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Histoire de Michel Kohlhaas

Publié le 05/04/2013

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« Je ne puis être heureux qu'en ma société, parce qu' il m'est permis, là, d'être tout à fait vrai «, disait Kleist. Pourtant, c'est cette société qui lui rendit la vie impossible et le poussa au suicide à l'âge de trente-quatre ans. Alors que le style des drames de Kleist se caractérise par une fougue exaltée, celui de ses nouvelles est marqué par une réserve extrême, opposition unique dans la littérature allemande.

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« EXTRAITS~~~~~~~~ Martin Luther réussit à raisonner Michel, qui accepte alors d'êtrejugé Une lettre du gouverneur militaire A son grand regret, écrivait le gouverneur, il ne pouvait rien dans son affaire ; et il lui adressait la décision qu'il avait reçue de la chancellerie d'État, en lui conseillant d'aller tout simplement reprendre les che­ vaux restés à Tronkenburg et, pour le reste, de laisser là son procès.

Quant à la décision, elle stipulait dans ses attendus: Qu'il était, selon le rapport du tribunal de Dresde, un éternel plaignant et un inutile chicanier; Que le junker (le hobereau) chez lequel il avait laissé les chevaux ne les retenait d'au­ cune manière ; Qu 'il lui fallait donc envoyer quelqu'un les chercher au château ou, pour le moins, in­ diquer au hobereau où il devait les lui ame­ ner; Mais qu'il n'avait pas, en tout cas, à im­ portuner la chancellerie d'État avec de sem­ blables tracasseries et chicanes.

Kohlhaas, au reçu de cette lettre, écuma de rage.

La mort de Lisbeth Comme le saint homme lui faisait d'une voix pompeuse et pleine de sensiblerie la lecture d'un chapitre de la Bible, elle le fixa sou­ dain d'un regard som­ bre, lui prit le livre des mains comme si pour elle, dans son état, il n'Yavait rien dans ces pages qui pût être lu à haute voix (.

..

) ; finalement, pointant l'index, elle désigna à Kohlhaas, assis à son chevet, le verset qui commande : « Par­ donne à tes ennemis ; fais le bien à ceux-là mêmes qui te haïssent.

» Puis, lui pressant la main en le contemplant avec une inten­ sité infinie, le.fixant de toute son âme, elle mourut.

La conversation avec Luther -Rejeté ? s'exclama Luther en le dévisageant.

Quelle folie, quelle fu,rie d'imagination t'a em­ porté l'esprit ? Qui t'a rejeté de la communauté de l'État dans lequel tu vivais ? A-t-on jamais vu un seul cas, depuis qu'existent les États, où quelqu'un, oui, qui que ce soit, en aurait été re­ jeté? Rejeté, répondit Kohlhaas le poing serré, rejeté : j'appelle ainsi celui à qui la protection :..:!!a=~~' des lois est refusée.

- ---· Parce que cette protec- tion, pour la bonne marche de mes paci­ fiques affaires, j'en ai besoin.

Et c'est elle, oui, c'est pour/' avoir que je me suis réfu,­ gié au sein de cette communauté, moi et /'ensemble des biens que je me suis acquis ...

Et celui qui me la refu,se me rejette parmi les fauves du désert : il me met lui-même entre les mains -comment voudriez-vous le contester ? - la massue qui seule peut désormais me protéger.

- Mais quit' a refusé la protection des lois ? s'écria Luther.

Ne t'ai-je pas écrit que la plainte que tu as portée en justice est incon­ nue du prince auquel tu l'avais adressée ? Traduit de l'allemand par A.

Guerne et R.

Streick Michel est emmené à Dresde pour y être jugé NOTES DE L'ÉDITEUR « Michel Kohlhaas est le type le plus magnifique et le plus expressif que l'on puisse créer de l'homme que l'exagération conduit à sa perte, chez qui la droiture devient de l'entêtement, l'honnêteté de l' ergoterie ; il est l'image inconsciente de son auteur, qui fait du meilleur de lui-même un danger et dont la volonté fanatique lui fait dépasser son but.

» Stefan Zweig, « Ce texte en prose qui atteint en quelques pages les dimensions de l'épopée, c'est paradoxalement à une opposition soutenue entre sa forme et son contenu qu'il doit son unité poétique, et par là même sa pérennité.

Kleist l'écrit mû par sa passion personnelle de la justice et un sentiment de culpabilité que, dans son cas, on peut vraiment qualifier de mortel.

» Marthe Robert, «Une chronique inspirée», Europe, « Tous ceux que les tribunaux refusent d'entendre ne prennent pas les armes et cela vaut mieux, mais Kohlhaas n'est pas comme les autres.

Il ne deviendrait pas un forcené s'il n'était pas un visionnaire.

A travers un abus banal, il aperçoit un monde désaxé, la fin de toute confiance, de toute liberté, de toute forme de société.

» Jacques Brun, L'Univers tragique de Kleist, Société d'édition d'enseignement supérieur, 1966.

1980 .

Le Combat avec le démon, Belfond, 1983.

1 Kleist par Peter Friedel.

Bildarchiv Prussicher Kulturbesitz I Sipa-lcono 2.

3.

4, 5 dessins de E.

Dufour.

Hachette, 1943 /B.N.

KLEIST03. »

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