeurent.

mais ils ne s'intègrent plus dans l'affrontement Est-Ouest • En juillet 1973, la totalité des États européens (sauf l'Albanie), les États-Unis et le Canada organisent une CtlllNrellce ,,_ ltl séan1U et ltl '°°'"""""' e11 &l'ope (CSCE).

L'acte final.

signé à Helsinki (aoOt 1975) par tous les participants, proclame l'inviolabilité des frontières en Europe, l'engagement de n'utiliser ni la menace ni la force pour régler les différends, le développement de la coopération ainsi que le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Cette conférence marque l'apogée de la détente.

LE RETOUR À L'AFFRONTEMENT lE DUtq\JI UllE APPAIENT EllllE W DEUI GUllDS • La détente semble profiter davantage à l'URSS qu'aux États-unis.

Alors que ces derniers entrent dans une période de déclin et de doute, Moscou réussit à maintenir son emprise sur les démocraties populaires sans crise majeure : la brève libéralisation du régime en Pologne, qui autorise un syndicat indé pendant.

-S.lidamosc (né de la grève des chan tiers navals de Gdansk en aoOt 1980), est stoppée par la p roclamatio n de l'état de guerre (déc.

1981).

•À partir de 1978, l'URSS installe à l'Est des missiles SS20, puissants et précis, qui menacent l'Europe occidentale .

• Moscou accroit son inftuence en Afrique par l'intermédiaire de Cuba, dans les anciennes colonies portugaises (Guinée-Bissau, Angola et Mozambique), en Éthiopie et à Madagascar.

• Dans la péninsule indochinoise , c'est le Vietnam, réunifié et communiste (juill.

1975), qui relaye la puissance soviétique en intervenant au Laos (juill.

1977) et au Cambodge (janv.

1979).

• En Amérique centrale, l'ile de la Grenade et le Nicaragua basculent dans le camp soviétique en 1979, tandis que les maquis communistes se renforcent au Pérou, au Guatemala, au Salvador, en Colombie.

•L'URSS intervient directement en A ff/lanlstatl (déc.

1979) pour soutenir le gouvernement pro-soviétique aux prises avec une guérilla islamiste.

•A contrario, l'échec des États-Unis au Vietnam et la chute de Saigon (avril 1975) provoquent un profond malaise.

• La démission de Nixon, à la suite du scandale du Watergate (aoOt 1974), affaiblit l'exécutif et conforte les doutes sur les valeurs américaines .

• À partir de 1976, Carter choisit de fonder sa politique sur I' • esprit d'Helsinki • et le respect des droits de l'homme.

Il dénonce l'absence de libertés en Europe de l'Est et apporte son soutien aux dissidents soviétiques, mais il réduit également l'aide militaire et financière aux dictatures du camp occidental (en Amérique latine et au Proche-Orient).

• Les défaillances du soutien américain entrainent la chute des régimes de Somoza (juill.

1979), au Nicaragua, et du Shah, en Iran (févr .

1979).

Le régime islamiste instauré à Téhéran rejette en bloc l'Est comme l'Ouest.

mais les États­ Unis, présentés comme • le Grand Satan •, deviennent sa cible privilégiée.

Le personnel de l'ambassade américaine est pris en otage pendant plus d'un an (déc.

1979-janv .

1981).

UNE NOUVEW GUEllE FIOIDE • L'invasion de l'Afghanistan par l'URSS marque un tournant dans la diplomatie américaine, qui décide d'engager une politique de fermeté vis-à-vis de Moscou.

• Carter décide d'installer en Europe occidentale des missiles de croisière (Pershing Il et Cruise) pour faire face aux SS20 et le Congrès américain refuse de ratifier les accords SALT Il.

Un embargo est décrété sur les céréales et sur les produits de haute technologie à destination de l'Union soviétique (juin 1980) et les États-Unis boycottent les jeux O lympiques de Moscou (juill.

1980).

..

,,...~~~~, ·Ronald Rfff#lll est élu président (nov.

1980) sur le thème de la puissance retrouvée des États-Unis.

Il relance la course aux armements afin de contraindre Moscou à reculer .

Devant le refus soviétique de l'o option zéro • (démantèlement des SS20 contre la promesse de ne pas installer de missiles américains en Europe), Reagan décide le déploiement de missiles Pershing et Cruise (nov.

1983) .

• Reagan lance l'initiative de défense stratégique ODS, mars 1983), vaste projet qui vise à établir un bouclier spatial protégeant les États-Unis d'une attaque nucléaire, ce qui mettrait fin à l'équilibre de la terreur.

Ce bras de fer accélère la décomposition du système soviétique .

