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l'inconscience a-t-elle valeur d'excuse?

Publié le 21/02/2005

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              b. La perte de la conscience   * La démence est une forme d'inconscience que le législateur retient comme excuse. Il ne s'agit pas d'une circonstance atténuante, mais bien d'un élément qui place l'individu hors de la sphère de la responsabilité. à L'inconscience, au sens de privation de conscience, est une irresponsabilité, aussi bien morale que juridique. Sa valeur dépasse celle de l'excuse, puisqu'il ne s'agit pas de pardonner, d'expliquer ou de relativiser la faute : au contraire, celle-ci n'est pas considérée comme une faute, mais comme un acte qui échappe au système de valeurs morales humain.     II - L'alibi de l'inconscient               a. Déterminismes biologiques   * L'hypothèse de l'inconscient montre que l'on ne peut réduire la vie psychique à la conscience. Relève alors de l'inconscience ce que Freud nomme « l'inconscient », mais également d'autres éléments, tels que le déterminisme corporel ou social. * Dès lors, on se rend compte qu'il ne nous est jamais possible de calculer toutes les conséquences d'un acte : le hasard intervient, mais également l'ignorance de certains facteurs, l'interactions avec d'autres personnes etc. Il faut également compter avec les déterminismes biochimiques et neurologiques qui nous animent et régulent l'humeur : ces réactions ne relèvent pas de la conscience et ne sont pas contrôlables par elle.

Il paraît paradoxal de s’interroger sur la possibilité de l’incosncience de représenter une excuse. En effet, quelqu’un d’”inconscient” se voit reprocher son manque de responsabilité, l’inconscience apparaissant alors comme un défaut moral. Cependant, n’est-il pas nécessaire qu’une partie de notre vie soit inconsciente, de sorte que l’inconscience ne relève pas d’une liberté déficiente, mais d’une irréductibilité essentielle ? L’inconscience reviendrait alors å une forme d’ignorance. Notre question serait alors : pouvons-nous déterminer dans quelle mesure cette ignorance est réductible, afin de pouvoir décider si l’inconscience, dans certains cas, peut effectivement avoir valeur légitime d’excuse ?

« • Pour Freud , deux instances inconscientes structurent notre vie psychique, le ça et le surmoi.

Le « ça » est un ensemble de pulsions, qui proviennent du corps etdes pulsions refoulées par la socialisation.

Le « surmoi » est l'ensemble des interdits que l'individu a intériorisédans son enfance.Tous deux interviennent dans nos actions sans que nous en soyonsconscients, sans que nous ayons de prise.• Cependant, peut-on affirmer que cette dimension inconsciente nousdispense d'être jugé ? Au contraire, l'hypothèse de l'inconscient nous invite àrepenser le concept de responsabilité et à en faire l'objet d'une quête.

PourFreud, la cure analytique n'a pas pour but de nous « excuser » par nosmotivations inconscientes, c'est au contraire un combat pour s'en libérer,pour l'avènement du moi.à L'inconscience n'est alors plus qu'un substantif et non un état, et il indiqueune tâche à accomplir.

L'inconscience est un effet de notre ignorance etnous sommes responsable de notre ignorance et avons le devoir moral denous en libérer.

III – La conscience : nécessité morale • La morale n'est possible que si l'on refuse de réduire l'homme à un déterminisme mécaniste qui nous dispenserait dujugement : à la fois d'avoir une autonomie de jugement et d'être jugé.

C'est justement parce que nous avons uneautonomie de jugement que nous pouvons être jugés.• Le fait même de pouvoir envisager et analyser ce qu'est l'inconscience, le fait même qu'une réflexion sur cettenotion soit possible, montre bien que nous avons la capacité de dépasser les zones d'ombre de notre conscience.Ainsi, un être doté de raison n'a pas d'excuse s'il ne se sert pas de sa raison pour gouverner son esprit et son corps.

• Outre l'autonomie du jugement, il faut envisager la conscience du bien et du mal.

La conscience apparaît lorsquenous faisons l'épreuve du bien et du mal.

C'est ce que montre Rousseau dans ses Confessions : tout d'abord accusé injustement pour un peigne cassé, puis laissant quelqu'un d'autre que lui être accusé injustement lorsqu'il vole unruban, il accède à la conscience.

Or l'inconscience du bien et du mal ne peut jamais servir d'excuse, puisque ce sontles critères qui font de nous des êtres humains.

C'est en tant qu'êtres humains que nous jugeons, et en jugeant,nous dessinons le système de valeur que l'on veut se donner.

C'est en fonction de ce système de valeur que nousdevons juger et être juger, pour respecter l'image de l'homme et de la dignité humaine que nous voulons affirmer.

• La part d'inconscience en nous ne peut jamais être totalement éradiquée, d'une part parce que nous ne pouvonscalculer toutes les conséquences de nos actes, d'autre part parce que nous ne maîtrisons pas toutes nosmotivations (hypothèse de l'inconscient).

Il y a bien là une « excuse », dans le sens où cela peut expliquer notrefaute et l'amoindrir (« je ne l'ai pas fait exprès »).

Cependant, cette inconscience n'a pas valeur d'excuse, c'est-à- dire qu'elle ne peut jamais être avancée pour se dédouaner, pour annuler sa faute et pour se soustraire au jugementet à la punition.

En termes d'explication et dans une perspective de causalité, il y a bien excuse ; maisl'inconscience n'a pas valeur d'excuse, en ce qu'elle ne peut jamais être utilisée dans une perspective morale : si l'onpeut en comprendre les raisons et les causes, la faute n'en existe pas moins, et la responsabilité du sujet dedisparaît jamais.

Conclusion L'inconscience qui relève réellement de la privation de conscience, l'inconscience de l'animal, de l'enfant ou du foune relèvent pas du jugement moral.

Elle n'a donc même pas valeur d'excuse, puisque, sans responsabilité, il n'y apas de faute.Mais dans le cas d'un individu qui peut faire usage de sa raison, qui est doté d'un jugement autonome, l'inconsciencene peut avoir valeur d'excuse.

Ne pas faire usage de sa raison, se laisser enfermer dans l'ignorance et dans lasoumission aux instincts représente déjà une faute morale qui ne peut être excusée.

>>>> Second corrigé de ce même sujet: http://www.devoir2philo.com/dissertations/102271.htm. »

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