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HERBERT SPENCER: Vie, oeuvres, doctrine et critique

Publié le 04/07/2011

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I. — VIE.

Herbert Spencer naquit à Derby, le 27 avril 1820. il fréquenta d'abord une école de sa ville natale, l'externat Mather, puis il fut confié à son oncle, le révérend Thomas Spencer, chef d'institution à Hinton. Herbert y étudia un peu les langues classiques, le grec, le latin, le français, mais avec peine et sans profit. Sa principale étude était celle des mathématiques, dans laquelle il excellait. Il s'intéressait aussi aux questions sociales, et accumulait les matériaux d'une instruction très diverse, très pratique, très moderne. Après quelques hésitations sur le choix d'une carrière, Herbert accepta un poste d'ingénieur dans une compagnie de chemins de fer. Il resta neuf ans flans cet emploi, de 1837 à 4846. En 1842, Herbert Spencer publie dans un journal, le Non-conformiste, une série de Lettres, qui sont sa première publication importante ; leur succès fut grand. James Wilson lui proposa, en 1848, une place de secrétaire de la rédaction au journal l'Economiste. C'était le pain assuré et aussi le temps et la liberté pour écrire. En 1850, Spencer publia la Statique sociale, qui lui avait demandé deux années de labeur; puis il écrivit de nombreux articles dans les revues.

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« relatifs que nous constatons tous les jours le prouvent; car le « Relatif» est incompréhensible, s'il ne se rapporte àde l'Absolu.Mais cet Absolu est « Inconnaissable ».

Il ne tombe pas sous le domaine de l'expérience et ne peut devenir l'objetde notre science.

La Science, comme la Religion, s'accordent dans l'affirmation d'un Absolu, mais-sont incapablesl'une et l'autre de nous le faire connaître.

C'est l' « Agnosticisme ».Etant donnée l'identité foncière de la substance universelle, de l'inconnaissable Force, tous les phénomènes de laNature forment une série dans laquelle il ne saurait y avoir ni hiatus ni place pour une Création.2° Cosmologie.

— L'idée directrice de la Cosmologie de Spencer est celle d'« Evolution naturelle », en vertu d'une loide passage fatal de l'homogène à l'hétérogène, de l'indéfini au défini, du simple au complexe.

« Au sens que nous luidonnons, dit Spencer lui-même dans ses Premiers principes, lacté de l'Evolution, tout en impliquant l'accroissementd'un agrégat complet, et par conséquent une expansion de cet agrégat, implique que les matières qui le composentont passé d'un état plus diffus à un état plus concentré.

»L'Evolution qui s'applique à toutes les formes de l'existence cosmique est en général « intégration de matière etdissipation concomitante de mouvement ».

A ce point de vue elle est essentiellement un phénomène mécanique.Entendue ainsi, l'Evolution permet à Spencer d'entreprendre une vaste synthèse du monde.A l'origine, une grande nébuleuse homogène; l'homogénéité tend à faire place à l'hétérogénéité, parce que lesmolécules ne peuvent que difficilement demeurer équilibrées.

Cette nébuleuse se divise et chaque partie se spécifie.Les intégrations de matières se succèdent de plus en plus complexes, jusqu'au jour où elles produiront cettecomplexité qu'on appelle la vie.3° Biologie.

— La vie n'est en effet qu'un stade de l'Evolution successive.

La vie apparut d'abord sous sa formeprimitive : la cellule homogène qui ne tarda pas elle aussi à se diversifier ; les cellules en se diversifiants'associèrent, et, en s'associant, produisirent les végétaux et les animaux rudimentaires.

Sous l'effort des causesdéjà découvertes par Darwin : « adaptation, hérédité, sélection », ces végétaux et ces animaux parvinrent à laperfection que nous leur connaissons aujourd'hui.4° Psychologie.

