Devoir de Philosophie

L'homme peut-il se suffire à lui-même?

Publié le 06/03/2005

Extrait du document

HTML clipboard

Comment pourrons-nous définir l’homme ? Nous devons nous poser cette question aux propylées de ce travail, dans la mesure où toute définition de l’homme implique une réponse implicite à la question que l’on nous pose précisément. Si nous répondons qu’il est « un animal politique « comme le fait Aristote, c’est donc qu’il ne peut se suffire à lui-même, qu’il est naturellement porté à rencontrer ses semblables, sans quoi il ne peut vivre. Si nous disons qu’il est un être vivant capable de subvenir seul à ses besoins au moyen de sa raison et non de son seul instinct, c’est donc que nous répondons déjà par l’affirmative au problème que nous n’avons pu encore examiner. Nous nous en tiendrons donc à une définition pour le moment vague, en disant qu’il est un être vivant doté de la raison et du langage.

Qu’entendons-nous par « se suffire à lui-même « ? Cela signifie que l’homme est capable de subvenir seul, sans l’aide de personne, à l’ensemble de ses besoins, c'est-à-dire à ses besoins alimentaires, affectifs et sexuels notamment.

Si nous posons la question « l’homme peut-il se suffire à lui-même ? « en vérité nous posons une question sur la nature même de l’homme. Car cette capacité est définitoire de l’humanité : l’être humain est-il cet individu disposé à se passer du commerce de ses semblables, ce qui ferait de lui un être à part dans la création ? Ou est-il au contraire porté vers les autres hommes, et si tel est le cas, par quoi ?  Instinct naturel ou intérêt pour sa propre conservation ?

La question au centre de notre réflexion sera donc de savoir si la nature de l’homme implique la socialité, ou s’il n’existe pas au contraire chez lui une tentation de l’autonomie qui incarnerait pour lui un idéal de vie ?

 

« créant une société om s'agrègent des égoïsmes rivaux.

En définitive, nous dirons que l'homme d'après Rousseaun'est pas par nature un être social, qu'il peut se suffire à lui-même, jusqu'à ce qu'il entre en société lorsquel'environnement naturel l'y contraint, entrainant de ce fait, à terme, sa perversion par la vie sociale. b.

L'Homme doit tendre vers l'auto suffisance : la thèse du Cynisme Mais l'autosuffisance ne correspond pas uniquement à un état primitif de l'humanité, mais également à un idéalphilosophique, à une forme de sagesse qui dessine un mode de vie parfait.

Ce sont les cyniques, et le plus célèbred'entre eux, Diogène, qui ont exemplifié ce mode de vie tendant vers l'autonomie parfaite.

Pour les cyniques, leshommes doivent subvenir à leurs besoins indépendamment les uns des autres, faire preuve d'une indépendanceabsolue et d'une indifférence totale envers les liens sociaux.

Ce désir d'autonomie était poussé à l'extrême, jusquedans le domaine sexuel, puisqu'on raconte que Diogène se masturbait en public afin de faire preuve simultanémentde son indépendance par rapport aux règles de bienséance, et de sa capacité à se passer du commerce des femmesen satisfaisant seul à ses besoins sexuels.

On dira donc que l'homme peut se suffire à lui-même, et même que de cepouvoir nait un devoir, comme l'atteste l'idéal d'autonomie des cyniques : il s'agit bien d'une sagesse, d'un mode devie tendant au bonheur, puisque l'autosuffisance permet de réduire les conditions nécessaires au bonheur et desimplifier leur obtention.

Cet idéal de l'autosuffisance a notamment été exemplifié par le genre moderne de laRobinsonnade : l'exemple d'un individu capable de survivre dans la solitude, tout en conservant sa raison (RobinsonCrusoé dans le roman éponyme de Defoe est parfaitement soutenu dans son malheur par la foi) atteste de lacapacité de l'homme à se suffire à lui-même, et nous le propose implicitement en modèle de vie. III. L'homme est un composé d'asocialité et de socialité : tension vers l'autosuffisance et besoin d'autrui a.

