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Henri II

Publié le 22/02/2012

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Après le règne d'Étienne, qui avait amené la dissolution de l'État édifié par Guillaume le Conquérant et Henri Ier, l'Angleterre a connu un remarquable développement sous Henri II, qui monte sur le trône en 1154. Né en 1132, il était le fils aîné de Geoffroy Plantegenêt, comte d'Anjou, et de Mathilde, fille d'Henri Ier et veuve de l'empereur Henri V. Par sa mère, petite-fille de sainte Marguerite, reine d'Écosse, elle-même petite-fille du roi saxon Edmond Côte-de-Fer, Henri était le descendant direct de la dynastie saxonne. Aux yeux des Anglais, c'était là une qualité extrêmement importante, car, à l'époque saxonne, il était exclu qu'un roi fût choisi hors de la lignée royale, du sang de Cerdic, fondateur de la dynastie. Guillaume le Conquérant, Guillaume le Roux, Henri Ier n'appartenaient pas à cette lignée et les légitimistes le leur reprochaient. Pour la première fois depuis 1066, grâce au mariage d'Henri Ier, un roi issu de l'antique dynastie montait en 1154 sur le trône d'Angleterre. Les Anglais en éprouvèrent une immense joie.

« Jusque-là, il avait gouverné avec l'aide de son chancelier, Thomas Becket.

En 1163, croyant sans doute trouver enlui un instrument docile pour son projet d'étendre son pouvoir sur l'Église anglaise, il le fait nommer archevêque deCanterbury.

Mais à partir du moment où il fut évêque et primat d'Angleterre, Thomas n'eut plus à cœur quel'indépendance de l'Église.

En 1164, le roi présente à l'assemblée des grands et des évêques, à Clarendon, un textequi, inspiré de la coutume en usage sous Henri Ier, définissait les rapports des juges royaux, du clergé et desbarons.

Il s'agissait d'obtenir des clercs insérés dans la hiérarchie féodale et, de ce fait, vassaux du roi, de fairepasser leurs obligations féodales avant les privilèges de droit canonique derrière lesquels ils pouvaient se retrancher.Les "Constitutions de Clarendon" lésaient l'Église à cause de sa situation de puissance terrienne et féodale.

ThomasBecket refusa de souscrire à ce texte, s'attira la haine violente du roi et dut s'exiler.

Pendant presque sept ans, ilvécut en France, faisant appel au pape Alexandre III dont la puissance, en face d'un antipape créé par l'Empereur,était parfois mal assurée.

Cette querelle célèbre devait se terminer par une réconciliation de façade entre le roi et leprimat, par la reprise, de la part des deux antagonistes, d'actes hostiles, enfin par l'assassinat du prélat dans sacathédrale, meurtre accompli par quatre chevaliers désireux de servir le roi (29 décembre 1170). Mais cette lutte, malgré son importance réelle, n'absorba pas entièrement l'activité d'Henri II.

Il temporisait,négociait, soutenu par une grande partie des évêques qui supportaient difficilement le caractère intransigeant duprimat.

Henri II, pendant ces sept années, fait preuve d'une inlassable activité.

A l'intérieur, il tient des assembléesqui promulguent les célèbres "assises" et il décide des enquêtes qui affirment et précisent la suprématie royale.

Ilorganise la justice, règle les tournées des juges itinérants, centralise les organes de gouvernement, contrôlesévèrement l'administration des sheriffs.

Il s'inquiète de sa succession et fait sacrer son fils, Henri le Jeune,cérémonie que, pour faire pièce à Thomas Becket en exil, et au mépris des droits du siège primatial de Canterbury, ilfait célébrer par l'archevêque d'York.

Sur le continent, il s'engage en Bretagne dans une guerre sans merci qui secomplique d'hostilités avec le roi de France, et, par les armes et la diplomatie, il réussit, en 1169, à déposséderdéfinitivement le comte Conan de Bretagne et à s'emparer de cette terre qu'il donne à son fils Geoffroy.

En mêmetemps, il profite d'une brouille entre Louis VII et le comte de Toulouse pour obtenir ce qu'il n'avait pu gagner, dix ansplus tôt, par les armes : le comte lui fait hommage et se reconnaît pour son vassal.

