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IMAGE ET PERCEPTION

Publié le 16/03/2011

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perception

   A) Rapports avec l'espace et le temps    Négativement on peut indiquer que la perception est hic et nunc1 tandis que le propre de l'image, au contraire, c'est d'être indéterminée à l'égard de l'espace et du temps. Certes, l'image n'est pas sans rapports avec l'espace et le temps, mais ses relations sont indéterminées : l'image jouit à leur égard d'une grande liberté. Nous abandonnons les corrélations spatio-temporelles habituelles.    Rêver, dans la rêverie, c'est lâcher le présent. On commence à se représenter le passé, l'avenir, mais au bout d'un certain temps les images sont encore plus indéterminées, on ne sait plus si on est dans le passé ou l'avenir, qui ont pour seul caractère commun d'être le non-présent.

perception

« On ferait mieux de parler d'image réelle pour la perception, l'image issue de l'imagination étant irréelle.

Elle peut êtrevraie ou fausse; elle est fictive, imaginaire, une erreur fondamentale : il n'y a pas de produits de la conscience si on supprime l'acte qui les a produits. Ainsi s'explique la différence entre la fidélité de la volonté et l'entêtement de la volonté.

Quelle est la limite desdeux? On peut s'en tenir à cette idée générale : la volonté est dénaturée en obstination lorsqu'elle persévère dansune décision qui, ayant été pesée une fois pour toutes, n'est plus transformée et est considérée comme un point dedépart immuable.

On ne remanie pas cette décision à la lueur des circonstances nouvelles.

Tout entêtement neconduit pas forcément à l'échec; mais il est, en soi, une conduite mal adaptée. La fidélité consiste à maintenir une décision en la revivifiant à la lueur des faits nouveaux : en fonction de lasituation nouvelle, on maintient une même décision sous un éclairage différent.

L'entêtement est un aveuglement; lafidélité comporte la lucidité : tout en reconnaissant les difficultés nouvelles, on remanie la décision qui reste lamême, mais il n'y a pas d'aliénation.

L'obstination est au contraire une aliénation de la volonté dans une décisiondont elle ne peut sortir. La conscience est toujours menacée d'oublier ses activités et de prendre ses produits pour des objetsindépendants.

On dit qu'il y a aliénation de la conscience lorsqu'elle est emprisonnée dans un de ses produits qu'ellea pris pour un objet. L'imagination offre un danger d'aliénation : on est pris par une image.

La conscience est prise par une image quin'est que son produit, mais elle ne peut en sortir : c'est l'hallucination, l'aliénation.

Elle prend son produit pour uneréalité objective : c'est le rêve éveillé (dans le rêve on s'aliène, car la conscience est prise par son produit, mais onse réveille).mais non pas forcément fausse; il faut donc éviter d'employer dans de cas vrai et faux; on peut appeler laperception image réelle et l'image issue de l'imagination image fictive. Comment les distinguer? Essayons de préciser la question posée : comment puis-je m'assurer et démontrer dans uncas particulier que ce à quoi j'ai affaire hic et nunc est bien une perception et non pas une image? Le problème est artificiel.

Sauf dans quelques cas limite, où l'on se demande si l'on est bien éveillé, et dans lesexamens au microscope, on ne se pose pas la question de savoir si ce qu'on voit est image ou perception.Descartes ne doutait pas de la réalité de ce qu'il voyait! L'adhésion spontanée de la conscience est un sentiment.Nous sommes sûrs de ne pas rêver — mais nous ne pouvons le démontrer.

Cette croyance à la réalité du mondeextérieur se fonde sur un sentiment et non sur une démonstration. Nous pouvons établir des critères généraux différenciant image et perception : mais ils sont généraux et donclaissent place à des exceptions. Dans chaque cas particulier, nous ne savons pas si nous sommes ou non en face d'une de ces exceptions; plusexactement, nous le savons mais nous ne pouvons, le démontrer.

C'est un sentiment auquel nous devons faireconfiance. Examinons les différences générales et abstraites entre imagination et perception.

Elles sont toutes vraies, ettoutes admettent des exceptions. 1° Hume déclare : l'image est faible, la perception est forte. C'est vrai, mais il y a des exceptions : le grattement d'une souris est une perception faible que nous identifionscependant comme perception, tandis que l'image d'un coup de tonnerre, image forte, et presqu'assourdissante,reste identifiée comme image.

Il s'agit donc d'une règle générale vraie; mais elle admet des exceptions et ce n'estpas le critère que nous employons naturellement pour distinguer image et perception. 2° L'image, moins riche, reste assez schématique.

La perception est riche car le réel est inépuisable : on pourraitpoursuivre la description du réel aussi longtemps qu'on le voudrait : la description exhaustive serait infinie. C'est vrai; mais il y a des exceptions : la coenesthésie, perception interne, est confuse, pauvre, mais reste uneperception.

Il s'agit donc encore d'une règle générale valable, mais qui n'est pas toujours vraie et ce n'est pas lecritère que nous employons pour distinguer le réel de l'imaginaire. 3° La perception résiste aux efforts que je fais pour l'écarter : le réel me résiste.

L'imaginaire se laisse écarter; il nes'impose pas à moi comme le réel.

Mais certains ont l'art de ne pas voir le réel et de s'aveugler; et d'autre part, il ya des images obsessionnelles dont on ne peut se débarrasser.

C'est une règle vraie, mais dans certains cas, et cen'est pas le critère que j'emploie spontanément pour distinguer le réel de l'imaginaire.

4° L'image est détachée de l'actuel tandis que la perception se réfère à un présent qui est, par lui-même, idéo-moteur.

La perception hic et nunc entraîne en effet une action pour s'adapter à la situation présente.

Mais. »

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