« L'insociable socialité de l'être humain : la thèse Kantienne Cependant, nous finirons en répondant d'une manière moins tranchée que nous l'avons fait jusqu'ici à la questionposée en suivant la thèse de Kant.

L'homme, d'après lui, est à la fois disposé à la vie sociale et réfractaire auxrègles communautaires qu'elle suppose.

Certes, les hommes ont besoin les uns des autres pour des raisonspratiques, besoin renforcé par une propension naturelle à rentrer en société ; mais simultanément, ils éprouvent ledésir de se singulariser, désir qui menace sans arrêt de désagrégation le corps social.

Les hommes ressentent lanécessité de la vie sociale, thèse Kantienne qui provient d'Aristote comme nous avons déjà pu le voir ; mais ils sontentraînés par leur ambition personnelle à se dominer les uns les autres, de sorte que nous pouvons parler avec Kantd'une « insociable sociabilité » pour désigner le rapport paradoxal que les hommes entretiennent les uns avec lesautres. b.

L'orgueil interdit l'autosuffisance et pousse simultanément vers le désir autarcique Sur le fondement de ce développement, nous pouvons dire que l'homme peut se suffire à lui-même, en ce sens qu'iltend vers une singularisation qui fait de lui un être à part parmi ses semblables, tout en étant porté vers cesderniers par une tendance naturelle.

Il faut bien voir la valeur fondamentale de l'orgueil dans cette dialectique de lasocialité et de l'asocialité : l'individu est poussé par son orgueil à entrer en contact avec ses semblables car savanité le pousse à vouloir se singulariser, se démarquer d'autrui, lui fait désirer une position de maitrise telle qu'ildevient autosuffisant ; mais sans cette vanité, il ne serait pas porté vers autrui, et, comme l'écrit Kant dans sonIdée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique , nous devons « remercier la nature pour cette humeur peu conciliante, pour la vanité rivalisant dans l'envie, pour l'appétit insatiable de possession et dedomination.

Sans cela toutes les dispositions naturelles excellentes de l'humanité seraient étouffées dans unéternel sommeil ». Conclusion : En conclusion, nous pouvons dire que si la pensée d'Aristote représentait l'homme comme un être fondamentalementsocial, comme un être par nature « politique », la pensée moderne est plus confiante dans la capacité de l'homme àse suffire à lui-même.

C'est ainsi que pour Rousseau, l'homme dans l'état de nature est parfaitement capable desubvenir à ses besoins, alors que la socialisation, qui entraîne l'instauration de la propriété, finit par pervertir sesbonnes dispositions naturelles.

C'est finalement Kant qui propose une synthèse du problème au cœur de notrequestion : l'homme est à la fois porté à entrer en communauté avec les hommes ; mais l'orgueil le pousse à sesingulariser et à obtenir une situation suffisamment exceptionnelle parmi eux pour qu'il puisse se considérer à part etauto suffisant. INTRODUCTION Qu'est-ce que l'individu ? Il s'agit de cette entité ou Unité élémentaire dont se trouve composée toute société.

D'après la définition de J.

Rostand, l'individu porte une certaine combinaison génétique qui n'appartient qu'à lui ».

L'individu est celui qui se distingue de l'autre en tout point.

Peut-on dire alors que l'individu puisse se suffire à lui-même ? Que signifie cette idée de suffisance ou d'autosuffisance ? Puis-je ne pas avoir besoin de l'autre ? L'individuest-il à même de renier l'existence et la présence de l'autre, ce dernier devenant inutile ou superflu à sonexistence ? L'individu peut-il se suffire à lui-même ? Si la réponse est positive, alors comment expliquer l'émergencede la société ? Si la réponse est négative, comment réhabiliter l'autre sans le réduire à un moyen ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles