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L'inutile peut-il avoir une valeur ?

Publié le 23/02/2004

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L'utile est ce qui peut satisfaire des besoins. Mais l'existence ne se limite pas à des satisfactions élémentaires, le désir du superflu peut aussi lui donner de la valeur. Toutefois, le plus souvent, le désir du superflu peut être la sanction d'une servitude sauf dans le cas de l'art, la littérature ou de la philosophie.

 

« peut ignorer - et non l'adaptation de l'oeuvre à telle ou telle fin extérieure, qu'elle soit économique, politique,religieuse.

La nécessité interne à l'oeuvre prime sur la nécessité externe.

Si le projet initial de l'art résidait dansl'accomplissement des plus hautes fins de l'homme, dans l'accession à un idéal désintéressé-en l'absence d'unconsensus sur cet idéal -, l'art d'aujourd'hui ne se limite-t-il pas dès lors à la remise en question de tout rapportutilitaire avec le monde? La beauté, la pensée sont désintéresséesPour Aristote, la pensée, la réflexion désintéressée, la contemplation du bien sont les activités les plus élevées,celles qui sont le plus aptes à nous rendre heureux. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseursaux spéculations philosophiques.

Au début, ce furent les difficultés les plusapparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi peu à peu, ilscherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que lesphénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse del'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propreignorance (et c'est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière semontrer philosophe, car le mythe est composé de merveilleux).

Ainsi donc,si ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes selivrèrent à la philosophie, il est clair qu'ils poursuivaient la science en vue deconnaître et non pour une fin utilitaire.

Ce qui s'est passé en réalité enfournit la preuve: presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, etceux qui s'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjàconnus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.

Il estdonc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie, aucun intérêtétranger.

Mais, de même que nous appelons homme libre celui qui est à lui-même sa fin et n'est pas la fin d'autrui, ainsi cette science est aussi laseule de toutes les sciences qui soit libre, car elle seule est sa propre fin.

» Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement . » L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît la philosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine... » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre au sensmoderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriqueshabituelles.

Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentiment deconnaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion. L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence. C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes.

« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...] ainsi donc ce fut pour échapper àl'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sontremarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiques sont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation dela science d'avec la philosophie est très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands nomsde la philosophie furent aussi, jusqu'à cette époque au moins, des grands noms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devantce qui est, et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées,etc.

La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soitsimplement en en énonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi àdes questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » ( Leibniz ).. »

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