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L'histoire est-elle un perpétuel retour ?

Publié le 16/02/2011

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histoire

 

• Dans la tradition grecque et sumérienne il y a une régularité dans les changements de temps qui ramène après un cycle toujours identique les mêmes événements. L'idée de retour éternel n'enlèverait-elle pas à l'histoire toute signification en en faisant une répétition mécanique et immuable d' « images « de ce qui existerait véritablement : l'Un et le Permanent (trait typique de la pensée grecque)? • Est-ce que l'idée de cycle est le fait uniquement des Grecs de l'Antiquité? Cf. . Vico; Spengler; Toynbee. Remarquer que ce n'est peut-être pas en soi-même l'idée de cycle qui implique un non-sens de l'histoire mais le fait de considérer que le temps n'a pas de direction, pas de « sens « (dans les deux sens du mot).

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« l'histoire n'est pas un perpétuel recommencement, cela implique qu'elle s'inscrit sur un axe linéaire où rien de ce quis'est produit précédemment ne peut avoir une nouvelle existence.

Mais nous verrons que le perpétuelrecommencement historique a une place importante dans une pensée philosophique particulière, celle de Nietzsche,où il prend la forme de l'Eternel Retour, et où il devient l'objet de désir du Surhomme. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l'histoire est une succession de cycles ou uneprogression sur un axe linéaire, autorisant ou interdisant le perpétuel recommencement de ce qui a déjà eu lieu. I.

L'histoire recommence perpétuellement en raison de la succession de cycles concaténés a.

L'histoire est un perpétuel recommencement car elle est cyclique Nous commencerons par dire que l'histoire est un perpétuel recommencement car elle constituée par une successionde cycles concaténés les uns aux autres.

C'est la pensée chinoise qui nous donne les meilleurs arguments pourdéfendre cette thèse.

En Chine s'est en effet développé un concept du temps cyclique et non pas linéaire : depuisl'époque Shang (ca.

1600-1046 av.

J.C.), la pensée chinoise s'est basée sur une notion cyclique du temps qui restacentrale pendant les époques successives.

Le Temps est considéré comme ayant une nature cyclique et procèdedonc par révolution successive.

Les saisons ont fourni des emblèmes à la conception du Temps, car le Tempsparaissait avoir une nature cyclique et que l'année, avec ses saisons, offrait l'image d'un cycle. « L'idée de mutation ôte tout intérêt philosophique à un inventaire de la nature où l'on se proposerait de constituerdes séries de faits en distinguant des antécédents et des conséquents.

Au lieu de constater des successions dephénomènes, les chinois enregistrent des alternances d'aspects.

Si deux aspects leur paraissent liés, ce n'est pas àla façon d'une cause et d'un effet : ils leur semblent appariés comme le sont l'endroit et l'envers, ou […] comme l'écho et le son, ou, encore, l'ombre et la lumière.

La conviction que le Tout et chacune des totalités qui lecomposent ont une nature cyclique et se résolvent en alternances, domine si bien la pensée que l'idée desuccession est toujours primée par celle de interdépendance.

On ne verra donc aucun inconvénient auxexplications rétrogrades.

Tel seigneur n'a pu de son vivant, obtenir l'hégémonie, car nous dit-on, après sa mort, onlui a sacrifié des victimes humaines. » Marcel Granet, La Pensée chinoise , p.

272. Nous dirons donc que l'histoire est un perpétuel recommencement car elle n'est pas de nature linéaire (ce quiempêcherait la réitération de tout évènement) mais de nature cyclique, comme l'indique les mouvements de lanature que sont les saisons ou l'alternance des jours et des nuits. b.

L'histoire est un perpétuel recommencement car elle est la réitération du même Mais la pensée chinoise n'est pas la seule à nous donner des arguments pour penser l'histoire comme un perpétuelrecommencement.

La pensée occidentale, et notamment Schopenhauer , vont dans le même sens.

En effet, Schopenhauer niait non seulement la scientificité de l'histoire en tant que discipline (elle se contente de coordonner des faits quand le propre de la science est de les subordonner à des principes ou de les déduire de ceux-ci), mais le principe même d'un devenir historique.

L' homme n'évolue pas, prétend-il, il obéit en permanence à des motivations qui sont le plus souvent moralement mauvaises, car intéressées : « La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de tout cechaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui des mêmes intriguesqu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faits anciens ou modernes,survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la même humanité, en dépit de la diversitédes circonstances, des costumes et des mœurs.

Cet élément identique, et qui persiste à travers tous leschangements, est fourni par les qualités premières du cœur et de l'esprit humains - beaucoup de mauvaises et peude bonnes.

La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autremanière].

Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà toutce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine,telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre ». Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation , supplément au livre III, chapitre XXXVIII.. »

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