— La genèse des processus psychiques ne s'explique que par une adaptation progressive d'un étatinterne, relativement simple au début, h un milieu de plus en plus complexe, adaptation dans l'espace et le tempsqui, en compliquant indéfiniment les réactions nerveuses, donne naissance aux diverses facultés mentales.

Aussi, laPsychologie n'est qu'un processus supérieur de la matière, et ce que nous appelons âme, une intégration produitepar l'Evolution.5° Sociologie.

— La Sociologie n'échappe pas à la loi d'Evolution.

Au début, l'état social présente une espèced'homogénéité,.

l'« état grégaire », la « promiscuité ».

Peu à peu les agrégats sociaux s'organisent, prennent unecomplexité croissante, une densité plus grande, et que nous appelons : la Famille, l'Eglise, l'Etat.Tel est l'ensemble de cette doctrine que Spencer appelle « Philosophie synthétique », parce qu'elle tend à ramener àquelques principes fondamentaux de « l'Evolution » toute science et toute philosophie.

En parcourant l'analyse desPremiers principes, que nous exposons plus loin en détail, le lecteur comprendra de quelle façon Spencer cherche àétablir ces Principes, qui seront la base de tout son système. II.

— CRITIQUE Malgré son ampleur et l'aspect séduisant qu'elle présente, la synthèse de Spencer est basée sur des contradictions.Sans nous attarder à des objections de détail que nous pourrions opposer à certains principes de physique, dechimie ou de géologie, émis par le philosophe anglais, nous essayerons de montrer les vices fondamentaux dusystème :1° La loi d'Evolution est tout entière gratuite et « a priori ».

— Dans l'état actuel de la science, il est impossible dedire si ces intégrations de matière et ces distributions de mouvement, assurant le passage de l'homogène àl'hétérogène, ont bien présidé à la formation du « Cosmos ».

On ne peut classer cette théorie, malgré les noms quil'appuient, que dans le groupe des « hypothèses à vérifier ».

Nous ne sommes donc pas assurés de tenir, dans laformule de l'Evolution, le « Principe premier » de toute existence.2° L'Evolution, fût-elle vraie, ne remplace pas la Création.

~ En admettant pour un instant que le passage del'homogène à l'hétérogène fût la loi cosmique primitive, nous demandons à Spencer de répondre à cette question : «D'où venait cet homogène primitif, cette nébuleuse sans forme? »Il nous répondra qu'elle provenait de la dissolution d'une matière intégrée pais dissoute, et ainsi indéfiniment sousl'action des forces éternelles.

Car c'est un des premiers principes de la Physique, qu'aucune force ne se perd dans lemonde, mais ne-fait que se transformer.Nous voici donc en présence d'une Matière éternelle, devenue l'Etre nécessaire, et de Force non moins éternelle etnon moins nécessaire.

Mais la cause préexistante de cette Matière et de ces forces incessamment transformées, oùla trouverons-nous? Une transformation de forces n'explique pas la causalité : il reste à dire quelle Forcepréexistante a mis en branle toutes les forces qui se disputent maintenant l'empire du monde.La synthèse spencérienne vient se heurter à toutes les contradictions du Matérialisme.3° L'Evolution ne peut rendre compte de la vie.

— Entre les phénomènes physico-chimiques et les phénomènesvitaux il y a irréductibilité.

La croyance aux générations spontanées doit être reléguée au rang des absurdités,depuis Pasteur et Milne-Edwards, dont les expériences sont classiques.

La matière, à elle seule, môme organisée, nepeut produire qu'un cadavre.

Il lui faut, pour vivre, être saisie par ce principe interne et auto-agissant qu'on appellePâme.

Nous ne pouvons donc admettre que l'Evolution puisse franchir l'abîme qui sépare le mort du vivant, si Dieu nelui prête le secours de sa main créatrice.4° L'Evolution ne peut expliquer l'âme.

— Si les phénomènes vitaux dépassent les forces de la seule matière, lesphénomènes intellectuels et volontaires doivent lui être encore plus étrangers.

L'âme n'est ; as un « processus » de. »

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