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L'Interprétation des rêves

Publié le 12/04/2013

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Fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud ( 1856-1939) ne fut certes pas le premier à faire une distinction nette entre le conscient et l'inconscient, mais il mit au point une méthode d'exploration de l'inconscient totalement nouvelle. Selon lui, les rêves, ainsi que les actes manqués et les troub les névrotiques, ont pour origine des désirs refoulés, oubli és, inconciliables avec la morale. Outre L'Interprétation des rêves (1900), il a exposé sa pensée dans des ouvrages te ls que Trois Essais sur la théorie de la sexuali1é (1905) et Tolem el tabou (1912). Il est le fonda teur de l' international Psycoanalytical Association (IPA).

« Les désirs refoulés renvoient au complexe d'Œdipe ~------- EXTRAITS Une jeune fille rêve que le second enfant de sa sœ ur vient de mourir et qu 'elle se trouve devant le cercueil exactement comme elle s'est trouvée , quelque s années auparavant, deva nt celui du premier-né de la même famille .

Ce spectacle ne lui inspire pas le moindre chagrin.

La jeune fille se refuse naturellement à voir interpréter son rêve dans le sens d'un désir secret.

Telle n'est pas non plus notre inter­ prétation.

Mais il y a ceci, qu' auprès du cercueil du premier enfant elle s'est rencontrée avec l'homme qu'elle aime ; elle lui a parlé ; depuis ce moment, elle ne l'a plus jamais revu.

Nul doute que, si le second enfant mourait, elle ne rencontrât de nouveau cet homme dans la maison de sa sœur .

Elle se révolte contre cette hypothèse, mais elle en souhaite ardemment la consé­ quence, la rencontre del' homme aimé.

Et le jour qui a précédé le rêve, elle avait pris une carte d'entrée pour une conférence où elle espérait le voir.

Le rêve est donc un simple rêve d'impatience, comme il s'en produit avant un voyage, avant une soirée au théâtre, dans l'attente den' importe quel plaisir.

Mais il faut dissimuler à la jeune fille son propre désir ; alors, à l'un des aspects de la situation, ils' en substitue un autre , aussi impropre que possible à inspirer la joie.

Et néanmoins, chez la dormeuse, c'est la joie qui persiste.

Remarquons encore que l'élément affectif du rêve ne s'adapte qu'à son contenu latent, à celui qui a été refoulé ; et cette idée latente étant celle d'une ren­ contre ardemment souhaitée, elle ne peut pas s'associer à un sentiment de tristesse.

Voici le rêve d'une de mes malades; c'est un rêve bien ordonné et, à première vue, parfaitement inoffensif.

Cette dame va au marché en compagnie de sa cuisinière , qui porte le panier.

Elle fait sa commande au boucher, celui-ci répond : «Cela ne se trouve plus », et veut lui donner un autre morceau , qui, dit-il , est de même qualité ; mais elle refuse et se tourne vers la marchande de légumes.

Cette femme lui offre un légume d'aspect singulie1~ noirâtre et lié par bottes.

«Je ne veux pas voir cela, dit-elle.je n'en prendrai pas.

» La phrase : «Cela ne se trouve plus » a son origine dans ma consultation.

J'avais dit moi-même à la malade, quelques jours auparavant, que les souvenirs de la toute première enfance ne se retrouvent plus comme tels, mais qu'on les rencontre encore transposés dans les rêves.

C'est donc moi que le boucher représente ici.

La seconde phrase : « Je ne veux pas voir cela » appartient à une autre association d'idées.

Cette dame avait grondé la veille sa cuisi­ nière, la même qui joue un rôle dans le rêve, et lui avait dit: « Conduise z-vous convena­ blement ;je ne veux pas voir cela ...

», c 'est­ à-dire: je n 'autorise pas, je ne veux pas voir une pareille conduite .

Le travail du rêve n'est jamais créateur, il ordonne des matériaux latents Pendant le sommeil, l'affaiblissement de la censure , qui ne garde que l'agréable et rejette le reste dans un état de refoulement , permet aux produits refoulés de pénétrer la conscience .

Ils sont déguisé s pour perdre leur caractère repoussant.

Au réveil , la conscience reprend ses droits et efface de la mémoire le maximum du contenu latent.

NOTES DE L'ÉDITEUR « La psychanalyse est née le jour où clair.

Il illustre son propos de cas qu'il explicite, comme un ·narrateur de roman policier.

Sa méthode d'investigation, pour originale et souvent surprenante, est développée avec un souci d'être compris de tous.

« Ma théorie dénonce la sexua lité comme origine de tous les troubles psychopathiques.

» Sigmund Freud.

j'ai quitté l'hypnose», a déclaré Freud (1856-1939).

C'est en effet en réaction aux expérimentations dangereuses et incertaines qu'il s'est tourné vers une observation minutieuse, attentive et scrupu leuse de l'inconscient.

Mais Freud n'est pas qu'un génial précurseur.

Il est aussi un pédagogue.

L'interprétation des rêves, publié en 1900, est destiné à montrer le mécanisme onirique et à libérer le lecteur de certaines névroses qui le déséquilibrent.

Freud y est concis , Certes, on peut contester la psychanalyse en tant qu'elle se pose comme une clef de lectur e universelle de ! 'homme, mais Freud a révolutionné toute la culture occidentale et a permis un éclairage nouveau et séd uisant de notre histoire, de nos motivations, du devenir.

1 R oge r- Violle 1 2 peint ures de René Mag ritt e, Musées royau x des Bea ux-A rts.

Bru xe lles 3, 4 ide m / D .R .

« La doctrine de Freud est capable de transformer le monde.

Avec elle, y a été semé un esprit de sereine défiance, une suspicion qui s'exerce sur les cachotteries et les machinations de l'âme et les démasque.

Une fois évei llées, elles ne sauraient disparaître.

Elles s'infiltrent dans toutes les fibres de la vie, sapent sa grossière naïveté, la dépouillent de ce pathos, qui est le propre de l'ignorance.» Thomas Mann.

FREUD 02. »

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