HEGEL: On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions

« les circonstances ou les « mobiles» ne deviennent déterminants que si le vouloir les a assumés .

Thème qui sera repris par Sartre dans une fameuse affirmation, assez paradoxale:« Nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande .» Ce qui , en clair, signifie qu'aucune condition concrète, tOt-elle celle de la pire servitude, ne peut altérer mon libre arbitre psychologique, c'est-à-dire ma faculté« d'adhérer» à un contexte ou de le« reje­ ter».

tout en le vivant .

- Le présupposé d'ensemble d'une telle perspective est que l'effet des conditions sur le vouloir lui-même semble nul.

puisque l'homme peut toujours «assumer» ces conditions à titre de mobiles, ou se révolter contre elles.

- A cette faculté de dépassement, pouvoir réflexif grâce auquel l'être ne s'identifie pas forcément à ce qu'il vit, s'oppose l'idée selon laquelle la servitude effective tend à engendrer des comportements de soumission : ce que Rousseau voulait expri­ mer en écrivant: «Un esclave perd tout dans ses fers, jusqu'au désir d'en sortir» (Contrat social, Livre 1).

-Dans une perspective critique, on pourra développer suc­ cess ivement deux points de vue : 1) l'hypothétique distanciation de l'homme par rapport aux circonstances qui s'imposent à lui, et qui sous-tend toute la pro­ blématique du libre arbitre, ne semble pas totalement confirmée par les sciences humaines ; 2) l'opposition entre détermination par les circonstances et détermination pour le pur voulo ir demanderait à être relativisée dans ses termes, à être «d ialectisée» (on n'est pas totalement déterminé par les circonstances « OU » par son propre vouloir).. »