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ils s 'imaginent a u c ontraire q ue s

Publié le 19/01/2013

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ils s 'imaginent a u c ontraire q ue s ouvent e lle a b eau se t rouver d ans u n h omme, c e n 'est p oint e lle q ui c ommande, m ais q uelque a utre c hose, t antôt l a colère, t antôt le plaisir, t antôt l a d ouleur; q uelquefois l 'amour, s ouvent l a c rainte; se r eprésentant r éellement la science c omme u n esclave, q ue t outes ces passions t raînent à l eur suite, c omme il l eur p laît (3 52c). E n as-tu la m ême i dée, o u j uges-tu q ue la science est u ne b elle c hose, f aite p our c ommander à l 'homme, q ue q uiconque a ura l a c onnaissance d u b ien e t d u mal n e p ourra j amais ê tre v aincu p ar q uoi q ue c e soit, e t n e f era a utre c hose q ue c e q ue l a s cience l ui o rdonne; q u'enfin l 'intelligence 68 e st suffisante p our d éfendre l 'homme c ontre t oute e spèce d 'attaque? - Socrate, m e r épondit-il, la c hose m e p araît t elle q ue t u dis, (352d) e t il s erait h onteux p our m oi p lus q ue p our t out a utre d e n e p as r econnaître q ue l a s cience e t l a sagesse s ont c e q u'il y a d e p lus f ort p armi les h ommes. - On n e p eut, l ui d isje, r épondre m ieux n i avec p lus d e v érité. Mais sais-tu q ue le plus g rand n ombre n 'est p as d e t on avis n i d u m ien là-dessus, e t q u'ils d isent q ue b eaucoup d e g ens, connaissant c e q ui e st le m eilleur, n e le v eulent p as f aire, q uoique c ela s oit e n l eur p ouvoir, e t f ont t out a utre c hose? T ous c eux à q uij'ai d emandé q uelle é tait l a c ause d 'un p areil c omportement ( 352e) m 'ont r épondu q ue c e q ui fait q u'on a git d e l a sorte, c 'est q u'on se laisse vaincre p ar l e plaisir, p ar l a d ouleur, o u p ar q uelqu'une d es autres passions d ont j e p arlais t out à l 'heure. - Vraiment, S ocrate, il y a b ien d 'autres c hoses s ur l esquelles les h ommes n 'ont p as d es i dées justes. - Essaie d onc avec moi, P rotagoras, d e les d étromper, e t d e l eur a pprendre e n q uoi c onsiste ce p hénomène q ui se passe e n e ux, e t q u'ils a ppellent ê tre v aincu p ar l e plaisir (353a), e t p ar c onséquent n e p as faire ce q ui e st le meilleur, quoiqu'on l e connaisse. P eut-être q ue si n ous l eur d isions : Ô h ommes! v ous n e p arlez p as s elon l a v érité, e t v ous ê tes d ans l 'erreur, ils n ous d emanderaient : P rotagoras e t S ocrate, si n ous d éfinissons mal ce q ui se passe d ans l 'âme, e n d isant q ue c 'est ê tre v aincu p ar l e plaisir, qu'est-ce d onc? E t d ites-nous d onc c e q ue vous e n p ensez? - Quoi d onc ! S ocrate ; c onvient-il q ue n ous nous a rrêtions à e xaminer les o pinions d u v ulgaire, q ui d it s ans r éflexion t out c e q ui l ui v ient à l 'esprit? - Je p ense ( 353b) q ue c ela n ous s ervira à d écouvrir q uel e st le r apport d u c ourage avec les a utres p arties d e l a v ertu. Si t u j uges e ncore, c omme t out à l 'heure, q ue c 'est à m oi d e te m ontrer l e c hemin, suis-moi p ar o ù j e c roirai plus à p ropos d e t e c onduire. Si t u n e l e veux pas, e t q ue t u a imes m ieux q ue j e m 'arrête ici d ans l a discussion, j e l e ferai. - Tu as r aison, d it-il; a chève c omme t u as c ommencé. - S'ils n ous d emandaient d onc d e n ouveau ( 353c), r eprisje, q u'entendez-vous p ar c e q ue n ous a ppelons ê tre v aincu p ar l e p laisir? J e l eur r épondrais : É coutez; n ous a llons t âcher d e v ous l 'apprendre, P rotagoras e t m oi. N'est-il pas vrai q ue c 'est d ans les occasions suivantes q ue c ela vous a rrive? P ar e xemple, vous vous laissez vaincre p ar l'envie d e n ourriture, d e b oissons, les plaisirs d e l 'amour, t outes c hoses agréables, e t vous faites des actions mauvaises, q uand b ien m ême vous savez q u'elles le sont. Ils e n c onviendraient; e t si n ous l eur d emandions e ncore, toi e t m oi : P ourquoi dites-vous q u'elles s ont m auvaises? (353d) Est-ce p arce q u'elles vous c ausent c e s entiment d e p laisir m omentané, e t q u'elles s ont a gréables o u p arce q u'elles vous e xposent p ar l a suite à d es maladies, à l 'indigence e t à b eaucoup d 'autres m aux s emblables? Si elles n 'étaient s ujettes à a ucune s uite fâcheuse, e t q u'elles n e vous p rocurassent q ue d u plaisir, les regarderiez-vous e ncore c omme d es m aux, lorsqu'elles n e vous d onneraient q ue d u plaisir, d e t oute m anière e t e n t oute o ccasion? Q uelle a utre r éponse, P rotagoras, pensons-nous qu'ils n ous f eraient, s inon q u'elles n e s ont p as mauvaises à c ause d u s entiment a gréable q u'elles e xcitent e n e ux a u m oment d e l a j ouissance, mais à c ause des maladies e t d es a utres m aux q u'elles t raînent à l eur s uite? - (353e) J e p ense, d it P rotagoras, q ue l a p lupart r épondraient ainsi. - Mais, e n c ausant d es m aladies, elles c ausent d e l a d ouleur; e lles e n c ausent p areillement e n e ngendrant l a p auvreté. Ils e n c onviendraient, c e m e s emble. Protagoras e n t omba d 'accord. Ô h ommes! c es choses n e v ous p araissent d onc m auvaises, c omme n ous le disions, P rotagoras e t m oi, q ue p arce q u'elles a boutissent à l a d ouleur, e t q u'elles v ous p rivent d 'autres p laisirs? Ils l 'avoueraient s ans d oute. ( 354a) C e f ut n otre avis, à l 'un e t à l 'autre. Si n ous l eur p osions à p résent l a q uestion c ontraire, e n l eur d isant : Vous, q ui p rétendez q ue c ertaines c hoses d ésagréables s ont b onnes, n e v oulez-vous p oint d ésigner p ar là les gymnases, l a g uerre, le t raitement d es m aladies p ar le feu, le fer, les p urgations e t l a d iète? N 'est-ce pas l à c e q ue v ous a ppelez b on, e t e n m ême t emps d ésagréable? Ils l e c onfesseraient. P rotagoras le r econnut. ( 354b) Ditesvous q u'elles s ont b onnes, p arce q ue, d ans l e m oment, e lles vous c ausent les d ernières d ouleurs e t d es p eines t rès vives? N'est-ce p as p lutôt p arce q ue v ous l eur d evez d ans l a s uite v otre s anté, l a b onne c onstitution d e v otre corps, e t l 'État s on salut, sa puissance e t s on o pulence? Ils e n c onviendraient, j e p ense. P rotagoras f ut d e m on avis. Ces choses n e s ont d onc b onnes q ue p arce q u'elles se t erminent a u plaisir, e t p arce q u'elles v ous d élivrent d es p eines, o u q u'elles l es é loignent d e vous. Pouvez-vous n ous

« qu'on se laisse vaincre par le plaisir, par la douleur, ou par quelqu'une des autres passions dont je parlais tout à l'heure.

- Vraiment, Socrate, il y a bien d'autres choses sur lesquelles les hommes n'ont pas des idées justes.

-Essaie donc avec moi, Protagoras, de les détromper, et de leur apprendre en quoi consiste ce phénomène qui se passe en eux, et qu'ils appellent être vaincu par le plaisir (353a), et par conséquent ne pas faire ce qui est le meilleur, quoi­ qu'on le connaisse.

Peut-être que si nous leur disions : Ô hommes! vous ne parlez pas selon la vérité, et vous êtes dans l'erreur, ils nous demande­ raient : Protagoras et Socrate, si nous définissons mal ce qui se passe dans l'âme, en disant que c'est être vaincu par le plaisir, qu'est-ce donc? Et dites-nous donc ce que vous en pensez? -Quoi donc ! Socrate ; convient-il que nous nous arrêtions à examiner les opinions du vulgaire, qui dit sans réflexion tout ce qui lui vient à l'esprit? -Je pense (353b) que cela nous servira à découvrir quel est le rapport du cou­ rage avec les autres parties de la vertu.

Si tu juges encore, comme tout à l'heure, que c'est à moi de te montrer le chemin, suis-moi par où je croirai plus à propos de te conduire.

Si tu ne le veux pas, et que tu aimes mieux que je m'arrête ici dans la discussion, je le ferai.

-Tu as raison, dit-il; achève comme tu as commencé.. »

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