• Reagan multiplie les aides aux guérillas anticommunistes, en Afghanistan, au Nicaragua, en Afrique, et soutient de nouveau les dictatures alliées.

Les États-Unis interviennent directement à la Grenade pour renverser le régime pro-soviétique (oct.

1984).

lA DISMllllON DU MONDE COMMUNlm •L'arrivée au pouvoir deMl/dld GorlHltdlev en URSS (mars 1985) annonce une nouvelle période de détente et de négociation.

Le numéro un soviétique sait qu'il doit diminuer le poids du budget militaire pour financer des réformes dans son pays .

• Gorbatchev propose I' • option zéro • en Europe et la diminution de moitié de l'ensemble des armes nucléaires contre l'abandon de 11DS.

Le sommet de Reykjavik (oct.

1986) échoue, mais dès 1987, les deux Grands s'engagent dans la voie du désarmement • Le traité de Washington (déc .

) prévo~ le démantèlement des euromissiles, tandis que le traité START (Strategic Arms Reduction Talks, juill.

1991) réduit de 30 % les armes nucléaires à longue portée.

Le traité de Paris interdit les armes chimiques (janv.

1993) et le traité START Il prévoit la destruction de 70 % des armes stratégiques d'ici à 2003 .

Les États-Unis abandonnent l'IDS.

LI UGllMENT ÔEs COllFLll'S EN COUIS • Gorbatchev retire ses troupes d'Afghanistan (févr.

1989) .

Ce conflit devenu le• Vietnam de l'URSS • affaiblissait sa position internationale .

• Privés de l'aide soviétique, les Vietnamiens se retirent du Cambodge (sept 1989) où sont organisées des élections libres (mai 1993).

La péninsule indochinoise connait enfin la paix.

• En Afrique australe, l'accord sur le retrait des troupes cubaines (déc.

1988) permet de mettre un terme à la guerre en Angola (mai 1991) et au Mozambique (oct.

1992).

L'Afrique du Sud, qui perd son rôle de rempart régional contre le communisme, engage des négociations avec l'ANC de Nelson Mandela et met fin à l'apartheid (mai 1990) .

• Au Nicaragua, les Américains cessent leur soutien à la guérilla anticommuniste en échange de l'organisation d'élections libres (févr.

1990).

l'EFFONDIEMENT DES IWloc:IATIES POPllLAIW • Dès 1987, Gorbatchev abandonne le concept de • souveraineté limitée • des pays d'Europe de l'Est et annonce la fin des ingérences de l'URSS dans les affaires intérieures des pays frères .

Le mouvement de libéralisation démarre en Pologne où le général Jaruzelski négocie avec le syndicat Solidarnosc la tenue d'élections libres, qui portent au pouvoir Lech Walesa (juin 1989), premier chef d'État non communiste d'un pays de l'Europe de l'Est.

En quelques mois, tous les pays de l'Europe centrale suivent la même voie.

Symbole de la bipolarité du monde, le -• B«llll s'écroule (nov .

1989).

Gorbatchev accepte la réunification de l'Allemagne (sept 1990) .

• En Europe balkanique, la transition passe par l'arrivée au pouvoir de réformateurs communistes.

En Yougoslavie, elle débouche sur une guerre menée par la Serbie contre les républiques sécessionnistes (1991-1995) .

L'IMPLOSION DE L"UISS • En URSS, les réformes de Gorbatchev en vue de sauver le communisme (perestrci1ka et glasnost) échouent devant les rigidités de la bureaucratie et l'éveil des nationalités.

L'échec du putsch des conservateurs (aoOt 1991) sonne le glas de l'URSS.

Les quinze républiques proclament leur indépendance et l'URSS disparait (déc.

1991).

do Golfe (janv.-mars 1991) menée par une coalition organisée par les États-Unis contre 11rak, qui a envahi le Koweilen aoOt 1990, est le prélude à un nouvel ordre mondial.

Devenus le seul Grand, les États-Unis sont en mesure d'imposer leur volonté à l'ONU et au reste du monde.

Au lendemain de cette guerre, ils organisent une conférence sur la paix au Proche-Orient (Madrid, oct.

1991).

Après la reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'OLP, les accords de Washington, signés entre Arafat et Rabin (sept.

1993), entérinent le principe de l'autonomie palestinienne.

C'est le début d'un long et difficile processus de paix.

• En Europe même, ce sont les Américains qui parviennent à mettre fin à la guerre dans l'ex-Yougoslavie par les accords de Dayton (déc.

1995).

• La fin de la guerre froide a donné naissance à un monde unipolaire.

L'hyperpuissance américaine, devenue l'unique modèle, concentre les critiques et génère une opposition multiforme.. »