Devoir de Philosophie

impérial, culte

Publié le 01/02/2013

Extrait du document

impérial, culte, vénération de l’empereur pour lequel ont été mises en place de multiples cérémonies cultuelles durant l’Empire romain.

L’origine du culte impérial dans l’Empire romain provient sans doute des pratiques séculaires de l’Égypte ancienne et de l’Empire macédonien, lesquels connaissent déjà la pratique du culte du monarque ou du héros. Ce sont en effet les communautés orientales qui, habituées à confondre pouvoir séculier et puissance divine, vouent spontanément un culte au premier empereur romain, Auguste (27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.), malgré la réticence de celui-ci. En revanche, dans les provinces occidentales, les autels élevés à la même époque en l’honneur d’Auguste et de Rome participent davantage d’une politique d’adhésion à l’Empire ; en Italie, les traditions religieuses imposent une approche indirecte : ce n’est pas l’empereur qui est honoré mais son genius, sa puissance créatrice.

La divinisation de l’empereur après sa mort, lors de la cérémonie de l’apothéose, accordée ou refusée par le Sénat, renforce de surcroît la légitimité de son successeur ; ce dernier est proclamé par adoption — divi filius — fils du nouveau dieu, en l’honneur duquel sont élevés (à Rome, en Italie et dans tout l’Empire) de nouveaux temples desservis par des collèges de prêtres spécifiques, les Augustales. Ainsi, Tibère (14-37) est-il le premier à demander un culte divin (honores coelestes) pour son prédécesseur défunt. Cependant, il refuse le culte pour lui-même, à la différence de Caligula (37-41) qui se considère comme un dieu vivant (Néos Hélios).

L’importance politique du culte impérial, nécessaire à la cohésion du monde romain, est telle qu’il est imposé, lors de la crise dynastique du IIIe siècle, comme un acte de loyalisme envers le régime. D’ailleurs, le refus des chrétiens à sacrifier, compris comme une atteinte aux fondements de l’État, déclenche les grandes persécutions. Aurélien (270-275), dans sa tentative d’instaurer un dieu solaire unique personnifié par l’empereur, cherche à fusionner les diverses religions dans un monothéisme identifiable au pouvoir impérial. Dioclétien (284-305) va plus loin en imposant un rite supplémentaire, l’adoratio : tous les grands dignitaires romains sont désormais astreints à s’agenouiller régulièrement devant l’empereur.

En 380, l’élévation du culte chrétien au statut de religion d’État par le dernier empereur d’Occident Théodose conclut une évolution des mentalités, fatale au culte impérial, dont l’abandon précède de quelques décennies la chute de l’Empire romain.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles