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Iouchtchenko, Viktor

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Iouchtchenko, Viktor (1955- ), homme politique ukrainien, ancien Premier ministre (1999-2001), élu président de la République d’Ukraine en 2005.

2   UN ACTEUR MAJEUR DU DÉVELOPPEMENT DE L’UKRAINE INDÉPENDANTE

Né dans le village de Khorushëvka (dans le nord-est de l’Ukraine), au sein d’une famille d’enseignants, Viktor Iouchtchenko étudie l’économie à Ternopil. De 1976 à 1993, il exerce différentes fonctions au sein des filiales ukrainiennes du système bancaire soviétique. Directeur de la Banque agro-industrielle ukrainienne en 1993, il est nommé la même année gouverneur de la Banque nationale d’Ukraine, nouvellement créée. Il joue à ce titre un rôle de premier plan dans le développement de l’Ukraine (indépendante depuis fin 1991) : maîtrise des politiques économique, monétaire et fiscale, mise en place d’un système de régulation moderne pour les banques commerciales, création de la monnaie ukrainienne (la hrivna). En janvier 1999, il est appelé au poste de Premier ministre par le président Leonid Koutchma.

3   DU GOUVERNEMENT À L’OPPOSITION

Viktor Iouchtchenko, aidé par une conjoncture particulièrement favorable, conduit des réformes qui permettent à l’Ukraine d’enregistrer en 2000 la première croissance économique depuis son indépendance, et une hausse record de la production industrielle. Il reçoit le soutien de l’Union européenne (UE), mais doit faire face à l’opposition croissante des communistes et des partis centristes proches du président Koutchma, hostiles aux réformes remettant en cause leurs privilèges. Il est démis de ses fonctions après un vote de défiance du Parlement en avril 2001. En janvier 2002, il unifie les différents partis et groupes d’opposition sous la bannière de la coalition Notre Ukraine. Aux élections législatives qui ont lieu en mars de la même année, sa coalition arrive en tête avec 23,6 % des suffrages (contre 20 % pour le Parti communiste).

L’unification de l’opposition ainsi que ce succès électoral font de Viktor Iouchtchenko un leader charismatique, jouissant d’une popularité croissante. Candidat à la présidence de la République en 2004, il s’oppose à Viktor Ianoukovitch, qui lui a succédé au poste de Premier ministre et bénéficie du soutien du gouvernement et de la Russie. La campagne électorale est tendue, les coups bas se multiplient de part et d’autre. Viktor Iouchtchenko tombe gravement malade en septembre 2004. Il parvient à surmonter la maladie, même s’il porte les stigmates de ce qui semble être un empoisonnement à la dioxine.

4   LE LEADER DE LA « RÉVOLUTION ORANGE «

Lors du premier tour de l’élection présidentielle qui se déroule le 31 octobre 2004, Viktor Iouchtchenko obtient 39,87 % des suffrages face à Viktor Ianoukovitch (39,32 %). Un second tour a lieu le 21 novembre , à l’issue duquel Viktor Ianoukovitch est déclaré vainqueur de l’élection. Les nombreuses irrégularités dénoncées par les observateurs internationaux et les sondages de sortie des urnes poussent Viktor Iouchtchenko et ses partisans à refuser les résultats. Par dizaines de milliers, ses défenseurs bravent l’hiver ukrainien et arborent des drapeaux orange, la couleur de la coalition Notre Ukraine. Cette « révolution orange «, pacifique mais très déterminée, ainsi que la pression internationale conduisent la Cour suprême ukrainienne à invalider le second tour de scrutin. Lors du « troisième tour « de l’élection présidentielle, qui se tient le 26 décembre sous la surveillance de plus de 12 000 observateurs internationaux, Viktor Iouchtchenko recueille 52 % des voix. Il est officiellement proclamé président de la République le 20 janvier 2005.

Viktor Iouchtchenko forme un gouvernement d’union nationale et annonce sa volonté de rompre avec le régime Koutchma. Ses objectifs affichés sont de combattre la corruption, de renforcer l’intégration européenne de l’Ukraine sans pour autant dégrader ses relations avec la Russie et de réformer le pays en profondeur sur les plans économique, politique et social, pour le faire sortir définitivement de sa période de transition post-soviétique. Mais, rapidement confronté aux divisions et aux rivalités qui se font jour au sein du camp orange, sur fond d’accusations de corruption de l’entourage présidentiel, il limoge dès le mois de septembre 2005 son premier Ministre et « égérie « de la révolution, Ioulia Timochenko. Sous l’effet conjugué de ces luttes intestines et d’une dégradation de la situation socio-économiques, il voit sa cote de popularité chuter de 73 % d’opinions favorables en avril 2005 à 50 % au mois d’octobre suivant.

Lors des élections législatives de mars 2006, il subit un sérieux revers. Avec un peu moins de 14 % des suffrages (soit 81 des 450 sièges du Parlement), sa formation, Notre Ukraine, n’arrive qu’en troisième position, derrière le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch (32,1 % des suffrages et 186 sièges) et le Bloc de Ioulia Timochenko (22,3 % des suffrages et 129 sièges). Il est contraint de cohabiter avec son ancien adversaire, Viktor Ianoukovitch, nommé au poste de Premier ministre. Après plusieurs mois de conflit avec la majorité gouvernementale, Viktor Iouchtchenko dissout le Parlement. Les élections législatives anticipées de septembre 2007 voient le Parti des régions arriver une nouvelle fois en tête du scrutin (34,4 % des suffrages). Toutefois, la forte progression du Bloc Ioulia Timochenko (30,7 % des suffrages) permet la constitution d’une majorité orange avec Notre Ukraine (14,2 % des suffrages) et la nomination de Ioulia Timochenko au poste de Premier ministre.

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