L'insaississable Zazie (Zazie dans le métro)

« véritables revendications derrière les nombreuses critiques de la société ? L'auteur ne semble pas se prendre au sérieux mais le travail accordé à l'écriture suggère une crédibilité que l'on doit accorder au roman de Queneau.

En effet, les ambiguïtés sont nombreuses :  que ce soit celles qui concernent l'orientation sexuelle de Gabriel, les lieux et monuments de Paris, ou encore l'identité de Pédro-surplus, le roman semble à la fois se construire peu à peu, mais aussi se tenir à une trame de décor, de dialogue semblable à une ligne de vie nécessaire et représentative de l'attention portée par Queneau sur la qualité de l'écriture.

  Zazie dans le métro : quel genre de roman?         Si l'identité des personnages est difficile à cerner, celle du roman l'est tout autant.

En effet, malgré la présence des influences tirées d'autres genres narratifs (policier, parfois merveilleux voire fantastique), c'est le roman comique qui semble le mieux définir Zazie dans le métro.

Nous avons effectivement l'impression d'assister (entre les pages comme à l'écran) à une pièce de théâtre où l'incompréhension et la (fausse) impression d'incohérence de la part des personnages seraient dotées d'un pouvoir comique non négligeable. Que ce soit au niveau des déplacements (zigzags de Zazie ou courses poursuite) ou au niveau du langage, l'ensemble témoigne de la malice de Queneau et l'évidente facilité à donner une dimension théâtrale. Cependant même cette dimension est incertaine et quelques passages comme les scènes de rue relèvent plus de la séquence filmique que du tableau théâtral.

  Malgré toutes les hypothèses évoquées au sujet des personnages comme du roman en soi, il est difficile de définir clairement le genre ou encore le style de l'intrigue.

Il est évident que derrière tous les moyens comiques mis en oeuvre par Queneau, se trouve un long labeur littéraire et un sérieux indéniable.

Une chose est sûre, Zazie dans le métro n'est pas un roman fantaisiste, Queneau serait même prêt à répondre : “Fantaisiste, mon cul !”.

De toute façon il est clair. »