Institut de France.

Institut de France. 1 PRÉSENTATION Institut de France, institution fondée en 1795, regroupant aujourd'hui cinq académies : Académie française, Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, Académie des Sciences, Académie des Beaux-Arts et Académie des Sciences morales et politiques. Ce parlement du monde savant a pour mission de « perfectionner les arts et les sciences selon le principe de pluridisciplinarité « et de « gérer le millier de dons, legs et fondations dont il est dépositaire, se donnant ainsi les moyens d'exercer la première de ses missions «. L'Institut est actuellement placé sous la responsabilité du prince Gabriel de Bouglie, élu chancelier en novembre 2005. L'Institut de France est créé en 1795 par la Convention ; il regroupe à l'origine trois classes distinctes : la première est consacrée aux mathématiques et aux sciences physiques, la deuxième aux sciences morales et politiques et la troisième à la littérature et aux beaux-arts. La forme actuelle de l'Institut lui est donnée par une ordonnance royale de 1832, qui la structure en cinq académies. Depuis 1805, l'Institut est sis quai Conti, sur la rive gauche de la Seine, dans un palais initialement destiné à accueillir le projet de Mazarin de Collège des Quatre-Nations ; le bâtiment, édifié sur l'emplacement de la tour de Nesle, est édifié de 1673 à 1677 par l'architecte Louis Le Vau, puis par son successeur François d'Orbay. Le palais de l'Institut est composé de deux ailes incurvées, disposées en un vaste hémicycle, que terminent des pavillons carrés ; au centre, une chapelle de type jésuite est surmontée d'un dôme (la « Coupole «) sous lequel se déroulent notamment les cérémonies de réception des nouveaux membres. Le palais de l'Institut abrite également la bibliothèque Mazarine, qui est, en 1643, la première bibliothèque à être ouverte au public. 2 L'ACADÉMIE FRANÇAISE Des cinq académies qu'abrite l'Institut, l'Académie française est la plus ancienne : elle est fondée en 1634 sous la protection du cardinal de Richelieu, avec l'ambition d'en faire, selon la définition donnée en 1663 par l'abbé d'Aubignac, « une compagnie de personnes libres et détachées de l'obligation d'instruire le public, qui voulussent joindre ensemble leur étude et leur travail «. Officialisée en 1635 par Louis XIII, l'Académie tient d'abord ses réunions chez Valentin Conrart, qui prend le titre de Premier secrétaire perpétuel de l'Académie ; elle se réunit ensuite à la Chancellerie, puis, jusqu'à la Révolution, au Louvre. Indépendants vis-à-vis de l'Université comme de toute forme de mécénat, les Académiciens s'arrogent très vite la fonction de gardiens des bons usages de la langue française ; cette fonction se concrétise par une réunion hebdomadaire, destinée à la correction et à la mise à jour d'un Dictionnaire de la langue française édité par l'Académie, et par la distribution d'un grand nombre de distinctions, de bourses et de prix littéraires. Initialement composée d'un groupe restreint d'érudits, l'Académie française voit très vite ses rangs s'étoffer avec l'élection d'hommes d'État, d'avocats, de médecins et d'ecclésiastiques ; la grande majorité des Académiciens sont aujourd'hui des hommes de lettres, mais l'Académie a su progressivement s'ouvrir à d'autres formes d'expression. Le nombre des académiciens ou immortels, a quasi immédiatement été limité par un numerus clausus fixé à quarante membres ; Marguerite Yourcenar est la première femme admise, en mars 1980. L'Académie se distingue enfin par la très forte part qu'y prennent les rites : port de l'uniforme et de l'épée, discours d'intronisation, etc. Le caractère souvent pittoresque de ces usages et les choix parfois contestables des Académiciens lors de l'élection de leurs pairs contribuent depuis bien des décennies à alimenter une vaine polémique à l'endroit d'une institution que certains considèrent comme le dernier rempart contre la barbarie moderne et d'autres comme un cénacle vieillot, systématiquement hostile à toute manifestation de l'« esprit du temps «. Par-delà cette querelle séculaire, il importe justement d'observer que « c'est son inutilité apparente, sa faible fécondité en tant que corps, sa monumentale et relative immobilité qui, en définitive, ont préservé [...] l'Académie à la fois au plus visible et au plus enfoui de la conscience nationale « (Marc Fumaroli) : l'Académie française, souvent brocardée mais toujours reconnue, plonge ses racines au plus profond de l'imaginaire national, indissolublement mêlée aux mythes foncièrement français de la belle langue et du « pouvoir littéraire «. 3 L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES L'Académie des inscriptions et belles-lettres est fondée par Jean-Baptiste Colbert en 1663 ; elle compte cinquante-cinq membres à part entière, quarante associés étrangers et cent correspondants (dont cinquante étrangers) ; ses travaux sont d'ordre historique, archéologique, linguistique et philologique ; elle publie enfin depuis 1665 un bulletin, le Journal des savants. 4 L'ACADÉMIE DES SCIENCES L'Académie des sciences est fondée en 1666 par Colbert, conseillé en la matière par Charles Perrault, sous le nom d'« Académie royale des sciences « ; elle compte environ deux cent cinquante membres titulaires et cent cinquante associés étrangers ; son réseau de plus de 140 correspondants est exclusivement français. Ses membres sont répartis en onze sections : géométrie, astronomie, mécanique, géographie et navigation, physique, chimie, minéralogie et géologie, botanique, zoologie, économie rurale, médecine et chirurgie. 5 L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS L'Académie des beaux-arts est née en 1816 de la réunion de l'Académie de peinture et sculpture, fondée par Mazarin en 1648, et de l'Académie d'architecture, fondée par Colbert en 1671. Elle compte cinquante-sept membres répartis en huit sections -- peinture, sculpture, architecture, gravure, composition musicale, membres libres, créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel et photographie --, seize membres associés étrangers et cinquante-sept correspondants. L'actrice Jeanne Moreau est la première femme accueillie dans cette institution : élue en mars 2000, elle a prononcé son discours officiel de réception le 10 janvier 2001. 6 L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES L'Académie des sciences morales et politiques est fondée en 1795 par la Convention du 5 fructidor an III ; elle est supprimée en 1803 par Napoléon Bonaparte puis restaurée en 1832 par Louis-Philippe. Elle se compose de cinquante membres répartis en six sections, de douze membres associés étrangers et de soixante correspondants. Elle réunit en son sein des philosophes, des juristes, des sociologues, des historiens et des géographes. Les cinq académies ont chacune une activité indépendante ; elles ne tiennent qu'une séance commune chaque année, le 25 octobre. L'Institut est doté d'un patrimoine immobilier considérable (Château de Chantilly, château de Langeais et abbaye de Chaalis, musée Jacquemart-André, etc.) ; cette fortune lui permet de distribuer chaque année un très grand nombre de prix et de récompenses. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.