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l'intérêt peut-il etre une valeur morale ?

Publié le 28/11/2005

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morale
  • II) L'intérêt commun peut-il être une valeur morale ?

A)    Dans la morale chrétienne, par exemple, l'homme doit, pour être bon, aider son prochain. Cette morale n'est pas égoïste puisque l'autre compte plus que soi-même. La valeur morale ici est de toujours considérer l'autre et de ne rien faire qui irait contre son intérêt.

B)    Dans l'utilitarisme, l'intérêt du plus grand nombre est un guide pour l'action. Une action est morale si et seulement si elle maximise le bien-être de tous les être concernés par cette action. [Mill, L'utilitarisme.]

  • III) L'intérêt personnel comme valeur morale

A)    Dans les deux exemples précédents, il semblerait que ce ne soit pas réellement l'intérêt commun qui soit guide de l'action et donc valeur morale. Celui-ci semble cacher un intérêt égoïste et personnel.

L'avantage personnel et l'attachement (égoïste) à cet avantage peuvent-ils désigner et représenter ce qui donne des normes à la conduite ? Le chemin des valeurs éthiques peut-il passer par ce qui est utile à l'individu ?

La notion d'intérêt peut signifier ici intérêt personnel ou intérêt commun ; l'intérêt peut être égoïste ou « généreux «. Si l'un des deux types d'intérêt devait être une valeur morale, ce serait nécessairement l'intérêt commun puisque celui-ci se soucie de l'autre en tant que personne ou que semblable. Mais qu'est-ce qu'une valeur morale ? On pourrait la définir ainsi : un principe partagé par les membres d'une même communauté voire par tous les être humains et qui guide leurs actions afin que celles-ci soient bonnes.

 

morale

« A) Dans la morale chrétienne, par exemple, l'homme doit, pour être bon, aider son prochain.

Cette morale n'estpas égoïste puisque l'autre compte plus que soi-même.

La valeur morale ici est de toujours considérer l'autreet de ne rien faire qui irait contre son intérêt. B) Dans l'utilitarisme, l'intérêt du plus grand nombre est un guide pour l'action.

Une action est morale si etseulement si elle maximise le bien-être de tous les être concernés par cette action.

[Mill, L'utilitarisme .] «La doctrine qui donne comme fondement à la morale l'utilité ou le principe du plus grand bonheur affirme que les actions sont bonnes ou mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou à produire lecontraire du bonheur.

Par bonheur on entend le plaisir et l'absence de douleur; par malheur la douleur et laprivation de plaisir.

(L'Utilitarisme, 1861.) Faire de l'utilité et du plaisir personnel un principe moral a quelque chose de provocant: il semble que si j'agispour mon utilité, je n'agis pas par pur devoir, et donc pas de manière morale.

C'est ce que dirait Kant parexemple.

Quant au plaisir, la morale chrétienne le considère comme immoral en tant que tel.

Le revendiquercomme valeur morale est donc quasiment scandaleux [voir Épicure à ce sujet].

Mill se défend que son proposait une telle portée scandaleuse: il ne s'agit pas pour lui de tirer la morale vers le bas, mais de tirer vers lehaut les notions de plaisir et d'utilité.

Celles-ci consistent en fait à accomplir en soi les qualités humaines lesplus nobles («Mieux vaut être un homme insatisfait qu'un porc satisfait» dit-il), et à travailler au bonheur del'humanité. Le texte de Mill est intéressant à mettre en regard de la conception kantienne de la morale, selon laquelleagir par devoir est strictement opposé à agir par utilité.

Encore faut-il bien garder en mémoire, lorsque l'onfait cette comparaison, que Mill ne confond pas utilité et intérêt égoïste.

L'antinomie entre les deux auteursn'est donc pas aussi forte qu'on peut le croire au premier abord (contrairement à l'opposition Kant / Sade parexemple).

Ce qui est intéressant chez Mill, c'est qu'il introduit d'une part la notion d'une quantification dubonheur: ainsi le bonheur n'est pas un état fixe et défini: être absolument heureux n'est pas concept qui aitun sens, on est seulement plus ou moins heureux; de plus, Mill récuse qu'il y ait une définition unique,universellement valable, du bonheur: la nature de ce qui rend l'un ou l'autre heureux dépend des préférencesde chacun ; le seul universel, c'est que chacun recherche le bonheur; quant à son contenu, il varie selonchacun. III) L'intérêt personnel comme valeur morale A) Dans les deux exemples précédents, il semblerait que ce ne soit pas réellement l'intérêt commun qui soitguide de l'action et donc valeur morale.

Celui-ci semble cacher un intérêt égoïste et personnel.

Dans lechristianisme le croyant agit tout en considérant l'autre dans le but de s'attirer les faveurs de Dieu.

Dansl'utilitarisme, seules les conséquences permettent de juger de la moralité d'une action.

Or il est possiblequ'une action effectuée dans une intention purement égoïste puisse avoir pour conséquence unemaximisation du bonheur du plus grand nombre.

Nous en revenons au problème de la moralité ou non duchanteur de notre première partie. B) L'intérêt personnel n'est-il pas alors le guide de nos actions ? Ne peut-on pas dire, avec Mandeville que « levice privé fait le bien public » ? Il semblerait en effet, et même Kant l'admet, qu'il est impossible de savoir siune personne agit par devoir et donc de manière complètement désintéressée ou par simple intérêtpersonnel.

Par là même, nous pourrions considérer que l'intérêt personnel peut être guide de l'action et êtreérigé en valeur morale en tant qu'il contribue à faire le bien de tous.

[Mandeville, La fable des abeilles ] L'intérêt personnel n'est-il pas alors le guide de nos actions ? Ne peut-on pas dire, avec Mandeville que « le vice privé fait le bien public » ? Il semblerait en effet, et même Kant l'admet, qu'il est impossible de savoir si unepersonne agit par devoir et donc de manière complètement désintéressée ou par simple intérêt personnel.

Parlà même, nous pourrions considérer que l'intérêt personnel peut être guide de l'action et être érigé en valeurmorale en tant qu'il contribue à faire le bien de tous.

(Mandeville, La fable des abeilles] Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux observe que ce n'est point par philanthropie que leboucher nous cède sa viande.

Ce qu'il vise, c'est son intérêt, comme nous visons le nôtre.

Mais lui et nous,qui croyons n'être mus que par notre intérêt individuel, nous ne nous rendons pas compte que l'échangeauquel nous procédons produit des conséquences bénéfiques à la société tout entière.

Ce résultat, chezSmith, à la différence de ce qui est suggéré par Mandeville, n'est pas obtenu par l'exploitation de l'un deséchangistes par l'autre.

Le boucher de Smith ne trompe pas son client, pas plus que ce dernier n'est enmesure d'imposer au boucher un prix qui ne permettrait pas à celui-ci de rentrer dans ses fonds.

En effet, sile client peut trouver une viande de meilleure qualité à un moindre prix, il ira se fournir chez un autre boucher; le boucher, de son côté, peut résister à la défection d'un client qui prétend lui extorquer des rabais abusifs,s'il est sûr que le « mauvais » client ne trouvera pas ailleurs la même viande à meilleur prix.

À condition,évidemment, que prévale la concurrence effective entre les bouchers, c'est le marché qui assure la civilité del'échange. Conclusion. »

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