Devoir de Philosophie

L'homme peut-il être heureux sachant qu'il doit mourir ?

Publié le 08/01/2005

Extrait du document

Les religions offrent une conception du bonheur qui dépasse la finitude et offre la perspective d'un bonheur après la mort, un bonheur au delà du monde fini. Pour l'athéisme la religion se substitue ainsi à la légitimité raisonnable qui fonde chacun à se construire son concept du bonheur et les détourne par la même occasion du bonheur terrestre.   Problématisation :   Nous nous interrogeons sur le bonheur et son rapport à la certitude humaine de la mort. L'homme peut-il être heureux sachant qu'il doit mourir ? En effet, hanté par la perspective de sa finitude comment l'homme pourrait-il connaître la paix intérieure, la félicité qui caractérise le bonheur ? De plus le concept du bonheur n'implique-t-il pas la durée que la finitude et la mort menacent ou au moins inquiètent ? Dès lors ne faudrait-il admettre que l'homme ne peut être heureux e sachant qu'il va mourir parce que cette perspective ne peut manquer de dévaluer chacun des instants de bonheur qu'il aurait put connaître ? Pour autant, ne pourrait on considérer que, justement cette finitude essentielle de l'homme, donne un prix inestimable au moindre instant de bonheur et de plaisir ? L'homme n'est-il pas d'autant plus heureux quand il est heureux parce qu'il a parfaitement conscience que le temps de son existence est précieux puisqu'il est limité, et qu'il ne faut pas le perdre ? Dans cette optique l'homme serait d'autant plus heureux pendant ses instants de bonheur parce qu'il aurait le sentiment de la valeur de ses instants si rares dans une vie menacée et si courte, bien que ces instants soient eux-aussi éphémères.

« une forme trop extrémiste de l'hédonisme ? N'y a-t-il pas des moyens de se libérer de l'angoisse sans pour autants'abêtir dans l'insouciance ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.

Proposition de plan : 1 .

L'homme ne peut être heureux en sachant qu'il va mourir parce que le bonheur implique la durée et lapaix que la mort contredit et trouble.

a) Le bonheur implique la paix que la perspective de la mort empêche en instaurant dans l'esprit de celui qui voudraitêtre heureux, la peur.

La mort trouble la perspective du bonheur que l'homme voudrait atteindre. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure conduit une réflexion opposée à celle duplatonisme : elle s'en tient à un strict matérialisme.

La mort n'est pas uneévasion de l'âme, elle est un pur non-être qui ne nous concerne en rien,puisque vivants, nous appartenons à l'être.

"Tout bien et tout mal résidentdans la sensation ; or, la mort est la privation complète de cette dernière."Ensuite, sachant que notre durée de vie est limitée, nous seronsheureusement pressés de jouir raisonnablement des biens de la vie.

La penséede la mort dissipe l'angoisse d'une vie illimitée, en laquelle nous aurions àchoisir et agir en vue de l'éternité.

Pour l'existence humaine, l'éternel n'estjamais en jeu : il n'y a rien de si grave qui mérite un souci sans limites.

Deplus, les dieux immortels, qui jouissent d'une béatitude infinie, ne se soucientpas des affaires humaines.

Si la mort n'est rien pour nous, nous ne sommes,mortels, rien pour les dieux : leur jugement n'est pas à craindre.

Il ne fautdonc se soucier ni de la mort elle-même, ni de l'attente de son heure.

Unechose absente ne peut nous troubler, et quand la mort advient, c'est quedéjà nous ne sommes plus là pour en souffrir.

L'homme ne rencontre jamais sapropre mort, et le "passage" est aussi irréel et inconsistant que l'instantprésent qui sépare le passé du futur.

La mort n'est rien, comme le pur instantprésent, sans passé ni avenir : "La mort n'a par conséquent aucun rapportavec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour lespremiers, et que les derniers ne sont plus." La mort ne doit être pensée nicomme un mal, ni comme une délivrance.

Si ne pas exister n'est pas un mal, la vie comporte des joies qui peuvent être très agréables.

Vivre sagement, ce n'est pas chercher à jouir le pluslongtemps possible, mais le plus agréablement qu'il se peut. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : lacrainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dansl'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles neleur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront quequiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort apartie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dansl'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes,lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps quise décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. b) Le bonheur d'autre part semble ne pouvoir s'inscrire que dans la durée que la finitude de notre nature contrarie.Aristote pensait le bonheur comme l'état que le contemplatif atteint en consacrant sa vie entière à la pratique de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles