HERCULE ET OMPHALE de MOREAU Gustave

« HERCULE ET OMPHALE Vers 1856 Peintre français Bi ographie (l:} Fils d'un architecte reconnu, Gustave Moreau naît à Paris le 6 avril 1826.

Dès 1844, il fréquente l'École des beaux-arts où il est l'élève de Picot.

En 1850, il installe son atelier rue Frochot où il est voisin du peintre Chassériau qui influencera ses premiers tableaux.

En 1857, il complète sa formation artistique par le traditionnel voyage en Italie où il reste deux ans, visitant villes d'art et musées.

De retour en France, il présente au Salon de 1864 Œdipe et le Sphinx, œuvre qui suscite immédiatement des polémiques mais témoigne déjà d'une grande maîtrise de son art et d'une conception très personnelle du travail de la couleur et de la forme.

En 1869, Moreau cesse d'exposer au Salon.

Il travaille avec acharnement et élabore dans la solitude ses allégories complexes évocatrices d'un univers symboliste, où il mêle ses rêves à d'érudites réminiscences .

mythologiques.

Degas le brocardait en l'accusant de «mettre des chaînes de montre aux dieux de l'Olympe ».

Au sommet de la notoriété, en 1888, il est nommé membre de l'Institut, puis professeur à l'École des beaux-arts.

Matisse, Manguin, Marquet et Rouault se rencon­ traient dans son atelier où tous appréciaient son enseignement anticonformiste.

Le sur­ réaliste André Breton, se souvenant du goût du poète Mallarmé pour l'œuvre de Gustave Moreau, vantera l'irréalité vivante et fasci­ nante de cette peinture qui tire sa force des mythes anciens, de l'image ambiguë de leur séduction et de leur innocence perverse.

Mieux encore, il rendra hommage à l'artiste en déclarant ; « La visite du musée Gustave Moreau lorsque j'avais 17 ans a conditionné pour toujours ma façon d'aimer.

» Il meurt le 18 avril 1898, en léguant sa maison et tout ce qu'elle contenait de tableaux, dessins et archives à l'État, à charge d'en faire un musée.

Symbolisme Toile 104 x 65 cm Analyse ....., L'œuvre, probablement exécutée avant le voyage en Italie, n'est pas terminée.

Par bien des éléments, elle fait référence à la peinture clas­ sique et évoque par certains aspects l'a.rt de Poussin, mais la sensualité retenue des viSages apparaît plutôt comme un hommage aux œuvres de son ami Chassériau .

Le thème mythologique fait référence à l'his­ toire d'Hercule qui, vendu comme esclave, fut acheté par Omphale, reine d_e Lydie, et de�int son amant.

Au second plan, Eros, dont les atles irradient l'œuvre d'un azur intense.

Les nus dont les gestes apparaissent comme suspendus pour l'éternité témoignent déjà de l'étonnante perfec­ tion formelle qu'atteint le jeune peintre et de cette beauté idéalisée qui perdurera tout au long de son œuvre.

L'attitude d'Omphale en part i­ culier apparaît comme une anticipation de la pose dansante de Salomé dont l'artiste a peint de nombreuses versions.

L' œuvre C C'est Ben oît Fould, banquier richissime et frère d' un ministre de Napoléon III, qui commanda cette œuvre au jeune Gustave Moreau.

Mais elle ne parvint jamais à son commandita ire, et resta dans l' atelier du peintre, où elle fut inventoriée le 4 juin 1885.

Il existe dans les Archives Moreau une pho togra ­ phie très postérieure à notre tableau qui représente un modèle féminin saisi dans la même attitude que celle d'Om phale.

Du même peintre : PICTO 722 à 724 Photo R.M.N.

� Nardini Editore, 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1991.

R2-05-25. »