Devoir de Philosophie

HELOÏSE

Publié le 24/03/2012

Extrait du document

 

Elle passe son enfance au couvent d’Argenteuil avant de venir vivre chez son oncle, le chanoine Fulbert, près de Notre-dame. Au moment où elle rencontre Abélard, vers l’âge de dix sept ans, elle est déjà renommée pour son savoir. Fulbert les découvre et, furieux, chasse Abélard. Héloïse enceinte s’enfuit avec lui en Bretagne, où ils se marient en secret. Après la cérémonie, Héloïse, en habit de nonne, se réfugie provisoirement à Argenteuil. La fureur de Fulbert est telle qu’il s’introduit une nuit chez Abélard avec des complices, et ils le castrent. Abélard se fait moine, mais il ordonne d’abord à Héloïse de prendre le voile à Argenteuil. C’est ainsi qu’après un amour de dix huit mois, qui est devenu légendaire, commence pour elle une vie de nonne qui va durer près d’un demi siècle.

 

« z o C? to BRIDGEMA Miniature du début du XVI` siècle montrant Héloïse et Abélard, extraite de l'ouvrage " Charles d'Orléans et autres écrivains ".

jeune fille de dix-sept ans qui le vénérait avant de le connaître.

Il la voit tous les jours.

Pour elle, Abélard le chevalier se fait troubadour.

Il compose et chante des poèmes à sa gloire.

C'est Hé- loïse qui le racontera, beau- coup plus tard, dans sa deuxième lettre, à celui qui est devenu son directeur de conscience après avoir été son amant et son mari, et qui restera son maître jusqu'à sa mort.

"Quelle épouse, dit-el- le, quelle jeune fille ne te dé- sirait pas absent, ne brûlait pour toi, présent !...

pour ces deux attraits par lesquels tu pouvais captiver la part ani- male de n'importe quelle femme, d'une part le don de composer des poèmes, d'autre part celui de les chan- ter.

Tu mettais le nom d'Hé- loïse dans toutes les bouches." Si la chanson est courtoise, l'appétit de jouissance est bien charnel et, précise Hé- loïse, "parce que tes poèmes chantaient nos amours, la ja- lousie des Parisiennes à mon égard, s'aviva." Fulbert ne pouvait donc rien ignorer de ces amours coupables, consommées sous son toit, puisque tout Paris était au courant.

"Je fus toujours la proie d'un amour immodéré..." Quand la jeune femme est en- ceinte, le couple part fuir le scandale en Bretagne près de Nantes, au pays d'Abélard.

Quand elle rentre, sans qu'on sache rien de l'enfant de l'amour, elle est nommée prieure du couvent d'Argen- teuil près de Paris, bien qu'el- le soit mariée secrètement.

Abélard vient la retrouver, "mû par l'appétit d'agripper, de retenir cette femme, per- pétuellement, à lui".

Mais aux yeux de Fulbert, parrain et tu- teur d'Héloïse, Abélard est toujours le "violeur moral" et non pas le mari.

Cette passion tumultueuse interdit à sa niè- ce d'accéder à la condition so- ciale qu'elle mérite par sa naissance.

Ulcéré par le défi permanent d'Abélard, Fulbert recrute deux "écorcheurs" qui l'agressent et le châtrent.

Une nouvelle fois, le scandale est énorme.

Fulbert s'est atta- qué lâchement à un homme d'Église et à une gloire natio- nale.

Le roi Louis VI ordonne que la justice soit prompte.

Les deux agresseurs subis- sent la loi du talion, puis sont aveuglés.

Le chanoine est pri- vé de ses ressources : ses bé- néfices liés au chapitre sont supprimés.

On pourra trouver légère la peine pour le vrai responsable du crime qui n'est puni que dans sa bour- se.

Mais l'attentat ne désunit pas le couple, au contraire.

Com- mence alors pour eux une nouvelle aventure, spirituelle cette fois.

En 1129, Héloïse LE DRAME VU PAR UN TÉMOIN Roscelin, abbé de Saint-Denis, qui a été le maître d'Abélard lui écrit : " Animé par un esprit de luxure effréné, tu as appris à la nièce de Fulbert non pas à raisonner mais à faire l'amour.

En ce méfait sont réunis plusieurs crimes.

Tu es coupable de trahison, de fornication, et d'avoir défloré une vierge.

Ce que tu gagnes en enseignant des faussetés tu le portes à ta putain comme une récompense des services rendus.

Ce que tu donnais autrefois, quand tu n'étais pas impotent, tu le lui donnes par reconnaissance, péchant encore plus gravement en payant les débauches passées qu'en achetant de nouvelles.

" conduit ses moniales près d'un ermitage qu'Abélard a fondé en Champagne.

Abbes- se de ce nouveau monastère, le Paraclet, voué à l'Esprit Saint consolateur, Héloïse de- vient la première "femme philosophique" sous la direc- tion éclairée de son mari qui l'entraîne cette fois dans les plus hauts chemins de l'es- prit.

Par écrit, elle lui pose quaran- te-deux questions sur des problèmes d'interprétation de l'Écriture Sainte.

Mais la dernière pose la vraie ques- tion : Quelqu'un peut-il pé- cher en accomplissant ce qui est permis et même ordonné par Dieu ? Abélard répond par un sur- prenant traité de mariage et explique la nécessité de ré- primer désir et plaisir.

C'était effectivement plus facile pour lui...

Il meurt à l'âge de 63 ans dans un modeste prieuré de Cluny.

Héloïse le rejoint enfin dix ans plus tard, toujours éper- due d'amour immodéré.

I ; EX - Fas ''s. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles