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HEGEL: « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.»

Publié le 13/01/2004

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HEGEL: « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.»
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« des intérêts égoïstes et dans laquelle l'homme met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère, en sacrifiant àses fins particulières et actuelles toutes les autres fins qu'il pourrait se donner: « Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentionségoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de sa volonté et de son caractère au service de ses buts enleur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifiant tout le reste.

» Mais si les passions sont orientées vers des fins particulières, elles ne sont pas, pour autant, opposées à l'universel.Le tumulte des intérêts contradictoires, des passions se résout en une loi nécessaire et universelle.

L'individu quimet son intelligence et son vouloir au service de ses passions sert, en fait et malgré lui, autrui, en contribuant àl'œuvre universelle.

Telle est la ruse de la Raison: les individus font ce que la Raison veut, sans cesser de suivreleurs impulsions, leurs passions singulières, de même que grâce à la ruse de l'homme, la nature fait ce qu'il veut sanscesser d'obéir à ses propres lois. L'universel est donc présent dans les volontés individuelles et s'accomplit par elles et particulièrement par lamédiation des grands hommes de l'histoire.

Ainsi, par exemple, Jules César ne croyait agir que pour son ambitionpersonnelle en combattant les maîtres des provinces de l'empire romain.

Or, sa victoire sur eux fut en même tempsune conquête de la totalité de l'empire: il devint ainsi, sans toucher à la forme de la constitution, le maître individuelde l'Etat.

Et le pouvoir unique à Rome « que lui conféra l'accomplissement de son but de prime abord négatif »ouvrait une phase nécessaire dans l'histoire de Rome et dans l'histoire du monde: « Les grands hommes de l'histoire sont ceux dont les fins particulières contiennent la substantialité que contre lavolonté de l'Esprit du monde.

» Les individus historiques sont donc les agents d'un but qui constitue une étape dans la marche progressive l'Esprituniversel.

Mais sans la passion, ils n'auraient ri pu produire.« Ce n'est pas le bonheur qu'ils ont choisi, mais la peine, le travail pour leur but.

[...

] En fait, ils ont été passionnés,c'est-à-dire ils ont passionnément pour leur but et lui ont consacré tout leur caractère, leur gd et leurtempérament.

[...] La passion est devenue l'énergie de leur moi; sans la passion ils n'auraient rien produire.

» Les grands hommes, les peuples avec leur esprit, 1eur constitution, leur art, leur religion, leur science ne maîtrisentpas le sens de ce qu'ils font.

Ils ne sont, que « les moyens, les instruments d'une chose plus élevée, plus vastequ'ils ignorent et accomplissent inconsciemment ».

Si « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion», c'est bien parce que les passions sont énergie, incandescence du vouloir, tension vers un but, mais aussi etsurtout parce qu'elles ne sont que « les moyens du génie de l'univers pour accomplir sa fin ». Hegel ne juge pas les passions d'un point de vue moral, mais du point de vue de l'histoire.

On peut remarquer que,même sur un plan personnel, toute passion comporte un élan susceptible d'être finalisé et peut ainsi être à l'originede grandes découvertes ou d'œuvres personnelles.

Ainsi, par exemple, Dostoievski qui avait la passion du jeu aréussi à transcender sa passion, à lui donner un sens, dans son œuvre « Le Joueur ».Hegel compare l'histoire du monde à une tapisserie dont , les la chaîne est l'Idée ou l'Esprit,et la trame, ou les fils passions.

Sa philosophie de l'histoire est une véritable théodicée dans laquelle les momentsexcessifs, sanglants, les hommes immoraux et même les criminels préparent l'avenir selon les desseins de la raisondivine.

On n'a pas manqué de voir dans une telle conception sinon l'affirmation de la vertu des massacres et desviolences, du moins la justification du mal.

Puisque la raison gouverne le monde et par conséquent a gouverné etgouverne l'histoire, alors tout ce qui s'est passé et se passe encore, et même la folie, la déraison font avancer leschoses vers l'heureuse conclusion. En fait, Hegel ne cherche pas à justifier le mal, mais il considère que l'Esprit réussira, dans ce travail, à ressaisir enlui-même ce qui se dégage de l'histoire et à organiser le monde selon sa rationalité propre.

Autrement dit, plus le malest grand, plus grandes sont aussi les exigences de réconciliation, car la volonté humaine, en son plus extrêmedéchirement, pose la nécessité d'une unité qui en rende compte.

On constatera toutefois qu'avec l'avènement dessociétés totalitaires au xx siècle, et, en particulier, le mal absolu que constitue l'holocauste, a surgi une négativitéqui s'affirme en puissance contre la liberté.

La déraison reste une figure possible de l'homme et nul ne peut dire àl'avance ce que sera la fin de son histoire.. »

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