Histoire et Géographie de la Libye

« LALIBYEAU XXeSIÈCLE Lorsquel'Italie s'empare de la Libye (conquête de 1911-1912), c'est une confrérie, la Senoussiya, menée par le « lion du désert », Omarel-Mokhtar, qui va mener, au nom de la religion, la lutte armée jusqu'en 1931.

De 1940 à 1943, les Alliés divisent le paysen trois régions.

Le Fezzan (Sud-Ouest) est administré à la France tandis que la Tripolitaine (Nord-Ouest) et la Cyrénaïque(Est) reviennent au Royaume-Uni.

Pourtant, grâce à l'ONU (Organisation des Nations unies) et à l'influence descompagnies pétrolières américaines qui lorgnent les richesses de son sous-sol, la Libye échappe au partage entre laFrance, l'Italie et le Royaume-Uni.

Le 2 décembre 1950, le prince Idriss el-Senoussi (1890-1983) est élu par la premièreAssemblée constituante libyenne roi de l'État fédéral de Libye ; l'indépendance est proclamée le 24 décembre 1951.L'organisation fédérale est supprimée en 1963.

Dès 1965, la manne pétrolière commence à irriguer le pays.

Dans la nuitdu 31 août au 1er septembre 1969, un groupe d'officiers, les Officiers libres, menés par le colonel Mouammar Kadhafidépose le roi Idriss Ier.

Le coup d'État a lieu dans le calme et aucun soulèvement des tribus bédouines, censées êtrefidèles au roi, n'intervient.

Un État singulier va être mis en place, aux doctrines et aux institutions directement inspiréespar son « guide ».

Le 2 mars 1977, après une série d'épurations dans l'armée, la Libye devient ainsi la Jamahiriya arabelibyenne populaire et socialiste (JALPS).

Le « socialisme libyen », mélange de marxisme et de lois musulmanes, a pourconséquence que toutes les sociétés publiques, mais aussi privées, sont transformées en entreprises « autogérées ».Seule exception de taille, le secteur pétrolier, qui assure au pays 99 % de ses revenus, n'est pas concerné par cebouleversement.

Dans le monde, les innovations de M.

Kadhafi font d'abord sourire.

Puis viennent les inquiétudes.

Lamanne pétrolière permet le lancement de projets pharaoniques dont celui de la rivière artificielle, énorme réseau detunnels d'irrigation de 1 000 km de long devant apporter de l'eau fossile de Koufra et Tazerbo, dans le sud du pays, versla partie agricole (près de la côte).

Le pays finance aussi moult mouvements étrangers.

« Opposant à l'échelle mondiale »,selon sa propre expression, M.

Kadhafi est accusé par plusieurs pays occidentaux de financer le terrorisme international.L'isolement diplomatique du pays gagne en intensité dès le milieu des années 1980.

Les pays arabes se défient de sesmutiples propositions d'union politique, tandis que les pays occidentaux menacent.

Dans la nuit du 14 au 15 avril 1986,l'aviation américaine bombarde les villes de Tripoli et de Benghazi (37 morts, 98 blessés, tous civils) pour punir le régimede son implication présumée dans l'attentat contre une discothèque perpétré à Berlin-Ouest (5 avril 1986, 2 morts, 204blessés).

Alors qu'il est obligé d'abandonner le « socialisme libyen » dès 1988 en autorisant à nouveau la propriété privéeet qu'il doit prendre plusieurs mesures de type libéral pour attirer les investisseurs étrangers, le régime est définitivementisolé durant les années 1990 pour sa participation présumée aux attentats contre deux avions de ligne, l'un de la Panamau-dessus de Lockerbie (Écosse) en 1988 ; l'autre d'UTA au-dessus du Ténéré (Tchad) en 1989.

Instauré en 1990, etrenforcé en 1992, l'embargo contre la Libye ne sera levé qu'en 1999.

Le régime de M.

Kadhafi a tenté de normaliser sesrelations avec l'Occident comme l'a montré son rôle de médiateur dans les prises d'otages de Jolo (Philippines) à l'été2000.

En 2003, le Conseil de sécurité de l'ONU a mis fin à l'isolement diplomatique du pays. En 1994, la Cour internationale de justice de La Haye a attribué définitivement au Tchad la bande frontalière d'Aozou,occupée par la Libye pendant vingt ans.. »