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L'homme est-il fait pour le bonheur ?

Publié le 27/02/2008

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Le bonheur négatif dont nous parle la morale, la métaphysique, la religion (particulièrement), la politique, est un faux bonheur en termes de nature. Nietzsche vise ainsi une « transmutation des valeurs », en effectuant une généalogie des valeurs (recherche des sources de ces dernières par une critique de l'Histoire humaine). Le bonheur définit par la tradition est en fait le fruit d'une « réaction » des « faibles » voulant se préserver des « forts » (les forts sont ceux qui agissent, qui créent et les faibles sont ceux qui réagissent et sont emprunts de ressentiment et de haine). C'est donc en terme de nature qu'il faut repenser les valeurs. Le bonheur sera alors jouissance naturelle, démesure, joie et ivresse à l'image du dieu Dionysos. Il sera l'antithèse d'un faux Bien, véritable haine de la vie et de ses débordements, de la passion, du corps. Ce bonheur des faibles est véhiculé contre les forts, dont Apollon sera la figure emblématique (Cf. Naissance de la tragédie). Mais alors, l'humanité ne sera pas véritablement faite pour le bonheur. Seule une partie (les forts) de celle-ci sera légitimement en accord avec une conception véritable et naturelle du bonheur.

« Il n'y a rien à craindre de la mort.Contre l'angoisse de la mort, Épicure nous invite à penser qu'« elle n'est rien pour nous ».

La mort détruit lacombinaison d'atomes qui nous constitue et supprime toute sensibilité.

Quand on meurt, on ne sent plus rien, on nepeut plus ni jouir ni souffrir : la mort ne peut faire l'objet d'aucune expérience vécue.

Elle n'est donc pas à craindreparce qu'elle n'existe pas : la crainte de la mort est sans objet. On peut supporter la douleur.Tous les êtres vivants fuient la douleur et l'homme la craint plus que tout.

Il s'agit d'une donnée inévitable de la vie: personne, pas même le sage, ne peut échapper à la maladie ou à la vieillesse.

Mais la douleur peut être surmontéepar la pensée : alors que le corps n'éprouve le plaisir et la douleur qu'au présent, l'âme peut embrasser le passé (seremémorer les moments heureux qu'elle a vécus) et l'avenir (anticiper sur la fin de la douleur, nécessairementlimitée).

Le sage peut endurer les pues souffrances, comme Épicure lui-même à l'heure de sa mort, parce qu'il a suatteindre le bonheur dans sa vie et se constituer une réserve de plaisirs que rien ne pourra effacer. On peut atteindre le bonheur.Contrairement aux animaux, les hommes ne savent pas spontanément comment réaliser leur fin naturelle : le plaisir.

Irompes par leur imagination, ils poursuivent des biens illusoires.

L'usage de la raison, qui enseigne « ce qu'il fautchoisir et ce qu'il faut éviter », permet à l'homme d'adopter une conduite propre à le rendre véritablement heureux. Le bonheur ainsi défini (négativement comme absence de malheur) et recherché donne à penser celui-ci commemanque originel et non plus comme providence humaine essentielle.

L'homme est alors fait pour rechercher tout letemps et partout le bonheur, mais pas fait pour le bonheur lui-même.

Ce qui compte, ici, c'est la mise en évidencedu caractère de recherche du bonheur de la nature humaine, plus que le bonheur lui même.

L'homme est fait pourchercher, ce qui trahit donc un manque essentiel et universel de bonheur.

Pascal marquera même cette « condition humaine misérable », l'homme étant par nature nature une « bête erranteet gémissante ».

Ce qu'elle recherche est un bonheur perdu, qui est en fait un Dieu perdu : « La nature est tellequ'elle marque partout un Dieu perdu et dans l'homme et hors de l'homme » (Cf.

Pensées ).

Si l'on en croit Schopenhauer, l'expérience humaine confine même à un pessimisme radical : « Par nature, la vie n'admet point defélicité vraie...

Elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical » (Cf.

Le Monde comme volonté et comme représentation ).

Il ne nie pas que la vie humaine est effort, désir, volonté, aspiration à la satisfaction.

mais c'est justement cet état naturel qui trahit un malheur radical.

Nous dirons, à la lumière de cespropos, que l'homme est d'une nature essentiellement malheureuse et c'est pour cela qu'il est fait pour la recherched'un bonheur, négativement compris comme suppression de ce malheur fondamental. II.

Une finalité heureuse à l'agir humain ? Ces considérations fatalistes ne stoppent pas, « heureusement », la recherche philosophique des conditions depossibilité du bonheur.

Nombreux sont les penseurs qui affirment la pertinence d'une recherche de bonheur humain.Kant, dans sa théorie critique et rigoureuse de la connaissance humaine, ménagera une place à un espoir debonheur.

L'homme recherche naturellement et légitimement un état heureux, pense-t-il.

Seulement ce bonheur n'estpas certain.

Il n'est pas, en outre, accessible dans l'expérience, remarque-t-il.

C'est l'espérance (la foi) qui, seule,donne à l'homme la motivation nécessaire pour agir en vue de ce bonheur « suprasensible » (le paradis, sommestoutes).

L'expérience humaine, l'existence, servira donc à l'action morale qui permettra, seule, de se rendre digned'un bonheur ultérieur et métaphysique (Cf.

Critique de la faculté de juger ).

Selon Kant, il ne s'agit pas de confondre vertu et bonheur (comme le font les épicuriens, les sceptiques et les stoïciens).

La vertu morale, résidantdans la bonne volonté, n'est pas le bonheur lui-même, mais une condition nécessaire (suffisante ?) du bonheur.L'homme serait, en ce sens, fait pour espérer le bonheur et agir en vue de celui-ci. Mais, sans doute, la philosophie aurait intérêt à remettre en question nos définitions traditionnelles du bonheur.L'humain est peut être fait pour un bonheur mieux compris.

C'est ce que pense Nietzsche et opère, dans cettevisée, un véritable remise en question des valeurs consacrées par la tradition (Cf.

Généalogie de la morale ).

Le bonheur négatif dont nous parle la morale, la métaphysique, la religion (particulièrement), la politique, est un fauxbonheur en termes de nature.

Nietzsche vise ainsi une « transmutation des valeurs », en effectuant une généalogiedes valeurs (recherche des sources de ces dernières par une critique de l'Histoire humaine).

Le bonheur définit par latradition est en fait le fruit d'une « réaction » des « faibles » voulant se préserver des « forts » (les forts sont ceuxqui agissent, qui créent et les faibles sont ceux qui réagissent et sont emprunts de ressentiment et de haine).

C'estdonc en terme de nature qu'il faut repenser les valeurs.

Le bonheur sera alors jouissance naturelle, démesure, joieet ivresse à l'image du dieu Dionysos.

Il sera l'antithèse d'un faux Bien, véritable haine de la vie et de sesdébordements, de la passion, du corps.

Ce bonheur des faibles est véhiculé contre les forts, dont Apollon sera lafigure emblématique (Cf.

Naissance de la tragédie ).

Mais alors, l'humanité ne sera pas véritablement faite pour le bonheur.

Seule une partie (les forts) de celle-ci sera légitimement en accord avec une conception véritable etnaturelle du bonheur.

Conclusion :. »

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