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Irlande du Nord

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Irlande du Nord, en anglais Northern Ireland et en gaélique irlandais Tuaisceart Éireann, partie nord-orientale de l’île d’Irlande, restée attachée à la Grande-Bretagne après l’indépendance des comtés du Sud en 1921, et formant avec elle le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. L’Irlande du Nord est aussi communément appelée l’Ulster, car elle est issue du morcellement de l’ancienne province de l’Ulster dont elle comprend six des neuf comtés historiques. L’île de Rathlin et un chapelet de petites îles au large lui sont rattachés. Limitée, au nord-est, par le canal du Nord et, au sud-est, par la mer d’Irlande, l’Irlande du Nord est limitrophe, au sud et à l’ouest, de la république d’Irlande. Sa capitale est Belfast. 2 LE PAYS ET SES RESSOURCES D’une superficie totale de 14 160 km2, l’Irlande du Nord s’étend sur près de 135 km du nord au sud et sur environ 175 km d’est en ouest. Son littoral, long d’environ 530 km, présente l’aspect très échancré des côtes à fjords (appelés ici loughs). Les deux principaux fjords, les loughs Belfast, à l’est, et Foyle, au nord, abritent les ports de Belfast et de Londonderry. Le littoral septentrional, au nord du plateau d’Antrim, offre une curiosité géologique célèbre, la Chaussée des Géants, immense dallage d’orgues basaltiques (colonnes hexagonales) de couleur sombre. L’intérieur du pays est constitué d’une vaste dépression correspondant au prolongement de la zone écossaise des Lowlands. Cette vaste plaine est occupée au centre par le lough Neagh (396 km2), le plus grand lac des îles britanniques. C’est un lac d’eau profonde, d’origine tectonique et fortement remanié par l’érosion glaciaire. L’emprise des glaciers quaternaires a partout façonné un paysage mou, mélange de terre et d’eau. La plaine centrale est relevée sur les bords par de petits massifs de moyennes montagnes, constitués de roches primaires : les monts Sperrin (683 m), au nord-ouest, les monts Mourne au sud-est, où se situe le point culminant de la région, le Slieve Donard (852 m), et le plateau d’Antrim au nord-est, recouvert d’épanchements basaltiques d’âge tertiaire. Il se prolonge dans la mer par la spectaculaire Chaussée des Géants. Les principaux fleuves sont le Foyle, qui sépare l’Irlande du Nord de la république d’Irlande au nord-ouest et qui se jette dans le lough Foyle, à Londonderry, ainsi que le Bann supérieur et le Bann inférieur. Ces deux derniers prennent respectivement leur source dans les monts Mourne et dans le lac Neagh ; le premier se jette dans le lac Neagh et le second dans le canal du Nord. Le faible dénivelé du relief empêche localement les eaux de s’écouler, créant de vastes marécages. 2.1 Climat Le climat d’Irlande du Nord est un climat océanique, doux et humide tout au long de l’année. La température moyenne annuelle avoisine 10 °C, avec des étés relativement frais (la température moyenne de juillet est d’environ 14,4 °C) et des hivers assez doux (la température moyenne du mois de janvier avoisine 4,4 °C). Les vents d’ouest dominants réchauffés par le Gulf Stream expliquent ces faibles écarts de température. La pluviosité est régulière tout au long de l’année, les précipitations annuelles dépassant fréquemment 1 000 mm dans le Nord. 2.2 Ressources naturelles L’Irlande du Nord est pauvre en ressources minières et énergétiques. Seule l’énergie hydraulique est naturellement abondante. Le sol fertile et les riches pâturages sont les ressources naturelles les plus précieuses du pays. L’exploitation du granite comme matériau de construction est localement importante, ainsi que l’emploi de la tourbe comme combustible. 2.3 Faune et flore La faune et la flore d’Irlande du Nord sont les mêmes que celles rencontrées sur l’ensemble de l’île. La seule plante spécifique au nord de l’île est une espèce d’orchidée sauvage, Spiranthes stricta, qui pousse dans les vallées du Bann supérieur et inférieur. Il existe également, dans le lac Neagh, une variété locale de poisson d’eau douce appelée powan. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ La plupart des habitants sont d’origine écossaise ou anglaise. Ils sont appelés communément Scot-irlandais. Les autres sont Irlandais de souche, natifs d’Ulster principalement. La seule langue officielle est l’anglais. À la différence de la république d’Irlande, l’Irlande du Nord n’encourage pas le parler gaélique. 3.1 Démographie En 2004, l’Irlande du Nord comptait 1 710 000 habitants, également répartis entre la ville et la campagne. La densité de peuplement, d’environ 121 habitants au km², est très inférieure à celle de la Grande-Bretagne. La population est inégalement concentrée dans la moitié orientale du pays, occasionnant un très net déséquilibre intérieur est-ouest. La capitale, Belfast, située sur la côte orientale, est la plus grande ville d’Irlande du Nord avec une population de 277 200 habitants. Elle concentre le tiers de la population et les quatre cinquièmes de l’équipement industriel du pays (chantiers navals, textile). Lisburn, dans la banlieue de Belfast, compte 108 694 habitants. Londonderry, au nord, est la troisième ville du pays avec 105 066 habitants. 3.2 Découpage administratif L’Irlande du Nord est formée de six comtés de l’ancienne province d’Ulster (Antrim, Armagh, Derry, Down, Fermanagh, Tyrone). Le pays est divisé en vingt-six districts, chacun doté d’une Assemblée élue. 3.3 Religion La population d’Irlande du Nord est majoritairement protestante. Toutefois, les catholiques (près de 30 p. 100 de la population totale du pays) constituent une très forte minorité. Ils sont surtout nombreux à proximité de la frontière avec la république d’Irlande et dans certains ghettos urbains de Belfast et de Londonderry. Les protestants représentent 60 p. 100 de la population, mais sont divisés en plusieurs communautés. La plus importante est celle des presbytériens (23 p. 100). À la différence de l’Angleterre, il n’y a pas d’Église établie en Irlande du Nord. Les années 1970 et 1980 ont été le théâtre de violents conflits entre catholiques et protestants. 3.4 Enseignement En Irlande du Nord, l’école est gratuite et obligatoire pour les enfants de 5 à 15 ans. Le système scolaire est semblable au système britannique. Le pays possède deux universités : l’université de Queen à Belfast (1845), et l’université d’Ulster (1984). 3.5 Culture À l’origine, il n’y a pas de culture d’Irlande du Nord distincte de celle du reste de l’Irlande. Mais les vagues de colonisation anglaise et surtout écossaise, au cours du xviie siècle, ont fait se développer une identité culturelle propre à l’Ulster. La différence fondamentale entre les deux Irlandes est la religion. Par ailleurs, l’Irlande du Nord est davantage urbanisée et industrialisée que la république d’Irlande. Des chantiers navals et une puissante industrie textile s’y sont implantés dès le xixe siècle, y fixant une population nombreuse. L’Irlande du Nord partage, avec le reste de l’île, les gloires du passé. Le principal musée du pays se situe à Belfast. Il abrite une collection d’antiquités irlandaises. 3.6 Institutions et vie politique 3.6.1 Institutions Du fait de son rattachement à la Grande-Bretagne, l’Irlande du Nord élit dix-sept membres à la Chambre des communes britannique. Les institutions nord-irlandaises trouvent leurs bases constitutionnelles dans le Government of Ireland Act, voté par le Parlement britannique en 1920 et plusieurs fois modifié sur accord des deux parties. Mais en 1972, Londres a imposé un gouvernement direct en raison du conflit politique et religieux opposant catholiques nationalistes et protestants unionistes. En 1973, une loi accorde une forte autonomie locale à l’Irlande du Nord. Une Assemblée et un gouvernement local, aux compétences étendues, obtiennent la possibilité d’exercer des pouvoirs décentralisés. La Grande-Bretagne garde le contrôle en matière de défense, de politique extérieure, de monnaie, de tarifs douaniers et de communications. En 1985, un accord anglo-irlandais confère au gouvernement de la république d’Irlande un rôle consultatif important dans la conduite des affaires nord-irlandaises. En 1998, l’accord de paix historique, dit de Stortmont, met en place de nouvelles institutions : une assemblée locale de 108 membres désignant un Premier ministre, dont dépendent les finances, l’agriculture, la santé et l’éducation ; un conseil Nord-Sud ; un conseil des Îles britanniques. 3.6.2 Partis politiques Le Parti unioniste d’Ulster (Ulster Unionist Party, UUP), favorable au maintien de l’union entre l’Irlande du Nord et le Royaume-Uni, dirige l’Irlande du Nord de 1921 à 1972. Dans les années 1970, les militants de droite du parti fondent le Parti démocratique unioniste (Democratic Unionist Party, DUP) et les unionistes libéraux le parti de l’Alliance (Alliance Party). Son principal adversaire politique est le Parti travailliste social-démocrate (Social Democratic and Labour Party, SDLP) et le Sinn Féin, parti des catholiques nationalistes. 4 ÉCONOMIE L’économie d’Irlande du Nord, qui repose sur l’agriculture et sur l’industrie, est gravement fragilisée par l’éloignement, l’insularité et les troubles politiques. L’Irlande du Nord donne l’image aujourd’hui d’un espace périphérique d’une relative pauvreté au sein de l’espace économique de la Grande-Bretagne et de l’Union européenne. Les indicateurs sociaux et économiques soulignent le retard de la région : revenu par habitant moindre, forte ruralité, taux de chômage élevé (proche de 50 p. 100 dans certains quartiers de Belfast). Les affrontements entre les communautés protestantes et catholiques contribuent à compromettre son développement. L’Irlande du Nord est aujourd’hui une zone assistée. Elle est l’un des bénéficiaires prioritaires de la politique d’aide au développement régional instaurée par l’Union européenne. 4.1 Agriculture et pêche Les petites exploitations dominent en Irlande du Nord. Elles associent l’élevage et les cultures fourragères. Les principales cultures du pays sont la pomme de terre, l’orge, le foin, l’avoine, le navet, la pomme et la poire. L’épidémie de fièvre aphteuse survenue au début de l’année 2001 porte un coup très dur à l’élevage nord-irlandais, qui se voit mis sous embargo par l’Union européenne. La pêche en mer est concentrée sur le littoral oriental, principalement au large de Newcastle ; on y pêche le merlan, le hareng et la coquille Saint-Jacques. La pêche en eau douce est également importante dans le lough Neagh, le lough Erne et l’Erne supérieure (saumons, truites, powans). 4.2 Industries L’activité industrielle entre pour beaucoup dans le produit national. L’industrie et le bâtiment emploient environ un cinquième des actifs. Les industries traditionnelles d’Irlande du Nord sont le textile (draperies, cotonnades) et l’habillement, la métallurgie, les constructions navale et aéronautique. Les grands chantiers navals se trouvent à Belfast. Les autres productions concernent les machines textiles, les industries d’équipement électrique et électronique, l’agroalimentaire, les spiritueux, l’industrie chimique. 4.3 Commerce extérieur Près de 80 p. 100 du commerce extérieur nord-irlandais se fait avec la Grande-Bretagne, et la devise britannique est la monnaie légale d’Irlande du Nord. Une grande partie des exportations vers la Grande-Bretagne est ensuite réexportée à l’étranger. L’Irlande du Nord exporte toiles, textiles, confection, machines diverses et denrées alimentaires (viande, pommes de terre, produits laitiers). 5 HISTOIRE Pour l’histoire des territoires de l’Irlande du Nord avant la création officielle de l’État, et notamment la question et la révolution irlandaises, voir l’article Irlande. 5.1 La partition de l’île (1920-1921) En 1920, alors que l’Irlande obtient son autonomie, six des neuf comtés de l’Ulster, la plus septentrionale des quatre provinces irlandaises, ont la possibilité d’être politiquement séparés du reste de l’Irlande et de préserver des relations étroites avec la Grande-Bretagne. Le Government of Ireland Act de 1920 transforme les six comtés en une entité politique séparée du Royaume-Uni, désignée sous le nom d’Irlande du Nord. Le traité du 6 décembre 1921 reconnaît par la suite à l’Irlande le plein statut de dominion. Le régime ulstérien, doté d’une Constitution et d’un Parlement gérant les affaires locales, reste subordonné au Parlement de Londres. La séparation entre les deux Irlandes devient définitive en 1925, avec l’établissement d’une frontière officielle. L’Irlande du Nord s’est en effet refusée à envisager la possibilité d’une réunification. La majorité des Irlandais du Nord, de religion protestante, descendant pour la plupart de colons anglais et écossais, voient dans la séparation d’avec le sud catholique et l’union avec la Grande-Bretagne le moyen de sauvegarder leur religion et leur domination. Les catholiques irlandais vivent la création de l’Irlande du Nord comme l’ultime injustice infligée par les Britanniques au peuple irlandais. Pendant cinquante ans, le Parlement irlandais, dominé par le parti unioniste, gouverne à sa guise. Il renforce la domination des protestants au moyen de l’écrasement politique, économique et social de la minorité catholique et nationaliste. 5.2 L’Irlande du Nord au lendemain de la Seconde Guerre mondiale L’Irlande du Nord participe activement au second conflit mondial en envoyant ses soldats au combat. L’Ulster se reconvertit dans la construction d’armement et de matériels de guerre (navires, chars, avions, tissus d’uniformes militaires). Les ports de Belfast et de Londonderry sont de la plus haute importance stratégique pour la flotte alliée. La ville de Belfast subit des dommages considérables lors des attaques aériennes allemandes. En 1949, l’Eire devient la république d’Irlande. Elle continue de revendiquer les six comtés du Nord. Le Parlement britannique déclare alors l’Irlande du Nord partie intégrante du Royaume-Uni. De 1956 à 1962, l’IRA (l’Armée républicaine irlandaise), clandestine, entame une campagne de terrorisme pour revendiquer la réunification des deux Irlandes. Mais, en 1962, le gouvernement de la république d’Irlande condamne officiellement le terrorisme comme moyen de réaliser l’unification. 5.3 La montée de la violence Les catholiques nationalistes, hostiles à la partition depuis le premier jour, refusent de s’accommoder d’un régime politique qui fait d’eux des citoyens de seconde zone. Ils sont, en effet, l’objet d’une discrimination multiforme et systématique dans le domaine de l’emploi, du logement social et des droits civiques. En 1968, ils organisent une campagne en faveur de l’égalité des droits civiques. Celle-ci entraîne par contrecoup le réveil de l’extrémisme protestant, incarné par Ian Paisley, et la situation devient vite explosive. En 1969, les manifestations anticatholiques de l’ordre d’Orange dégénèrent en bagarres, puis en émeutes. À Londonderry, le ghetto catholique de Bogside se mue en camp retranché. À Belfast, cent cinquante maisons catholiques sont incendiées (six morts, trois cents blessés). L’armée britannique est envoyée pour soutenir la police locale débordée. Le gouvernement de Londres tente de promouvoir des réformes. Mais Ian Paisley est élu, et la militante catholique Bernadette Devlin, députée au Parlement de Londres, est arrêtée en juin 1970. Cette arrestation, qui entraîne de nouveaux combats, a pour effet de renforcer l’état de guerre civile régnant dans le pays depuis juillet 1969. L’IRA, tout en assurant la protection des quartiers catholiques, commence à multiplier les actions terroristes, notamment contre l’armée britannique. En 1972, la Grande-Bretagne, supprimant l’autonomie de l’Irlande du Nord, impose un gouvernement direct. En décembre 1973, une conférence tripartite historique réunit les chefs des gouvernements anglais, irlandais et d’Irlande du Nord. Un accord de coopération est signé, destiné à favoriser la coopération économique entre l’Ulster et la république d’Irlande. La réaction protestante est particulièrement violente. Des extrémistes déclenchent une grève générale insurrectionnelle, obligeant le gouvernement d’Irlande du Nord à renoncer à toute action de rapprochement avec la république d’Irlande. Dans les années qui suivent, les mesures de police (internements préventifs), l’action de l’armée britannique, les actes terroristes commis par l’IRA (assassinat de lord Mountbatten en 1979) et par les extrémistes protestants (attentat contre Bernadette Devlin en 1981) entretiennent la haine et la peur entre les deux communautés religieuses. En 1981, l’IRA adopte une nouvelle tactique destinée à raviver les sympathies internationales envers la lutte des catholiques nord-irlandais. Les membres de l’IRA détenus dans les prisons anglaises entament une grève de la faim, objet d’une grande médiatisation. Chaque décès provoque un nouveau cycle de violence et la situation reste politiquement et militairement bloquée pendant encore plusieurs années. La conférence intergouvernementale de 1985 est accueillie comme un pas important vers une coopération transfrontalière sur la sécurité, les problèmes économiques et sociaux. L’accord anglo-irlandais laisse entrevoir la possibilité d’une paix future. Toutefois, les unionistes protestants et quelques nationalistes irlandais dénoncent l’accord. 5.4 Vers une solution négociée À l’aube des années 1990, l’armée anglaise patrouille toujours dans les rues de Londonderry et de Belfast, l’IRA poursuit ses attaques terroristes sporadiques sur les civils et les militaires britanniques résidant dans les îles Britanniques ou sur le continent. En décembre 1993, Londres et Dublin lancent un appel conjoint en faveur d’un règlement pacifique du conflit, proposant au Sinn Féin de participer à des négociations à condition que cesse l’action terroriste de l’IRA. Le 31 août 1994, après vingt-cinq ans de lutte armée, l’IRA annonce un cessez-le-feu sans limitation de durée. Les milices protestantes font de même en septembre. Des pourparlers de paix, en vue du règlement politique d’un conflit qui a fait plus de 3000 morts depuis 1969, sont engagés, mais la reprise des attentats par l’IRA en 1996 enraye de nouveau le processus de paix. Ce processus est cependant relancé, grâce à l’arrivée au pouvoir en république d’Irlande de Bertie Ahern et en Grande-Bretagne du travailliste Tony Blair, tous deux désireux de trouver un accord. L’annonce par l’IRA d’un cessez-le-feu en juillet 1997, l’acceptation par le Sinn Féin d’une solution démocratique et approuvée par la majorité de la population de l’Ulster, l’allègement des effectifs de l’armée stationnés en Irlande du Nord et la rencontre historique à Londres avec le leader du Sinn Féin, Gerry Adams, permettent la signature d’un accord de paix, le 10 avril 1998, entre les gouvernements de Londres et de Dublin, ainsi qu’entre les unionistes et les républicains du Sinn Féin. L’accord de Stortmont (du nom du château où a été signé l’accord, situé près de Belfast et ancien siège du Parlement d’Irlande du Nord suspendu en 1972 par les Britanniques) prévoit un vote qui choisira entre l’unification avec la République d’Irlande ou le maintien dans le Royaume-Uni. D’une assemblée locale de 108 membres, qui désignera un Premier ministre, dépendront notamment les finances, l’agriculture, la santé et l’éducation. Pour favoriser la coopération entre les deux parties de l’île, un conseil Nord-Sud sera institué, tandis qu’un conseil des Îles britanniques regroupera toutes les régions autonomes du Royaume-Uni (Écosse, Pays de Galle et Ulster), ainsi que l’Angleterre et l’Irlande. Les questions de la réforme de la police d’Irlande du Nord, de la libération des détenus des deux camps et du désarmement des milices demeurent cependant en suspens. Entériné par le principal parti protestant, le Parti unioniste d’Ulster (UUP), et soutenu par Gerry Adams, cet accord reçoit l’appui de l’Église anglicane d’Irlande, ainsi qu’un accueil favorable des milices unionistes, tandis que l’IRA le juge « significatif ». Il est approuvé massivement par les Irlandais, tant en Ulster (71 p. 100 de « oui ») qu’en république d’Irlande (94,5 p. 100) lors du référendum de mai 1998. Les élections de l’Assemblée semi-autonome, le 25 juin 1998, sont remportées par les partis modérés nationalistes et républicains, ayant soutenu l’« accord du Vendredi saint » : chez les catholiques, le Parti social démocrate travailliste (SDLP) conduit par John Hume (24 sièges) et le Sinn Féin (18 sièges) ; chez les protestants, l’UUP de David Trimble (28 sièges). Avec 20 sièges, le Parti démocratique unioniste (radical protestant) de Ian Paisley ne pourra pas paralyser l’Assemblée. David Trimble est élu Premier ministre d’Irlande du Nord et Seamus Mallon, catholique modéré, vice-Premier ministre. La dynamique de paix est menacée en juillet par la volonté des orangistes de maintenir leurs défilés traditionnels, jugés provocateurs par les catholiques, et par les violences qui s’ensuivent (mort de trois enfants catholiques brûlés vifs dans un incendie criminel). Malgré l’attentat d’Omagh (Ulster) du 15 août (29 morts, plus de 220 blessés), revendiqué par un groupe dissident de l’IRA, « IRA véritable », opposé au processus de paix, celui-ci semble avancer et, le 10 septembre, David Trimble et Gerry Adams se rencontrent pour la première fois. En octobre, David Trimble et John Hume, leader du Parti travailliste d’Irlande du Nord (catholique), reçoivent le prix Nobel de la paix. 5.5 Vers un gouvernement autonome Malgré le renforcement de l’arsenal antiterroriste britannique, les attentats continuent et ravivent les tensions entre protestants unionistes et catholiques républicains. Le processus de paix semble dans l’impasse : d’une part, l’IRA refuse un désarmement immédiat et, d’autre part, David Trimble s’oppose à la participation du Sinn Féin dans le futur gouvernement tant que l’IRA ne s’engage pas à déposer les armes selon un calendrier précis. À l’instigation des Premiers ministres britannique et irlandais, les négociations reprennent et, finalement, l’IRA et les milices protestantes s’étant engagées à déposer les armes en mai 2000, le premier gouvernement autonome biconfessionnel (5 ministres protestants et 5 catholiques, dont 2 du Sinn Féin) est formé en novembre 1999. Le transfert des pouvoirs a lieu en décembre, le budget, la politique monétaire, les affaires étrangères et la défense restant du ressort du pouvoir central. Deux mois plus tard, Londres suspend les institutions en réponse à la menace de démission de Trimble, qui juge insuffisants les engagements de l’IRA. Celle-ci, tout en maintenant le cessez-le-feu, revient alors sur ses propositions, enrayant à nouveau le processus jusqu’à ce que, en mai 2000, elle s’engage à mettre ses armes « entièrement hors d’usage de façon totale et vérifiable ». Cette proposition historique est acceptée par l’UUP de David Trimble, ce qui a pour effet de rendre possible la reformation du gouvernement autonome à Belfast et de relancer le processus de paix en Irlande du Nord. Cependant la situation demeure difficile : les négociations concernant le désarmement de toutes les factions, y compris l’IRA, sont au point mort, achoppant sur le calendrier et sur les modalités. L’autre grand dossier, la réforme de la police provinciale, la Royal Ulster Constabulary (RUC), soulève une forte opposition de la part des unionistes. Chargé du dossier, Chris Patten, l’ancien gouverneur de Hong Kong, avait suggéré l’abandon de l’adjectif « royal », afin d’ouvrir davantage cette police aux nationalistes, au grand dam des membres de l’aile droite du parti de David Trimble. Enfin la question de la réduction de la présence militaire britannique, dont les républicains font une priorité, reste en suspens tant que le désarmement des milices ne sera pas plus avancé. Malgré la visite de Bill Clinton à Dublin à la mi-décembre 2000 qui, lors de ce dernier voyage officiel de sa présidence, lance un vigoureux appel à consolider la paix en Irlande du Nord, la situation continue de se dégrader au cours du premier semestre 2001. En effet, les attentats reprennent, sous l’impulsion notamment de la branche dissidente, l’IRA véritable, qui le 4 mars 2001, fait exploser une bombe devant le siège de la BBC à Londres. Surtout, la perspective de prochaines élections législatives en Grande-Bretagne amène chaque parti à raidir ses positions et à adopter une attitude plus ferme vis-à-vis de l’autre camp. En juillet 2001, devant l’absence de désarmement de l’IRA, David Trimble démissionne de son poste de Premier ministre d’Irlande du Nord. Son retrait entraîne celui du catholique Seamus Mallon, numéro deux de l’exécutif nord-irlandais. Les négociations reprennent entre les Premiers ministres britannique et irlandais, Tony Blair et Bertie Ahern, mais les pourparlers piétinent et des émeutes se déroulent à Belfast dans les semaines qui suivent. En octobre 2001, poursuivant cette tactique de paralysie des institutions, David Trimble annonce la démission des cinq ministres unionistes de l’exécutif local. Mais avant que celle-ci ne devienne effective, Gerry Adams, le président du Sinn Féin, demande à l’IRA d’accomplir « un geste significatif sur la question des armes », qui « pourrait sauver le processus de paix de l’écroulement ». Le lendemain, l’IRA exécute ce geste historique en procédant aux premières destructions de ses arsenaux d’armes devant une commission indépendante d’inspecteurs internationaux. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, salue « ce geste d’une signification fondamentale » et David Trimble accepte aussitôt de reprendre ses fonctions. Il est réélu le mois suivant malgré la défection de deux députés de son propre parti, qui votent avec les opposants au processus de paix, tandis qu’il obtient le soutien de trois députés du parti de l’Alliance, biconfessionnel. Ce tournant historique relance l’espoir de parvenir à une paix ferme. Il s’inscrit dans la situation internationale créée par les attentats qui frappent les États-Unis le 11 septembre 2001. L’engagement de l’administration américaine dans une lutte contre le terrorisme international menace en effet l’IRA de perdre des soutiens essentiels, qui la conduisent à réévaluer sa stratégie. En novembre, conformément aux accords de paix de 1998, une nouvelle police, le Service de police d’Irlande du Nord (PSNI), est créée pour remplacer la Royal Ulster Constabulary (RUC). Ses effectifs, qui comprennent de nombreux catholiques, sont plus représentatifs de la population. En outre, à la suite d’une intervention de David Trimble, les habitants protestants du district d’Ardoyne, dans le nord de Belfast, arrêtent de jeter des pierres et d’insulter les enfants qui se rendent dans une école catholique. Pendant trois mois, ces manifestations avaient concentré la violence en Irlande du Nord et fait craindre tous les dérapages. Or, en octobre 2002, les institutions nord-irlandaises sont suspendues jusqu’à nouvel ordre par Londres à la suite de l’arrestation de quatre militants du Sinn Féin, soupçonnés d’avoir espionné le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord. Cette situation perdure à la suite de l’élection de l’Assemblée d’Irlande du Nord en novembre 2003 qui se solde par la défaite des partisans des accords de 1998. Dans le camp protestant, le Parti unioniste démocratique (DUP) du révérend Ian Paisley l’emporte pour la première fois avec 26 p. 100 des suffrages (30 sièges, + 10), devant le Parti unioniste d’Ulster (UUP) de David Trimble (23 p. 100 des suffrages, 27 sièges, - 1). Du côté catholique, le Sinn Féin (24 p. 100 des suffrages, 24 sièges, + 6) devance le Parti social-démocrate et travailliste (SDLP) qui recueille 17 p. 100 des suffrages (18 sièges, - 6). Ce résultat incite une fois encore les observateurs au pessimisme quant à l’évolution institutionnelle de l’Irlande du Nord. En mai 2005, les élections générales se soldent elles aussi en Irlande du Nord par la victoire du DUP et du Sinn Féin, tandis que l’UUP ne dispose plus que d’un député à la Chambre des communes et que son leader, David Trimble, annonce sa démission de la présidence du parti. Mais, en juillet 2005, l’IRA déclare qu’elle renonce à la lutte armée. Cette annonce historique autorise un nouvel optimisme quant à l’évolution de la situation nord-irlandaise.

« occidentale qui englobe l’Europe de manière large ainsi que l’Amérique du nord.

Si on en reste à l’Europe c’est 500millions de personnes qui sont capables de nous juger dans notre quotidien selon nos propres critères.

C’est 500millions de personnes face auxquels on ne peut pas être complètement indifférent.

Par notre culture commune on lesadmet comme existant puisqu’on admet leur jugement. B/L’homme, un animal politique (Aristote) Quelque soit notre envie de solitude, notre besoin d’isolement on ne peut pas être indifférent au monde entier.Aristote dit « Celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des circonstances, est ou un être dégradé ouau-dessus de toute humanité », ainsi celui qui vit en dehors de la société est soit un animal soit un dieu.

Ainsi,« l’homme est par nature un animal politique ».

En effet, un individu sans société c’est un individu sans culture.

Sansce quadrillage de valeurs et de normes qui finalement filtre sa vision de la réalité, l’homme n’est plus réellement unhomme.

Comment juger d’une situation sans valeurs, comment structurer sa vue sans normes, comment vivre sanspouvoir partager avec autrui.

On fait ce constat dans la vie réelle avec par exemple les politiques de réinsertion despersonnes qui se sont retrouvées en marge de la société.

Il faut les « rééduquer » à une vie en société, ils ne sontplus capable de se réintégrer d’eux-mêmes, ils ont perdu des acquis admis par la société. III/ Paradoxe A/L’homme choisit où il place son indifférence Comme nous l’avons vu dans la première partie l’homme est obligé de s’indifférer d’un certain nombre de situationpuisqu’un homme seul ne peut pas porter le poids du monde entier.Heureusement que l’homme est capable de s’indifférer, imaginez un chirurgien incapable de prendre de la distanceavec la situation de ses patients.

Face à un traitement inefficace ou une complication, si le médecin s’émouvaitautant que les proches du patient il ne serait absolument pas rationnel, incapable de garder son sang-froid et sesopérations seraient dangereuses pour le patient.Mais finalement l’indifférence est une liberté de l’homme, il choisit de quoi il s’indiffère et dans quelles mesures.

Unhomme peut choisir de vivre sa vie dans la seule intimité de sa famille et ne connaitre personne autour.

Il peut aucontraire choisir de s’intéresser à tout et de se laisser atteindre par la vie des autres, s’émouvoir et se laissertransporter par les émotions d’autrui.

Chacun est libre de la façon dont il va étendre ses relations. B/Mais un homme doit s’intéresser Toute notre vie repose sur des relations, tout seul on est rien.

On continue bien à penser mais sans personne avecqui échanger, argumenter, discuter notre pensée est vaine et extrêmement limitée.

Et puis sans les autres nosopportunités sont fortement réduites.

En effet, à plusieurs on est plus libre.

En rencontrant plus de personnes jevais avoir plus de choix pour choisir par exemple la personne avec qui je vais me marier et fonder une famille.

Ensortant du cercle familial je vais pouvoir envisager d’autres manières de vivre que celle proposée ou même parfoisimposée par ma famille.

En m’ouvrant au monde je vais découvrir et aussi me découvrir.

Je vais développer despassions peut-être une vocation pour un métier et je vais pouvoir vivre une vie choisie et épanouie grâce auxautres.Nous sommes donc face à un paradoxe entre une indifférence indispensable pour ne pas être submergé par la vie,les problèmes, les émotions des autres et une relation avec autrui indispensable pour se développer soi-même demanière libre.

Ainsi, on est libre d’être indifférent mais plus on est indifférent moins on est libre.. »

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