Hans Christian Andersen en quelques

« égarer leur jeune ami, ni les nixes à lui faire peur en agitant inoppor­ tunément la grosse cloche de l'église .

• Quand la Vierge des neiges appliqua son visage à la vitre cou- verte de givre, le jour de la mort de son père, il sut qu'elle ne faisait qu'accomplir son office.

Tous, nous mourrons.

Le coucou peut nous dire dans combien d'années, à condition que nous l'écoutions atten­ tivement.

Le petit Hans connaissait tous ces mystères et bien d'autres.

Il n'ignorait pas que les blocs de rochers qu'il voyait çà et là avaient été jetés par les sorciers des collines.

Comme il sut, très tôt, que «loin en mer, l'eau est aussi bleue que le plus beau des bleuets, aussi claire que le verre le plus pur( ...

) Il y croît des plantes et des arbres bizarres, et si souples que le moindre mouvement de l'eau les fait s'agiter comme s'ils étaient vivants.

Tous les poissons, grands et petits, vont et viennent entre les branches comme les oiseaux dans l'air.

A l'endroit le plus profond se trouve le château du Roi de la mer ...

, Comme il sut que filles des eaux et filles de l'air n'ont pas d'âme immortelle, mais peuvent en gagner une par l'amour d'un homme.

Comme il sut, enfin, comprendre tant de choses impénétrables à nos sens épais, et distinguer, durant les nuits d'orage, le galop à travers la campagne du cheval à huit jambes d'Odin, le dieu nordique.

« Ma vie est un conte ...

» Le conte débuta le 2 avril 1805, à Odense, port de l'île de Fio­ nie -Fyn -au Danemark.

Son père était cordonnier.

Mais un cordonnier épris de littéra­ ture et qui regrettait amèrement son ignorance.

«Tout ce que j'aurais pu apprendre et que je ne saurai jamais! •• Il palliait quelque peu ce manque par la lecture et le rêve.

La mère de Hans, Anne-Marie, brave femme illettrée, superstitieuse, et active ménagère, travaillait au dehors quand on le lui proposait, pour donner un peu plus. »