Inönii Ismet

Homme d'Etat turc né à Izmir en 1884. Il débuta dans la carrière militaire comme officier d'état-major en 1906 et servit pendant la première guerre mondiale comme chef d'état-major ou comme commandant de corps d'armée sur les fronts de l'Est et du Sud. Après la guerre, il fut sous-secrétaire d'Etat au Ministère de la guerre, mais quitta bientôt Istanbul pour rallier le mouvement national en Anatolie (avril 1920). Nommé chef d'état-major général et commandant du front de l'Ouest par la Grande Assemblée nationale, il fut, pendant la guerre de libération, le bras droit d'Ataturk: il vainquit deux fois les Grecs près d'Inönü. (10 janvier et 31 mars 1921), d'où son nom. Il créa l'armée nationale, réduisit les troupes irrégulières, commanda les armées turques dans les combats décisifs de Sakarya (1921) et Dumlupine (1922). Après la victoire finale, il signa l'armistice de Müdanya (1922), puis, comme ministre des Affaires étrangères, le Traité de paix de Lausanne (1923). Dès la proclamation de la République (octobre 1923), il devint premier ministre et le resta jusqu'en août 1957, presque sans interruption comme le collaborateur le plus intime et l'exécuteur testamentaire des réformes d'Ataturk. Elu à l'unanimité chef de l'Etat en octobre 1938, après la mort d'Ataturk, il mena une politique de collaboration étroite avec les puissances occidentales. Malgré ses liens avec celles-ci, il sut rester neutre pendant la seconde guerre mondiale. Au système de parti unique, en vigueur depuis 1923, il substitua en 1945 un système pluripartite et instaura les élections libres. A l'issue de sa quatrième période de présidence, il dut faire place au chef de l'opposition, Bayar, car son Parti populaire-républicain avait perdu les élections de 1950. A la tête du plus fort parti d'opposition, il mena une lutte farouche pour la stabilisation du système démocratique dans le pays. Après la promulgation de la nouvelle Constitution de 1961, Inönü forma successivement trois gouvernements de coalition avec d'autres partis, dont le dernier fut mis en minorité au Parlement (février 1965).