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L'homme se connaît-il par les besoins ?

Publié le 27/02/2008

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Les besoins s'éclairent alors par une connaissance de l'homme où se séparent la domination et l'approbation. Voilà le stade individuel. Mais, au plan collectif, ces mêmes analyses restent valables puisque les groupes humains procèdent de même façon. 2 - Les besoins correspondent à des régulations biologiques Les deux premières sensations les plus remarquables, le désir de se nourrir et le besoin de boisson, c'est-à-dire la faim et la soif, nous sont connues par les excitations douloureuses que leur non-satisfaction nous apprend. Ainsi le nourrisson pleure parce qu'il a faim. Son organisme n'est plus régulé et l'expérience de la douleur et du plaisir se complètent par le soulagement de la peine et la satisfaction du désir. Nos mécanismes élémentaires assurent automatiquement nos réserves et notre adaptation à la vie. Comment cela s'est-il passé, et comment les animaux ont-ils découvert que tel ou tel aliment leur apportait ce qui leur était nécessaire ? Il faut supposer le rôle de l'éducation, du dressage et de l'expérience de chacun. Car, les animaux absorbent de l'eau, des sels, des hydrates de carbone, des substances protéiques, et ils exécutent ces activités de nourriture avec une sorte de conscience puisqu'ils réclament, en fonction de leur organisme, ce qui a été perdu par l'exercice même de la vie.

« reste lent, mais cette évolution repose sur un fait très capital : « Au moment où l'homme nous apparaît, il lui resteencore un chemin très long à parcourir, mais ce chemin, il l'aura moins à faire dans le sens de l'évolution biologiqueque vers la libération du cadre zoologique, dans une organisation absolument neuve où la société vaprogressivement se substituer au courant phylétique.

»A.

Leroi-Gourhan nous indique bien ici le passage entre le monde de la nature et celui de la culture.

La société, parles contacts qu'elle permet, développe nos idées et favorise notre intelligence.

Dans un mémoire célèbre publié parl'Académie des Sciences, en France, en 1703, on citait le cas d'un sourd-muet de naissance qui se mit soudain àparler, à l'âge de vingt-trois ans.

Ce jeune homme déclarait avoir, soudain, entendu des bruits et, pendant plusieursmois, il se contenta d'écouter sans rien dire ; en secret il s'accoutumait à répéter ce qu'il entendait, il s'y exerçait sibien qu'il osa rompre le silence.

Le rapport établissait le rôle essentiel « du commerce des autres ». 2 - Le langage et la technique : Faire et CroireL'homme pour se connaître établit donc des relations avec autrui.

Il fait comme ce jeune homme sourd-muet denaissance.

Il écoute puis interroge.

Or, il semble indispensable de noter le rôle essentiel de la technique.

Car, lesindividus communiquent entre eux à partir des questions qu'ils sont amenés à se poser.

Le langage révèle d'abordcette liaison essentielle avec la technique, c'est-à-dire la découverte simultanée des relations causales que nouspouvons établir entre les phénomènes et les mots nécessaires pour en rendre compte.Pradines soulignait : « la parole est l'expression des causes ; mais l'homme n'a parlé les causes que parce qu'il lescherchait, et qu'il a vu dans la parole l'instrument de cette recherche ». Mais à cet environnement de la technique et du langage, l'homme a préféré ou a choisi une explication magique outout au moins possible pour son intelligence.

L'interdiction que l'homme porte sur tel ou tel aliment remonteprobablement à des évidences catastrophiques.

Mais la mémoire peut en avoir été oubliée, et la magie, ou l'interditreligieux, prennent la place de ce qui fut certainement constaté ou évident, à une époque donnée.

Le faire et lecroire représentent des moments bien nécessaires dans l'évolution des connaissances humaines.

Toutes lesspéculations des êtres se fondent sur des questions, suscitent langage et relation et inventent par le fait même lesconduites de la société. 3 - L'observation à l'origine de la scienceLa spéculation technique, artisanale, puis les essais d'explication causale par la religion, tout cela représente lecheminement des humains vers la science.

La nature s'impose préalable à tout, puis l'homme qui en s'observant seprotège et se régule lui-même, enfin la société qui autorise un progrès de plus en plus déterminant.

La science quela société permet, et qui constitue la base même de la communication entre les hommes, ne se détermine pascontre la religion.

Elle cherche à observer quelque chose qui serait expliqué de façon plus générale et donc plusaccessible à tout le groupe.

Si l'adage « Il n'y a de sciences que du général » est si répandu, c'est qu'il correspondbien à ces besoins de l'être raisonnable.Toutes les expériences enregistrées par l'homme, les saisons, les vents et les catastrophes, les maladies et lesremèdes, ne commencent à prendre de l'importance que dans la répétition, dans la relation plusieurs fois vérifiée,peut-être même par hasard, mais permettant ainsi des « chaînes de raison ».

Car, la science se forge lentement parla création de mots précis, qui répondent à l'observation commune des faits et des expériences ; puis le langagepoursuit l'enquête en devenant de plus en plus complexe.La science se bâtit ainsi avec les richesses de l'observation.

Mais ce faisant la démarche est double.

Car la preuvescientifique qui justifie l'observation se réfère à la réalité du monde concret, mais se rattache à la convention de laraison.

On combine deux mots complexes, expérimenter et raisonner.

On peut donc affirmer que le monde dont nousparlons est bien conforme à notre représentation, qu'il est donc bien notre convention.L'observation ne peut être complète qu'en s'achevant en méditation.. »

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