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L'INTELLIGENCE ENFANTINE : LE LANGAGE ET LA PENSÉE

Publié le 16/03/2011

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langage

   Introduction : La fonction symbolique.    1° Acquisition de la fonction : quelle est sa nature?    Dès les premiers stades de la pensée sensori-motrice, c'est-à-dire de la pensée qui se borne à relier sensations et mouvements, l'enfant est capable d'imiter certains mots, de leur attribuer une signification globale, mais c'est seulement vers la fin de la deuxième année que débute l'acquisition systématique du langage.    Or, aussi bien l'observation directe de l'enfant que l'analyse de certains cas pathologiques mettent en évidence que l'utilisation des signes est due à une fonction plus générale appelée fonction symbolique. Le propre de cette fonction, dont l'invention des signes n'est qu'un cas particulier, est de permettre la représentation du réel par l'intermédiaire de signifiants distincts des choses signifiées.

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« au ralenti, dont on verrait successivement tous les tableaux mais sans fusion, sans la vision continue nécessaire à lacompréhension d'ensemble. — Par là même, elle ne tend qu'à une satisfaction pratique, au succès de l'action, et non à la connaissance commetelle, ne cherche ni l'explication, ni la classification, ni la constatation pour elles-mêmes; ne relie causalement, neclasse, ne constate, qu'en vue d'un but subjectif, étranger à la recherche du vrai.

Intelligence vécue, non réflexive. — Quant à son champ d'application, l'intelligence sensori-motrice ne travaille que sur les réalités mêmes, chacun deses actes ne comportant que des distances très courtes entre le sujet et l'objet.

Sans doute, elle est capable dedétours et retours, mais il s'agit toujours de mouvements réellement exécutés, d'objets réels.

Seule la pensée selibère de ces distances courtes et de ces trajets réels pour chercher à embrasser la totalité de l'univers, jusqu'àl'invisible et parfois l'irreprésentable; c'est en cette multiplication indéfinie des distances spatio-temporelles entre lesujet et les objets que consiste la principale nouveauté de l'intelligence conceptuelle, et la puissance spécifique quila rendra apte à engendrer des opérations. Expliquer, c'est retrouver sous la multiplicité des êtres l'identité des types, sous les changements de l'univers lapermanence des causes, sous la complexité confuse des choses le clair contour des éléments.

Expliquer, c'est partird'un phénomène total pour en faire l'analyse et la synthèse : démonter le monde et le reconstruire pour s'assurerque rien ne manque.

On ne peut pas vivre à reculons, ce qui est fait est fait, rien ne peut l'effacer dans la trame dutemps.

Par contre la pensée, et c'est là sa liberté essentielle, peut naviguer dans tous les sens du temps et del'espace : « Toute action et toute perception d'un changement peuvent être annulées ou inversées en esprit, et de la sorte,l'action ou le changement perçu se prolongent en réalités logiques (concepts, relations, etc.) c'est-à-direréversibles.

» (Wallon.) L'irréversibilité du réel est ainsi transcendée par la réversibilité rigoureuse de la pensée, le réel est immobilisé sous leregard mobile de l'intelligence. b - Conditions de passage du plan sensori-moteur au plan réflexif : — augmentation des vitesses permettant de fondre en un ensemble simultané les connaissances liées aux phasessuccessives de l'action; — une prise de conscience, non plus simplement des résultats désirés de l'action, mais de ses démarches mêmes,permettent ainsi de doubler la recherche de la réussite par la constatation; — une multiplication des distances, permettant de prolonger les actions relatives aux réalités mêmes par des actionssymboliques portant sur les représentations et dépassant ainsi les limites de l'espace et du temps proches. c - Le hiatus entre l'intelligence sensori-motrice et l'intelligence représentative. On voit que la pensée ne saurait être ni une traduction, ni même une simple continuation du sensori-moteur enreprésentatif.

Il s'agit de bien davantage que de formuler ou de poursuivre l'œuvre commencée : il est d'abordnécessaire de reconstruire le tout sur un nouveau plan.

Seules la perception et la motricité effective continueront às'exercer telles quelles, quittes à se charger de significations nouvelles et à s'intégrer de nouveaux systèmes decompréhension.

Mais les structures de l'intelligence sont entièrement à rebâtir avant de pouvoir être complétées :savoir retourner son biberon n'implique pas que l'on puisse se représenter en pensée une suite de relations; sedéplacer matériellement selon des détours complexes et revenir à son point de départ n'entraîne pas lacompréhension d'un système de déplacements simplement imaginés.

En un mot, il y a décalage : l'évolution quisemblait achevée sur le plan sensori-moteur va se répéter sur le plan de la représentation. d - Les étapes et la construction des opérations.

Les périodes principales : — dès l'apparition du langage, ou plus précisément de la fonction symbolique rendant possible son acquisition (dix-huit mois, deux ans) débute une période qui s'étend jusque vers quatre ans, et voit se développer une penséesymbolique et préconceptuelle ; — de quatre à sept ou huit ans, se constitue, en continuité intime avec la précédente, une pensée intuitive dont lesarticulations progressives conduisent au seuil de l'opération; — de sept-huit ans à onze-douze ans, s'organisent les opérations concrètes, c'est-à-dire les groupementsopératoires de la pensée portant sur des objets manipulables ou susceptibles d'être intuitionnés; — dès onze-douze ans, et durant l'adolescence s'élabore enfin la pensée formelle, dont les groupementscaractérisent l'intelligence réflexive achevée. A) La pensée symbolique et préconceptuelle. »

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