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L'inspiration en poésie ?

Publié le 21/02/2012

Extrait du document

1.      Une influence secrète

1.1.   la voix de dieu ou de la nature

 

·        Pour Platon « ce n’est pas grâce à un art que les poètes proférant leurs poèmes,

mais grâce à une puissance divine «. L’inspiration, dans cette conception est un don des dieux, et le poète un instrument entre les mains de ces mêmes dieux. Ronsard dans Hymne de l’automne  est fidèle à la théorie platonicienne qu’il illustre en vers

                        « Le jour que je fus né, le Démon qui préside  

                           Aux muses me servit en ce monde de guide

                           […] me donna pour partage une fureur d’esprit,

                           Et l’art de bien couché ma verve par écrit. «

Toute cette représentation s’inscrit dans le contexte mythique des muses, filles de Mémoires et de Zeus qui président à la création , et dont les voix se confondent avec celle du poète. Ronsard reprend aussi implicitement  la doctrine des quatre fureurs, la fureur divine est l’affection par laquelle dieu enlève l’âme à sa condition déchue pour l élever progressivement jusqu’à lui. On parle alors d’enthousiasme, ce qui signifie étymologiquement être habité par les dieux.

« irresponsable et en même temps le poète acquière un statu quasi divin, il devient un être visité par les dieux.

• Peu a peu la poésie s’est apparentée à la prophétie.

Le poète fait peur car il semble posséder des pouvoirs mystérieux, entendre des choses inaudibles.

Pour réutiliser Ronsard on peut dire que certes la poésie est un don, mais elle implique de celui qui l e possède un devoir de type moral ; la poésie se conçoit comme une mission, un sacerdoce : « Car Dieu ne communique aux hommes ses mystères « s’ils ne sont vertueux, dévots et solitaires » De plus le poète est rejeté par ses semblables irrités par cette différence qu’ils ne comprennent pas : « Tu seras du vulgaire appelé frénétique, « Insensé, furieux, farouche, fanatique « Maussade, mal plaisant, car le peuple médit « De celui qui de mœurs aux siennes contredit ».

L’inspiration portée par la voix divine ou par la nature si elle est souhaitée et appelée par les poètes est aussi porteuse de contraintes.

3.

La voix du passé ou de l’inconscient • Pour l’époque contemporaine, c’est la voix des profondeurs, de la mémoires qui parlent à travers le poète.

Nerval évoquait le passé mythique de l’humanité, ou son propre passé.

Dans Les Chimères, il trace son itinéraire spirituel, l’âme humaine est un parcelle de l’âme universelle qui anime la terre et les astres.

Dans Aurélia , il explique lui même ce que d’aucuns qualifieront de maladie ou d’inspiration : « Je chantais en marchant un hymne mystérieux dont je croyais me souvenir comme l’ayant entendu dans une autre existence, et qui me remplissait d’une joie ineffable ».

Le poète est parfois hanté par un souvenir, qui va être un germe de création, ou il est obsédé par un mot, un rythme, une image qui remonte du passé comme Mallarmé dans le démon de l’analogie ; « la pénultième est morte ».

• La voix peut être celle de l’inconscient, le surréalis me d’ailleurs y attache beaucoup d’importance, une parole issue des profondeurs de l’être, la parole du désir.

Le poète fait alors preuve d’une passivité paradoxalement créatrice.

J -Claude Pinson dans Habiter en poète a pu dire que « les surréalistes ont sécularisé la muse en la logeant dans l’inconscient ».L’influence secrète dont parle Boileau ne trouve pas son origine dans le ciel mais dans le psychique.

Le manifeste du surréalisme se définit d’ailleurs, comme « un automatisme psychique pur ».

Cette ins piration par l’inconscient nuance la conception du poète élu, en effet elle est « démocratique » : ainsi conçue la poésie peut être pratiquée par tous.

Comme le dit Lautréamont « la poésie doit être faite par tous.

Non par un » il veut aboutir à une poésie qui soit aussi science de la poésie et en fasse saisir l’origine.

L’inspiration semble relever d’un don, don qui confère au poète toute son ambivalence : mage/prophète/voyant mais aussi pariât en marge de la société.

Le poète est un être élu, il est obje t et non sujet : une telle conception de l’inspiration poétique le prive donc de tout pouvoir créateur propre, il compose de la poésie pour ainsi dire malgré lui.

Pourtant on peut. »

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