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L'imagerie en France

Publié le 01/12/2011

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Le musée des Arts et Traditions populaire de Paris présente une exposition consacrée à l'imagerie française depuis cinq siècles. Trois cents estampes, onze bois d'impression et une dizaine d'ouvrages que complètent des photographies et un spectacle audio-visuel, permettent de reprendre à la base les multiples interrogations que pose l'imagerie française.

« Lille.

Des photographies d'autres œuvres de Courbet, sur lesquelles il apparait, et qui sont dispersées dans de nombreuses collecti ons étran­ gères, apportent une utile contribution ~ cette confrontation.

De cette façon, on peut voir plus de quarante fois le peintre représenté par lui­ même.

Ce chiffre considérable excite la curio­ sité et il faut reconnaître qu'on a affaire, avec Cou'rbet, à un cas exceptionnel, qui a attiré l'attention, dès son temps.

En 1856, son pre­ mi er biographe écrivait déjà : « L'âme de Nar­ cisse s'est arrêtée en lui, dans sa dernière migration à travers les âges », et c'est avec « volupté » qu'il se peint dans ses tableaux .

Il est vrai qu e Courbet a toujours été obsédé par le visage humain; il est vrai aussi que l'homme, qui était très beau, a également été constamment inquiété par sa propre figure .

II aimait se re gard er, non point seulement par « narcissisme » , comme on a pu croire, mais par goût de l'introspection.

La vanité n'explique pas tout.

Il aimait par exemple, se déguiser, comme pour le plaisir de se chercher et de sc retrouver sous une autre apparence.

Est-ce autre chose que de l'insatisfaction ? Les criti­ ques, les caricaturistes ont moqué sa propen­ sion à s'intéresser ainsi à sa propre personne.

II y a certainement de l'exagération dans cer­ tains jugements, et il est intéressant de com­ parer la façon dont Courbet se voyait lui ­ même avec celle dont il était vu par ses contem­ porains.

L'exposition se termine sur le groupe­ ment de quelques portraits de Courbet : pein­ tures, dessins, photographies.

Là aussi, lors­ que l'original fait défaut, il est remplacé par sa reproduction.

Le nombre des portraits pho­ tographiés de Courbet, qui a posé devant l'ob­ jectif dès 1853 , est certainement très élevé .

Plus considérable encore l'est celui des caricatures, la forte personnalité de l'artiste ayant servi de cible aux dessinateurs de journaux humoristi­ ques pendant plus de vingt ans.

Un choix parmi cette masse de représentations de Courbet a permis la réalisation d'un spectacle audio-vi­ suel qui fait revivre l'artiste vu par lui-même et par ses contemporains.

La plupart des grane des expositions actuelles utilisent désormai~ les moyens audio-visuels pour présenter et ammer leurs thèmes.

C'est toujours du plus grand intérêt.

La muséologie est entrée dans une nou­ velle ère et il n'est pas douteux que le public, attiré par un langage moderne qui est le s!en, ne peut que tirer profit de cette révolution.

L'art et la connaissance en profiteront aussi.

Découvrir Lévy-Dhurmer A la suite de la généreuse donation de pein­ tures et de pastels de Lucien LÉVY-DHURMER (1865-1953), faite par M.

et Mme Zagorow sky à différents musées de Paris et de province, la réunion des musées nationaux a décidé d'or­ ganiser une exposition consacrée à cet artiste, mal connu en général, dont une cinquantaine d'œuvres sont ainsi confrontées à autant d'œu­ vres de ses contemporains qui, en France, ont témoigné des mêmes préoccupations.

Au cours de sa longue carrière, Lévy - Dhur ­ mer a pratiqué, comme bien d'autres à la fin du siècle, intéressés aussi au renouveau des arts décoratifs , différentes techniques, notam­ ment la céramique.

Le Louvre présente ainsi vingt-cinq pièces de céramique à reflets métalli­ ques signées par lui et par Clément Massier chez qui, à Golfe-Juan, il travailla jusqu'en 1895.

Cette expérience, ont noté ses biographes, devait influencer son métier de pastelliste auquel il allait presque entièrement se consacrer à partir de 1896.

Sa première exposition particu­ lière qui eut lieu cette année-là à la galerie Georges-Petit connut un succès immédiat et le fit apprécier tant dans les milieux artistiques que dans les milieux littéraires.

De cette époque datent les portraits de Rodenbach (Musée na­ tional d'art moderne), de Pierre Loti (Musée basque, Bayonne) et de Marguerite Moreno.

Il n'avait pas suivi l'enseignement de Puvis de Chavannes, qu'admiraient les Nabis, ni celui de Gustave Moreau, mais il semblait bien proche de ces visionnaires, « peintres de l'âme », qui exposaient depuis plusieurs années aux Salons de la Rose-Croix, comme Edmond Aman­ Jan, Louis Welden-Hawkins, Henri Martin, Char­ les Maurin ou Alphonse Osbert.

A l'exemple de certains d'entre eux d'ailleurs, il admirait l'art italien de la Renai ssance, comme en témoi­ gnent des pastels tels que La femm e à la mé­ daille (Louvre), Méduse (Louvre), Circé (Brest) ou Florence.

S'il apparait toujours évidemment visionnaire quand il traduit les thèmes sym­ bolistes en relation avec la musique et trans­ pose en variations colorées les partitions de Beethoven L'Appassionata (Petit Palais), de Fanré ou de Debussy, son esthétique semble, après 1900, se modifier.

Elle laisse une grande place au paysage.

En fait, seuls la présentation et le style ont changé.

Le peintre ne cesse pas, en définitive, de suggérer des sentiments, des interprétations, des émotions, cette fois sans le secours d'aucune allégorie traditionnelle.

Il s'ins­ crit alors dans le mouvement « intimiste » que devaient illustrer Ernest Laurent, Charles Cottet Henri Le Sidaner et René Ménard, dont plusie~rs pastels annoncent déjà le classicisme des années 30.

Cette exposition devrait per­ mettre de révéler l'évolution d'une tendance de l'art, injustement méconnue, certes restée ~.n marge des grands courants novateurs du XX" sic­ cie mais que sa qualité interdit de négliger pl~s longtemps.

Elle s'inscrit dans la volonté de redécouverte de ce temps qui permet de faire revenir au jour une foule d'artistes dont la mode parfois le snobisme, avaient fait rejeter l'œuv~e dans l'oubli ou le mépris.. »

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