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LES INITIATEURS DE LA NOUVELLE RENAISSANCE

Publié le 20/05/2011

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CHATEAUBRIAND, - Mm DE STAËL

I. — Chateaubriand (1768-1848).  

François-Auguste de Chateaubriand était né à Saint-Malo, le 4 septembre 1768. Il passa ses premières années à vagabonder sur le port; puis on le mit au collège de Dol, de là au collège de Rennes, où il fut un écolier très intelligent et très indépendant. Il resta ensuite deux ans dans la solitude du château de Combourg, avec son père, sa mère et Lucile, sa sœur. Chateaubriand nous a dit lui-même, dans ses Mémoires d'outre-tombe, de quels songes, de quelles hallucinations, ces deux années furent pleines. Pourvu d'un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre, il rejoignit son poste, à Cambrai, dans les premiers mois de 1786. En septembre de la même année, la mort de son père le rappelait à Combourg. Séjour à Paris (1786-1791). — Au lieu de retourner à Cambrai, il vint à Paris, où il obtint le brevet de capitaine de cavalerie, et où, par son frère, le comte de Chateaubriand et sa soeur Julie, Mme de Farcy, il fut présenté à la cour. Le « grand monde « lui déplut. En revanche, il se sentait attiré par la société littéraire. Il connut les principaux écrivains de l'époque, et publia des vers dans l'Almanach des Muses.

« son Voyage en Amérique.

Il donne encore, en 1831, ses Études historiques; en 1836, l'Essai sur la Littératureanglaise, et, en 1844, la Vie de Rancé.

Puis il s'attache tout entier à ses Mémoires d'outre-tombe, commencés dès1811, à la Vallée-aux-Loups, et sans cesse retouchés jusqu'en 1846.

Il fréquente alors de préférence le salon deMme Récamier, à l'Abbaye-aux-Bois, où il exerce une sorte de royauté.

C'est le 4 juillet 1848 que mourutChateaubriand, à Paris, dans une maison de la rue du Bac qui porte aujourd'hui le n° 120.

Comme il l'avait demandé,il a été inhumé en face de Saint-Malo, sa ville natale, dans l'île du Grand-Bé, sépulture grandiose qui convient à songénie.

Atala (1801).

— Atala (épisode détaché, comme René, d'un vaste roman Les Natchez, que Chateaubriand avait écrità Londres, et qu'il devait publier, seulement en 1826), s'ouvre par un Prologue.

Après une description des bords duMeschacebé, l'auteur introduit le vieux Chactas, sauvage de la tribu des Natchez, qui a visité la France et quiconnaît la cour de Louis XIV.

Chactas raconte au Français René, une nuit, à la clarté de la lune, assis avec lui sur lapoupe d'une pirogue, les aventures de sa jeunesse.

— Chactas, fait prisonnier, pendant une guerre des Natchezcontre les Muscogulges, est condamné à être brûlé.

Cependant, une jeune fille chrétienne de la tribu, Atala, vientcouper ses liens, et s'enfuit avec lui à travers la forêt.

Chactas et Atala marchent dans la direction nord pendantprès d'un mois.

Ils rencontrent enfin un missionnaire, le P.

Aubry, dans la grotte duquel ils se réfugient pouréchapper à une affreuse tempête.

Chactas demande au P.

Aubry de l'instruire dans la religion d'Atala, et de bénirleur mariage.

Mais la jeune fille, que sa mère mourante avait consacrée à Dieu, ne voulant pas rompre son voeu, etdésespérée par son amour, s'empoisonne.

—Cette « nouvelle » eut un succès prodigieux, qu'on peut mesurer soitaux éloges, soit aux sévérités et aux railleries de la critique contemporaine.Le Génie du Christianisme (1802).

— Nous avons indiqué plus haut les circonstances dans lesquelles parut le Géniedu Christianisme.

L'ouvrage comprend dans son ensemble quatre parties, divisées chacune en six livres : — Premièrepartie : Dogmes et Doctrine.

Chateaubriand y examine le fond même du christianisme : mystères, sacrements,Écriture sainte, existence de Dieu, immortalité de l'âme.

Cette partie théologique n'est ni la plus originale, ni la plusdurable du Génie. Deuxième partie : Poétique du christianisme.

