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L'homme peut-il comprendre l'inhumain ?

Publié le 22/02/2012

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Mais ne pourrait-on se placer à un autre niveau, plus révélateur, dans ce cas, des possibilités humaines ? Ce niveau, n'est-ce pas celui de la liberté, comme pouvoir de dire oui ou non ? Peut-être l'inhumain retrouvera-t-il ici une signification qui nous échappe.

« On pourrait multiplier les exemples. Transition. Toutefois, la question de l'humain et de l'inhumain est si constante et énigmatique qu'il semble nécessaire deretrouver un nouveau noyau signifiant pour accéder à la compréhension de ces termes.

L'homme n'est passeulement un être de raison, de liberté infinie.

Il est aussi un être qui imagine.

C'est peut-être vers cettenouvelle zone qu'il faut maintenant avancer. C.

Imaginaire et inhumanité. Ici, le surréel retiendra notre attention : n'y a-t-il pas, dans l'homme, une imagination surréelle, comme pouvoirde création et d'invention ? L'imagination humaine est riche d'une potentialité, elle aussi, infinie.

L'horreur,l'inhumanité s'enracinent dans un fond mental et esthétique puissant, comme nous le signalent les origines duthéâtre et, en particulier, le mythe de Dionysos.

Nietzsche a bien montré que la tragédie est d'abord modeléepar le dieu de l'ivresse (Dionysos) et exprime ce qui correspond à un déchaînement et à une ivresse extatique,dépassant la mesure et l'ordre.

« Le mot "dionysiaque" exprime le besoin de l'unité, tout ce qui dépasse lapersonnalité, la réalité quotidienne, la société, la réalité, l'abîme de l'éphémère [...] une affirmation extasiée del'existence dans son ensemble, [...] la grande participation panthéiste à toute joie et à toute peine.

»(Nietzsche, La Volonté de puissance, trad.

Blanquis, Gallimard).Ainsi, qu'exprime Dionysos ? L'ivresse de l'alcool, mais aussi celle de la cruauté.

Le persécuté, le souffrant,l'extase, l'effroi, l'inhumain se modèlent et se manifestent sous le signe de Dionysos, ce dieu de la sauvagerie,cette divinité dont l'apparition met les êtres humains en délire.

D'ailleurs, Dionysos apparaissait aux Ancienssous la forme d'un taureau, incarnation de la folie furieuse.

Donc l'imaginaire dionysiaque (cf.

Eschyle, maisaussi Shakespeare et bien d'autres dramaturges) exprime de l'inhumain, de la cruauté, le besoin d'exercer unetotale puissance.

Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain, étranger à l'homme, enraciné en une étrangedivinité d'extase et d'horreur ? Oui, en un sens, mais, en vérité, nous savons que les dieux ne sont que del'humain et donc qu'ici encore, nul acte n'est inhumain.

Dionysos, c'est la cruauté et le monde sans entravesde l'homme.

Ici encore, l'inhumain s'inscrit au plus profond de l'humanité de l'homme : dans son imaginaire pétrid'étranges virtualités. 3) Conclusion. L'imaginaire est profondément lié à l'inhumanité, comme le montrent les tragédies de mort et d'horreur deShakespeare.

Toutefois, il est difficile et même illégitime de dire d'un acte qu'il est inhumain.

L'homme estpartout, dans un monde où le divin s'est, depuis longtemps, retiré.

L'inhumain réside dans l'homme.. »

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