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L'inconscient et le psychisme

Publié le 06/02/2004

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L'inconscient au sens descriptifEn un premier sens, «inconscient» est surtout utilisé comme adjectif et sert à qualifier ce qui n'est pas actuellement à la conscience, ce qui est «temporairement inconscient». Ces contenus (pensées, souvenirs, sentiments), qui sont à l'état latent et en ce sens inconscients, peuvent, à tout moment, devenir conscients et, rien ne les distinguant des contenus actuellement conscients, leur passage d'un état à un autre ne les modifie en rien. Ainsi, tel poème de Baudelaire, dont j'ai souvenance, se présente à nouveau à ma conscience et les mots pour le dire arrivent aisément. Freud qualifie ces contenus de «préconscients'» pour les distinguer de ceux qui ne peuvent revenir facilement à la conscience, qui en sont exclus (refoulement) et qui sont, à proprement parler, «inconscients». L'inconscient au sens topiqueDans le sens topique (topos signifie en grec lieu), l'inconscient ne se conçoit plus seulement de manière négative, c'est-à-dire comme ce qui est non-conscient, mais prend un sens positif. Il désigne un lieu psychique qui a ses contenus représentatifs spécifiques, une énergie et un fonctionnement propres. En ce sens, l'inconscient est un domaine «qui peut-être conservera toujours un fond qui ne pourra être ramené à la conscience, mais sera tout au plus reconstruit'». 2 La première topique : l'inconscient comme systèmeL'affirmation de l'existence de l'inconscient amène Freud à comparer le psychisme à des appareils optiques tels que le télescope ou l'appareil photographique. Comme tout appareil, le psychisme est composé de «parties» différentes ayant chacune leurs particularités. Entre 1900 et 1920, Freud affirme la division de l'appareil psychique en deux systèmes radicalement distincts : l'inconscient et le préconscient-conscient (Ics, Pcs-cs).

« à faible intensité ;– la condensation, par laquelle une représentation unique recouvre à elle seule plusieurs chaînes associatives àl'intersection desquelles elle se trouve. L'énergie propre au système inconscient et le retour du refoulé L'énergie, fournie par les pulsions, est dite libre.

Elle circule, sans entrave, d'une représentation à une autre, suivantles mécanismes du déplacement et de la condensation, niant ainsi toute relation logique (aussi bien celle de la non-contradiction que celle de la simple succession temporelle).

Sa seule régulation est le principe de plaisir.

Cherchantune satisfaction par la voie la plus courte possible, elle pousse les éléments refoulés à faire retour dans leconscient.

Elle n'est retenue que par la censure (concept analogique défini par Freud comme «la fonction qui interditaux désirs inconscients et aux formations qui en dérivent l'accès au système préconscient-conscient'»).

Ce conflitaboutit à des formations de compromis, tel le symptôme.

Les représentations refoulées, investies de l'énergiepulsionnelle, réussissent à se frayer «quelque part, en un point mal défendu, un autre accès vers une soi-disantsatisfaction substitutive qui apparaît sous la forme d'un symptôme, et tout ceci sans l'assentiment ni lacompréhension du moi».

Les «rejetons» de l'inconscient qui réapparaissent ainsi à la conscience sont plus ou moinstravestis, méconnaissables et échappent à la censure.

Ce retour du refoulé marque bien le caractère indestructibledes éléments refoulés. L'lcs et le Pcs-cs comme deux systèmes opposés Des contenus spécifiques (des représentations de pulsions refoulées), un mode de fonctionnement propre que Freudnomme processus primaire (la mobilité des investissements associées aux mécanismes de déplacement et decondensation), l'absence de contradiction, l'intemporalité, l'indifférence à la réalité extérieure et la régulation par leseul principe de plaisir, le pouvoir de produire des effets observables et de donner lieu à des manifestationsintenses, tels sont les caractères qui font de l'inconscient un système.A l'opposé, le système préconscient-conscient est celui où dominent les valeurs de la pensée vigile, duraisonnement, du jugement, de l'action maîtrisée (processus secondaire), où les représentations sont investies d'unemanière stable (énergie liée), où la satisfaction est différée et contrôlée (principe de réalité). 3 Seconde topique : une pluralité de personnes psychiques en conflit En 1923, Freud présente une seconde topique, dont les instances (le ça, le moi, le surmoi) ne recoupent qu'enpartie celles de la première topique. Le ça, le moi, le surmoi Originairement le psychisme est constitué par le ça.

Son contenu comprend tout ce que l'être apporte en naissant,tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, donc avant tout les pulsions.

Ces dernières sont des forcesprofondes qui agissent à l'arrière-plan et qui représentent dans le psychisme les exigences d'ordre somatique : lafaim, l'agressivité, les désirs sexuels...

Ces pulsions cherchent à se réaliser.

Le ça nous est totalement inconnu, ilest entièrement inconscient.

Il est régi par le seul principe de plaisir.

La deuxième instance, le moi, c'est la volonté,la pensée et donc la conscience.

Une partie du moi est néanmoins inconsciente, la plus proche du ça, celle qui estchargée de refouler les pulsions (mécanismes de défense) ou de les adapter aux conditions imposées par le mondeextérieur.

Le moi est régi par le principe de réalité.

La troisième instance, le surmoi, est l'héritière de toute la morale,de toute la civilisation : c'est l'intériorisation des interdits parentaux, sociaux, de toutes les forces répressives quel'individu a rencontrées au cours de son développement.

Il est inconscient et pré-conscient.Le ça demande, le surmoi commande ou pas, autorise ou non.

Le moi se trouve pris entre les exigences du ça et lesimpératifs du sur-moi.

Il est «soumis à une triple servitude, et de ce fait est menacé par trois sortes de dangers :celui qui vient du monde extérieur, celui de la libido du ça et celui de la sévérité du surmoi». Un conflit «réaliste» de personnes à l'intérieur du sujet D'une part, alors que dans la première topique, l'inconscient est constitué de contenus refusés par le systèmepréconscient-conscient, dans la seconde, Freud utilise le terme inconscient pour qualifier le ça, mais aussi pour unepart le moi et le surmoi.

D'autre part, alors que dans la première topique, l'opposition entre le conscient, lepréconscient et l'inconscient est une opposition de systèmes, dans la seconde, les instances du psychisme, le moi(ich), le ça (es), le surmoi (über-ich), sont conçus comme de véritables personnages d'un drame : «il y a bien unemachinerie, il y a des personnages internes ; la machinerie est elle-même un drame introjecté, une introjection dansl'intérieur de la personne; une transposition dans l'intra-personnel, des relations interpersonnelles'.» Le moi esttourmenté par le surmoi (la censure) ; du même coup il se défend contre le ça, qui, lui cherche à contourner lacensure.

Tout se passe comme si nous avions bien affaire à un conflit réel, réaliste, de personnes à l'intérieur dusujet.. »

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