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Le héros doit-il forcément sortir de l'ordinaire et être un modèle pour le lecteur ?

Publié le 27/02/2011

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Le héros doit-il forcément sortir de l’ordinaire et être un modèle pour le lecteur ? Nous voulons aujourd’hui savoir si les héros parfaits sont forcément les plus appréciés et si non quels autres types de héros existent et pourquoi plaisent-ils …

Tout d’abord , nous devons savoir que la littérature a beaucoup évolué , évolue et évoluera encore en fonction de son temps, du contexte social et de l’attente des lecteurs. C’est en évoluant ainsi que les différents genres se créent et se développent comme une sorte de mode littéraire. Avec les différents genres apparaissent de nouveaux types de personnages et donc de nouveaux types de héros.

Ces changements littéraires se font et se défont, paraissent révolutionnaires puis dépassés et les nouvelles modes se créent en opposition avec les précédentes. C’est ainsi que nous nous retrouvons avec deux différents types de héros :

-Le héros : Selon les cultures, un héros est un demi-dieu, un personnage légendaire, un idéal, un surhomme ou simplement une personne courageuse, faisant preuve d'abnégation, absolument dénuée de tous défauts et surtout capable d’accomplir des exploits et donc de faire rêver le commun des mortels. Par exemple , les douze travaux d’Hercule, impliquant Hercule, le type même du héros légendaire : fort, invincible et noble. Des milliers d’autres héros parfait existent comme : « Edwin « dans « La quête d’Ewilan « de Pierre bottero. Edwin est un héros parfait, proche du demi-dieu connu dans le monde entier et considéré comme une légende vivante. Sa parole fait force de loi et il dirige ses troupes avec la force d’un chef charismatique et indiscutable.

« l’instrument du héros , son plus grand allié mué d’une noblesse au moins aussi grande que la sienne est ici un bâton de croix que Frère Jean manie comme une arme et dont il se sert notammentpour « empaler ses adversaires ».

Ajouté à ça, les motivations du héros sont ici totalement personnelles , il ne se bat que pour sauver sa vie et sa vigne qui lui permettra de se saouler de nouveau ;on est bien loin des nobles motivations du héros légendaire.

Ces parodies montrent que les auteurs se lassent des héros parfaits … On se rend peu à peu compte que les auteurs se lassent des héros parfaits, c’est pourquoi nous allons nous pencher sur les raisons de ce « ras-le-bol ».

Ce phénomène peut tout d’abord être dû àune espèce d’envie de changement puisque le concept de héros parfait est utilisé depuis la nuit des temps et peut donc maintenant être considéré comme vieux et un petit peu dépassé.

Cela peutaussi avoir un rapport avec l’évolution des lecteurs : les lecteurs modernes sont peut être un peu plus réalistes et ont donc reconsidéré le concept de héros parfait et totalement invincible commeexagéré, ce qui expliquerait pourquoi l'antihéros, plus humain et plus enclin aux doutes plaît de plus en plus.

De plus le héros parfait présente de moins en moins d'intérêt car les pratiquants et lescroyants se font plus rares et les missions divines si importantes d’antan passent aujourd'hui au second plan et discréditent les exploits du héros.

On peut remarquer également que le doute présentebeaucoup d'intérêt, le travail sur lui-même concernant le personnage principal s’avère souvent captivant.

Si lé héros n’a aucun progrès à faire , si il ne nécessite aucune correction, le lecteur nebénéficiera pas de l’évolution ni des choix importants de son personnage principal.

Au contraire, cette perfection aura l’effet contraire : le lecteur en voyant une perfection absolue peut se sentirméprisé dans sa qualité de lecteur moyen : un héros légendaire excluant toutes défections peut alors passer pour « un donneur de leçon » et agacer le lecteur.

Alphonse Daudet a dit un jour « Oùserait le mérite si les héros n’avaient jamais peur ? ».

Cette citation illustre bien le problème des héros légendaires.

Il est vrai que si un héros ne connaît pas la peur, si il néglige totalement le fait defuir le combat ou même de douter ; ces exploits en sont moins impressionnants.

