Henri Bergson

Né à Paris, il fit ses études au Lycée Condorcet, où il fut, en 1877, le lauréat du concours général. Entré en 1878 à l'École Normale, c'est surtout comme helléniste qu'il s'y fit remarquer : une certaine année, le nom de Bergson figure sur le carnet où le professeur Édouard Fournier avait l'habitude de noter les réponses pertinentes de ses élèves. Agrégé de philosophie en 1881, Bergson occupe alors la chaire de philosophie au Lycée d'Angers, puis à celui de Clermont-Ferrand. C'est dans cette ville (où autrefois prirent forme les théories de Pascal sur le Vide et celles de Rameau sur l'Harmonie) que, dans une conférence à la Faculté des Lettres, Bergson esquissa les premiers éléments de ce qui deviendra, en 1900, son livre sur le " Rire ", et l'on trouve, dans le discours qu'il prononça à la distribution des prix de 1885, l'annonce de l'Essai sur les données immédiates de la conscience qui lui valut, en 1888, le titre de docteur ès lettres. En 1889, de retour à Paris, Bergson professa au Collège Rollin, puis de 1890 à 1897, au Lycée Henri-IV. De cette époque date Matière et mémoire, où William James, " suffoqué d'admiration " devant la magie de ce style, voyait une " révolution copernicienne ". En 1898, Bergson enseigne à l'École Normale, puis en 1900, au Collège de France, d'abord dans la chaire de philosophie grecque, puis dans celle de philosophie moderne ; le succès mondain de ce dernier cours n'était pas, dit-on, sans l'agacer quelque peu. Bergson, nommé en 1901 membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, entra à l'Académie Française en 1914 et, en 1927, reçut le prix Nobel. C'est en 1932 que parurent Les deux sources de la morale et de la religion, neuf ans avant la mort du philosophe.