Chateaubriand étudie successivement les épopées chrétiennes (Dante,le Tasse, Milton, Voltaire), les caractères dans la tragédie et dans l'épopée (Racine, Voltaire, Le Tasse), lespassions (Didon, Phèdre, Julie).

Ici il intercale (liv.

IV) l'épisode de René, autre fragment des Natchez ; René, exiléchez les Natchez, raconte au vieux Chactas et au P.

Soue, missionnaire, les aventures qui l'ont poussé à quitter sonpays.

Cet épisode est un exemple qui vient à la suite du chapitre intitulé : Du Vague dans les passions ; René est laplus célèbre et significative incarnation de la mélancolie romantique.

— Chateaubriand aborde, dans les livres V et VIde cette deuxième partie, la question du merveilleux chrétien : il soutient contre Boileau et contre les pseudo-classiques de son temps, que le christianisme est, encore sur ce point, supérieur au paganisme. La troisième partie est intitulée : Beaux-Arts et Littérature, et n'est qu'un prolongement de la précédente.

L'auteury examine les caractères et les beautés propres de l'art chrétien.

Au livre Ier, chapitre viii, le célèbre passage surles églises gothiques.

Viennent ensuite : la philosophie, l'histoire, l'éloquence.

Au livre V, les Harmonies de la religionchrétienne avec les scènes de la nature et les passions du coeur humain ; et, comme exemple, au livre VI, Atala. Quatrième partie : Culte.

Étude des manifestations extérieures de la religion (églises, ornements, chants, prières,cloches, etc.), le clergé, les missions, les ordres de chevalerie.

Le livre VI est une réplique directe à l'Encyclopédieet à l'Essai sur les mœurs; il est intitulé : Services rendus à la société par le clergé et la religion chrétienne engénéral, et il comprend treize chapitres (hôpitaux, éducation, universités, agriculture, commerce, etc.).

Oncomprend, à lire cette partie du livre, que Chateaubriand ait donné pour épigraphe à son Génie ces mots deMontesquieu : « Chose admirable! La religion chrétienne, qui ne semble avoir d'objet que la félicité de l'autre vie, faitencore notre bonheur dans celle-ci » (Esprit des lois, XXIV, 3).Enfin, le dernier chapitre porte un titre qui résume tout l'esprit de l'ouvrage : Quel serait aujourd'hui l'état de lasociété, si le christianisme n'eût point paru sur la terre? Les Martyrs (1809).

— Chateaubriand explique très bien dans sa Préface pourquoi et comment il a composé lesMartyrs ; il a voulu prouver par un exemple la supériorité du merveilleux chrétien sur le merveilleux païen.

— L'actionse passe vers la fin du Me siècle, au moment de la persécution de Dioclétien.

Cymodocée, jeune païenne, fille deDémodocus qui est le dernier des Homérides et prêtre du temple d'Homère en Messénie, s'est égarée dans un bois.Elle rencontre Eudore, endormi auprès d'une source.

Eudore, jeune chrétien, fils de Lasthénès, reconduit la jeunefille chez Démodocus (liv.

I).

Pour remercier Eudore et sa famille, Démodocus et Cymodocée se rendent à la demeurede Lasthénès, qu'ils trouvent occupé avec ses fils et ses serviteurs aux travaux de la moisson (liv.

II).

Le livre IIInous transporte au Ciel, où Dieu déclare qu'il choisit Eudore et Cymodocée comme victimes : leur sang sauvera lesautres chrétiens.

— Sur la demande de ses hôtes, Eudore entreprend de raconter sa vie passée et ses exploits.

(Cerécit s'étend du livre IV au livre IX; nous avons ici un plan analogue à celui de l'Odyssée ou de l'Énéide.) — Le récitd'Eudore a vivement touché Cymodocée, qui déclare à son père qu'elle veut se faire chrétienne et épouser le fils deLasthénès.

Démodocus y consent, pour soustraire sa fille aux poursuites de Hiéroclès, gouverneur d'Achaïe.

Eudorepart pour Rome, tandis que Cymodocée va se mettre, à Jérusalem, sous la protection d'Hélène, mère de Constantin(liv.

XIV).

A Rome, nous suivons tous les préparatifs de la persécution; l'Enfer manifeste sa joie (liv.

XVIII).. »

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