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Les horloges - VERHAEREN, Au bord de la route

Publié le 26/02/2011

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La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, Béquilles et bâtons, qui se cognent, là-bas ; Montant et dévalant les escaliers des heures, Les horloges, avec leurs pas ; 5 Émaux naïfs derrière un verre, emblèmes Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux ; Lunes des corridors, vides et blêmes, Les horloges, avec leurs yeux ; Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes, 10 Boutique en bois de mots sournois et le babil des secondes minimes, Les horloges, avec leurs voix ; Gaines de chêne et bornes d'ombre, Cercueils scellés dans le mur froid, 15 Vieux os du temps que grignote le nombre, Les horloges et leur effroi ; Les horloges Volontaires et vigilantes, Pareilles aux vieilles servantes 20 Boitant de leurs sabots ou glissant sur leurs bas, Les horloges que j'interroge Serrent ma peur en leur compas. VERHAEREN (1), Au bord de la route (1891)

(1) Émile VERHAEREN, poète flamand (1855-1916). Vous proposerez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez, par exemple, étudier par quels procédés (images, rythmes, sonorités, etc.) le poète présente une description fantastique des horloges et rend sensible la hantise que lui inspire le temps. Mais ces indications ne sont pas contraignantes, et vous avez toute latitude pour organiser votre exercice à votre gré. Vous vous abstiendrez seulement de présenter un commentaire juxtalinéaire ou séparant artificiellement le fond de la forme.

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« — anthropomorphisme de plus : 2e vers ; 2e partie du refrain dans les 4 premières strophes ; 5e strophe. Ce sont des vieilles femmes (ou sorcières ?) avec — «pas» et démarche: «boitant», «glissant» avec «béquilles et bâtons». — «yeux». — «voix». — pièces vestimentaires: «sabots», «bas». — caractère: «volontaires et vigilantes». — situation sociale : «pareilles aux vieilles servantes». • Le temps — Les heures (peinture 1er vers: «la nuit». — La Marche du temps (3e vers, harmonie imitative et rythmique). — Ses nuances: «secondes minimes». — La vieillesse: «chiffres vieux». — Le passé : «fleurs d'antan». — Surtout sa fuite irrémédiable : « Vieux os du temps que grignote le nombre » : image pénible de rongeur, ou devers du sépulcre, à la suite de suggestions funèbres. — Donc mort : « cercueils » — « sons morts ». • Le fantastique — présentation du tic-tac de l'horloge par des bruits humains, mais venant de cannes d'infirmes ou de vieillards : «béquilles et bâtons » ; et d'outils de sape : « marteaux et limes » ; — les éléments normaux sont transformés en objets inquiétants par la nuit : 2e strophe « lunes des corridors videset blêmes»; 4e strophe «gaines de chêne» qui deviennent «bornes d'ombre» et «cercueils scellés...

» ; — visions de cimetières et sorcières : 3e et 4e strophes : « sons morts» ; êtres plus ou moins impalpables : «motssournois», « babil », « minimes », « os » ; — quant aux horloges, dépersonnalisées («pas», «yeux», «voix»), elles deviennent maléfiques, sortes de vieilles féesCarabosse et «serrent ma peur en leur compas». • Après avoir dégagé le mouvement et les structures — montée progressive (4 quatrains puis 1 sixain), jusqu'à une angoisse matériellement ressentie: sensationd'étranglement.

Élan sourd du début à la fin ; — le refrain « Les horloges » avec ses variantes envahit peu à peu le texte jusqu'au sixain où il n'est plus en fin destrophe (4e vers.

Structure paire) mais mêlé à toute cette 5e strophe (1er et 5e vers).

plan proposé — Les horloges = un symbole; donc au moins deux éléments : — la présentation matérielle, réaliste, concrète : image ; — leur signification suggérée, figurée, abstraite ; — avec subdivisions pour chaque nuance.. »

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