Si il ignore le doute, tout est forcément plus facile, ses décisions perdent tout leur poids, ses actes paraissentcalculés et donc indiscutables, tout suspens est à oublier et l’histoire perd en intérêt.

Alors que si le personnage principal subit les maux quotidiens comme la remise en question et la « nonconfiance en soi » , ces décisions sont plus difficiles à prendre et donc paraissent plus lourdes de conséquences… Si le héros est effrayé avant un combat, et qu’il arrive à surmonter cette peur, àêtre galvanisé par le danger, le lecteur en sera d’autant plus impressionné.

Puisque être un héros revient à surmonter ses peurs pour faire le bien, la peur est indispensable chez le personnageprincipal, autant que le charisme et la noblesse, or les héros légendaires sont connus pour ignorer la peur… De nos jours , les deux types de héros sont utilisés, et plaisent pour des raisons différentes aux lecteurs.

Ces héros possèdent tous des atouts et peuvent toucher un lecteur comme être détesté parun autre et c’est justement pour ça que différents héros existent , pour satisfaire l’ensemble des lecteurs.

De plus le fait d’impliquer un héros légendaire ou un antihéros n’est pas forcémentimmuable et beaucoup d’exceptions sont présentes au sein de ces catégories.

Comme dit Louis Philippe : « Les héros sont comme les grands fleuves, leur source est petite, ils grandissent enmarchant ».

Un antihéros des plus banals, ne possédant aucun atout, peut au fur et à mesure de son histoire se forger un caractère digne d’un héros légendaire, et finir par adopter ce statut… Parexemple « Richard Rahl » dans la saga de « L’épée de Vérité » de Terry Goodkind est au départ un modeste guide forestier aspirant à une vie tranquille et sans rebondissements ; il est entraîné dansune histoire qui le dépasse et qu’il considère au début comme ridicule.

Pendant la quasi-totalité du premier tome, ce personnage ne pense qu’à rentrer chez lui et à retrouver une vie normale etsurtout un endroit où personne n’attend de lui qu’il soit un héros.

En avançant dans le récit, nous nous rendons compte avec lui que ce rôle de seigneur et de héros commence à lui plaire ; il arrivefinalement à adopter le profil de héros parfait sans toutefois oublier ses racines.

Il ne pense plus qu’à faire le bien autour de lui et aujourd’hui, le fait d’abandonner ce poste de héros légendaire nelui vient même plus à l’esprit.

Il existe aussi des romans comprenant les deux types de héros, ces romans là impliquent des héros légendaire, fait dans les règles de l’art mais aussi des antihéros quipeuvent être en lutte avec le héros légendaire ou bien être son ami le plus fidèle.

Ces romans détiennent pour moi la clé du succès car ils contiennent tous les facteurs susceptibles de plaire auxlecteurs ; le lecteur dans ce roman choisit de détester ou d’apprécier le héros et c’est grâce à ce choix que le lecteur accepte le mélange des types de héros.

Ce phénomène de héros et antihéros estaussi présent à l’intérieur du 7ème art.

Au cinéma il est encore plus flagrant, puisque l’apparence physique est aussi prise en compte ; c’est pourquoi le choix de l’acteur est très important.

Enfonction de sa taille, de sa coupe de cheveux, de son vocabulaire et de son attitude, les spectateurs se font comme dans un livre une image du personnage principal, et c’est cette image qui régitensuite toutes les actions du héros dans la suite du livre.

Une situation paraîtra drôle ou angoissante en fonction du personnage : Par exemple, si le personnage principal portant habituellement unetrès grosse barbe et un visage de voyou est à un moment obligé de se raser pour passer pour une personne aimable ; la situation sera plus drôle que si le personnage n’avait pas ce profil ...

Pourconclure on peut dire que tous les types de héros sont acceptés et aimés par différents lecteurs, les différences qui les opposent ne sont finalement pas infranchissables et ,en y regardant de plusprès, on s’aperçoit que ces deux types de personnages sont finalement les mêmes.

Un héros légendaire n’est qu’un anti-héros qui a réussi, et en partant de là, tous les héros sont à la fois légendaireset banals.. »

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