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L'homme est-il une réalité à part ?

Publié le 27/02/2008

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L'homme est-il une réalité à part ?

« condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objet va servir— et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence, et son existence nevaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permis de la concevoir et dela produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisan supérieur qui a créé le monde et leshommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait au préalable ce qu'il crée.

Chaque individu réaliseun certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiie siècle, au concept de Dieu a succédé le concept denature humaine, chaque homme étant un exemplaire particulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue del'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leurépoque ou leur statut social.

Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pasd'origine unique au monde, ni de référent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individusqui d'abord existent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'hommeest a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans lemonde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." C.

Les hommes sont «comme maîtres et possesseurs» de la nature Néanmoins, cette absence de déterminisme naturel peut être pensée comme une charge, aussi bien d'un point devue théorique que pratique: si tout notre être dépend de nos seuls choix, nous devons alors en assumer la totaleresponsabilité; et là où nous devons réfléchir, l'animal n'a qu'à réagir.

La place exceptionnelle de l'homme dans lanature peut donc d'abord être perçue comme une misère.

Le mythe du Protagoras (Platon) montre bien que l'intelligence, le langage, les sciences et les arts ne sont en quelque sortequ'un lot de consolation offert à l'homme par Prométhée, parce qu'Épiméthéea attribué toutes les qualités nécessaires à la subsistance aux animaux.Ceux-ci n'ont qu'à « laisser faire» alors que les hommes ont à travailler poursatisfaire leurs besoins.

Cependant, ce recours nécessaire à lareprésentation, à l'intelligence, est cela même qui permet aux hommes deprogresser.

Les moyens nécessaires à la satisfaction des besoins sontinventés par l'homme, et en ce sens sont susceptibles de perfectionnement.Ainsi, les hommes sont bien des êtres à part parce qu'ils ne se contententpas d'être dans la nature: ils la transforment par leurs techniques (cultivent laterre, canalisent les fleuves, élèvent des animaux...), grâce à la connaissancede ses lois que leur raison leur permet d'acquérir.

Les hommes se rendent ainsi«comme maîtres et possesseurs de la nature» (Descartes, Discours de laméthode). Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de lascience, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrined'Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir. Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, demaîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, unsavoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à. »

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