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Imaginer est ce seulement nier la réalité ?

Publié le 19/02/2012

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Ä     Introduction

-         L’imagination. Nous y avons tous recours. C’est une capacité innée, un processus d’invention personnel à partir d’éléments réels ou de perceptions sensorielles de l’existence commune. La force de l’imagination n’est-elle pas de créer ce qui ne peut être réel ? Cette faculté d’imaginer permet donc de se représenter quelque chose en son absence, et de se représenter quelque chose qui n’existe pas. Etant donné que ce produit de l’imaginaire implique des perceptions sensorielles qui sont elle-même synonymes de tromperies, nous aurions alors tendance à juger cette imagination comme fausse, la juger d’abstraite et la condamner comme étant un refuge qui nous éloigne de la réalité. On oppose donc souvent imagination et sens du réel puisque l'imagination est totalement dévalorisée, pourquoi ? : Elle n'offre qu'une image, dégradée, de la réalité, ce qu'elle donne à voir est, en quelque façon, inexistant. Elle induit en erreur. Au fond, que reprochait-on à l'imagination ? De nous éloigner du réel ! Mais pouvons-nous réellement blâmer l’homme d’avoir recours à cette imagination qui est synonyme de liberté de conscience et source de divertissement, de progrès scientifique, d’inspiration artistique et d’anticipation future.

-         A partir de quel moment pouvons-nous affirmer que cette imagination à laquelle nous avons succombé fuit la réalité et apparait comme néfaste ? Pourquoi ne pouvons-nous pas supprimer ce produit de l’imaginaire et quels sont ses aspects positifs sur notre existence ? Ce qui nous mènera à nous interroger sur la possibilité de concrétiser en réalité absolue l’imagination.

« I) L’imagination : une non- réalité A partir de quel moment pouvons -nous affirmer que cette imagination à laquelle nous avons succombé fuit la réalité et apparait comme néfaste ? - Aux premiers abords l’imagination apparait comme un moyen de s’évader de la cruelle réalité, c’est une capacité à reproduire dans son esprit des chos es que l’on a déjà vu ou perçu.

Mais une fois testé, cette imagination peut provoquer une certaine dépendance, c’est un cercle vicieux dont il est extrêmement difficile de sortir car ; Comme le dit Pascal Opposée à la droite raison, l'imagination devient "maît resse d'erreur et de fausseté" : elle nous détourne du monde tel qu'il est, nous invite à la rêverie, nous condamne à l'inefficacité.

Elle est d'autant plus red outable que ses représentations sont des plus séduisantes.

Et puisque la réalité ne sera que déception et désespoir vue qu’elle n’atteindra jamais l’irréel, le consommateur de l’imagination se condamne lui -même à répéter sa conduite de fuite à l’infini - Cette imagination abusive est donc la cause de pertes de repères mais également de suicides et de maladies mentales et psychotiques tel que la mythomanie ou encore la folie à deux qui apparait a travers des symptômes physiquement manifestés..

Il est notamment import ant de souligner le fait que les rêveurs ou les hallucinés par exemples ne sont pas conscient du fait qu’ils fuient la réalité car ils vivent leurs délires comme des perceptions ; c’est aux yeux d’autrui que leurs visions appartiennent au monde imagi naire.

L e danger de l’imagination apparait d onc dans la limite entre la réalité et l’imagination qui est parfois imperceptible.

C’est donc cette incapacité de distinction entre le perçu et le monde implicitement créé qui fait succomber à l’imagination et cause de nombreuses maladies mentales - D’autre part Rousseau dans « Emile » affirme que cette imagination qui nourrit les désirs par l’espoir de les satisfaire est trompeuse car dans un premier temps l’objet qui paraissait d’abord sous la main fuit plus vite qu’on ne peut le poursuivre, conséquence : lorsque l’on croit l’atteindre, on retourne a la réalité et on se rend compte que la distance a parcourir pour atteindre cet objet s’est agrandie et continue a s’étendre sans. »

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