Enfin, en 1172, il met à profit laconquête de l'Irlande, commencée par les seigneurs anglo-normands ou gallo-normands des Marches, les menace dela confiscation de leurs terres anglaises, obtient d'eux qu'ils lui remettent leurs conquêtes, achève la guerre, traiteavec les chefs irlandais et devient, à peu de frais, maître de la plus grande partie de l'île.

Il s'occupe alors derégulariser la vie de l'Église irlandaise, ce qui lui facilite sans doute, quelques mois plus tard, les négociations avecles légats du pape chargés d'enquêter sur le meurtre de Thomas Becket, négociations qui aboutissent à uncompromis sur les rapports entre le roi et l'Église. A la fin de 1172, Henri II paraissait donc être arrivé à son but : il avait notablement étendu sa domination, il avaitrénové l'administration et les finances.

Il régnait en monarque à peu près absolu.

Mais les barons d'Angleterre et deNormandie, dont l'indépendance n'était plus qu'un souvenir, qui devaient se conformer, dans leurs rapports avecleurs hommes, à la législation très stricte de la justice royale et qui se trouvaient soumis aux exigences fiscales duroi, étaient mécontents et parfois exaspérés.

En Aquitaine, où la noblesse était toujours prête à la révolte, Henriavait dû confier le gouvernement du duché à la reine Aliénor et à leur fils Richard, qui devait en hériter, mais il lesfaisait étroitement surveiller.

Par ailleurs, les Gallois et les Écossais ne voyaient pas sans rancœur l'établissementd'un État fort qui ne leur laissait aucun espoir de reprendre leurs incursions, et le roi de France était inquiet del'énorme puissance édifiée aux portes de son domaine.

Les mécontentements n'attendaient qu'une occasionfavorable pour se traduire en hostilité. En 1170, Henri II avait réglé sa succession : il ne concevait pas que son immense État pût lui survivre et il avaitordonné que son fils aîné lui succéderait en Angleterre, Normandie, Anjou et Maine, que Richard aurait l'Aquitaine etGeoffroy la Bretagne ; aucune dotation n'était prévue pour son quatrième fils, qu'on appela alors "Jean sans Terre".En 1173, Henri demanda à son fils aîné de créer, sur les terres qui devaient lui revenir, un apanage pour ce prince.Henri le Jeune refusa et s'enfuit à la cour de Louis VII ; bientôt, la reine Aliénor et Richard Cœur de Lion serévoltèrent ouvertement.

C'était le début de la grande rébellion des barons, qui dura plus d'un an et fut aidée par lesrois de France et d'Écosse et par le comte de Flandre.

Henri dut combattre partout ses fils, ses vassaux et sesvoisins.

Cependant, il pouvait compter sur un assez grand nombre de fidèles.

La révolte ne fut pas générale : enAngleterre elle fut limitée au nord et à quelques îlots localisés ; en Normandie, près de la frontière française et prèsdu Maine et de la Bretagne ; en Bretagne, dans les parties orientales ; enfin, dans le sud de la Touraine et enAquitaine.

En outre, l'autorité d'Henri II était incontestée dans les villes et il disposait, ayant su préserver sontrésor, d'une excellente armée de mercenaires.

Après de brillantes campagnes dirigées sur le continent par le roi, enAngleterre par Renouf de Glanville, il avait, à l'automne 1174, réduit ses ennemis à merci.

Ses fils devaient sesoumettre, il tenait captifs Aliénor et le roi d'Écosse ; la vigoureuse défense de Rouen contre Louis VII et ledésastre qu'Henri II avait infligé au roi de France avaient achevé la guerre. Mais l'ampleur de cette révolte méritait réflexion.

Henri s'apercevait des rancœurs suscitées par son gouvernementautocratique et de la difficulté d'administrer seul un empire aussi étendu.

Des réformes étaient indispensables.

Apartir de 1176, le gouvernement de l'Angleterre et celui des terres d'Outremer prennent une forme nouvelle qui portela marque du génie d'Henri II et qui va durer jusqu'en 1189. Tout d'abord, il fallait à la fois reconstituer le trésor et châtier les rebelles.

D'innombrables amendes furent infligéespour sanctionner les infractions aux lois, et surtout à la Loi de la Forêt, destinée à protéger les territoires de chassedu roi.

A partir de 1176, l'organisation de la justice devient complète et stable : après l'"Assise de Northampton", lespouvoirs et le nombre des juges itinérants, qui représentaient la Cour du roi en déplacement, sont accrus.. »

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