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Intelligence, bon sens, et raison

Publié le 27/01/2012

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En poursuivant l'analyse de l'exemple ci-dessus, on peut constater que l'intelligence comme possipilité de suspendre l'automatisme instinctif ou haliituel et de repenser la situation ou l'objet sous l'angle du moyen à découvrir, se double dans le cas de l'intelligence raisonnée, d'une exigence nouvelle : le moyen terme ne doit pas être un phénomène quelconque,mais doit former avec le but un enchaînement tel que, le moyen étant trouvé, mft ou provoqué, le but s'ensuive nécessairement. C'est donc l'idée d'ordre nécessaire qui est le nerf de la raison. Le moyen constaté ne suffit plus, il faut un moyen logique...

« sorte de certitude immédiate que les choses ont un.

sens en elles-mêmes.

Cette «croyance • rationnelle explique que Hume ait fait, en fin de compte, de la raison, un • instinct • auquel il s'abandonne avec confiance.

La causalité est le type de la relation objective entre les choses, et c'est le phénomène le plus curieux de la raison, de s'intéresser au réel donné (aux choses) et à ce qui n'est pas immédiatement donné (leurs relations logiques ou nécessaires), de sorte qu'on peut aussi bien dire qu'elle tire de l'expérience tout ce qu'elle apporte (puisqu'elle «part» des choses), et qu'elle se meut dans un monde extra­ phénoménal ou sur-réel (puisqu'elle s'intéresse à du non-perceptible).

La raison est un regard qui passe par les choses perçues mais qui ne s'arrête pas à elles.

Elle les dépasse dans deux directions : vers le principe immanent qui les explique et vers l'avenir qu'elle calcule, c'est-à-dire que ses deux directions sont l'ontologie et le devenir.

Il se peut que la causalité- et par là la raison- soit une illusion ; c'est en tout cas la seule " lumière » naturelle dont disposent les hommes ; il est remarquable que tous ceux qui ont dénié toute valeur à la raison, aient dû beaucoup raisonner pour le montrer.

- II - La raison évolue-t-elle ? De la résolution de ce pro­ blème dépend évidemment le destin du rationalisme classique fondé sur l'immuabilité de l'ordre éternel de la nature.

L'argument le plus fort en faveur d'une évolution de la raison a été donné par la découverte de la " mentalité prélogique » que Levy­ Bruhl décrivait dans ses ouvrages sur les primitifs et que les psycho­ logues pensèrent retrouver che~ les enfants.

Cette mentalité pré­ logique est en particulier caractérisée par l'absence du principe d'identité et l'absence du principe de causalité objective, remplacés par le principe de participation mystique et le principe du pouvoir magique.

Ainsi, pour le primitif, chaque individu est lui-même et l'animal totem à la fois, et si un guerrier est happé par un crocodile, ses camarades y voient non pas l'action du crocodile mais le maléfice d'un sorcier (• imperméabilité à l'expérience •, dit Leuy-Bruhl).

- A ces arguments on répondit que les croyances étaient prélo­ giques, mais les actes (viser l'animal pour le tuer) impliquaient une bonne causalité vécue (arguments de Bergson).

Il n'en reste pas moins que l'idée de réalité est profondément différente dans la mentalité prélogique et dans la nôtre parce que les primitifs n'ont pas la notion d'objectivité.

D'autre part, G.

Bachelard (" Le nouvel esprit scientifique ») a .montré qu'après l'âge de l'animisme et l'âge du dogmatisme, la Haison atteignait depuis le XX• siècle, un âge nouveau où ses principes devaient changer pour rester adaptés à l'expérience de la scïence nouvelle : c'est l'âge d'une chimie non-lavoisienne, d'une physique non-cartésienne, d'une logique non-aristotélicienne (cf.

G.

G.

Granger: "La Raison •.

Coll.

Que Sais-je? 1955).. »

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