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Le Japon, nouveau géant économique

Publié le 17/09/2011

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japon

L'opulence va modifier peu à peu la qualité de la

vie japonaise, même si la population reste très

attachée à sa culture traditionnelle. Les Japonais,

qui sont des épargnants acharnés, ont longtemps

fourni au pays une grande partie des capitaux

nécessaires à l'investissement.

japon

« années 1980, le produit national brut (PNB) dépasse celui de l'Union soviétique.

Seuls les États-Unis, dotés de ressources naturelles abon­ dantes, sont en mesure de lui disputer le leader­ ship économique.

Tout ceci est d'autant plus remarquable que le Japon ne possède que très peu de ressources naturelles nécessaires au développement d'une économie moderne.

L'archipel doit en effet impor­ ter presque tout le minerai de fer et le pétrole qu'il utilise.

Pourtant, sa croissance dans les pre­ mières décennies d'après-guerre est surtout basée sur l'industrie sidérurgique et la construc­ tion navale.

Le Japon devient ainsi le premier constructeur naval mondial.

Encore de nos jours , la majorité des navires marchands , notamment les superpétroliers , sortent des chantiers japonais: Les années 1960 sont marquées par les pre­ miers succès dans la fabrication des véhicules à moteur et leur exportation vers des pays indus­ trialisés , pourtant eux-mêmes dotés de solides industries de construction automobile.

En moins de quinze ans , à son tour , le Japon devient le plus grand fabricant mondial d'automobiles.

La production de matériels électroniques donne un nouveau coup de fouet à l'industrie nippone.

Ils offrent le grand avantage de nécessi­ ter peu de matières premières et d'énergie.

En revanche, ils exigent des ressources que les Japo­ nais possèdent: une main d'œuvre qualifiée, des cadres qui saisissent rapidement tous les avan­ tages économiques de la nouvelle technologie.

Sony, par exemp le , achète une licence pour fabri­ quer des transistors de conception américaine et fonde un empire industriel.

Les Japonais maîtri­ sent et exp lo it ent de plus en plus les nouvelles technologies, introduisant l eurs propres idées et les adaptant avec int elli gence à la demande e t, surtout , au marché de consommation de masse.

Caméras , montres à quartz , radios, magnéto­ phones, postes de télévision, magnétoscopes, fours à micro-ondes , calculatrices, ordina t eurs, fax , robots inondent les marchés extérieurs.

On a pu avancer de nombreuses hypothèses pour expliquer la vitalité de l'économie japo­ naise.

Un trait frappant est la coexistence d'un marché capitaliste et d'une intervention très active de l'Etat.

Celui-ci crée les condit i ons dans lesquelles l'industrie peut prospérer (par exemp le, d 'excellentes infrastructures) et élabore des plans de grande envergure pour l'avenir.

Une autre caractéristique réside dans la tradition japonaise qui privilégie la conciliation dans les conflits entre intérêts opposés.

Il est certain que ce facteur a contribué aux relations qui exis tent entre le patronat et la main-d 'œuvre.

Les grèves, toujours de courte durée, débouchent imman­ quablement sur un accord rapide.

Une société de consommation L'opulence va modifier peu à peu la qualité de la vie japonaise , même si la population reste très attach ée à sa culture traditionnelle.

Les Japonais , qui sont des épargnants acharnés , ont longt emps fourni au pays une grande partie des capitaux nécessaires à l'investissement.

Mais, au cours de ces dix dernières années , ils se sont mis à dépen­ ser leur épargne.

Ce changem ent d'attitude pré­ sente toutefois un intérêt économique puisque le grand marché intérieur du Japon stimule ainsi la production industrielle.

La société d'abondance apporte une plus grande liberté aux jeunes et aux femmes qui occupent les emplois créés dans les industries légères comme l'informatique.

Le coût de l'expansion Recherchant l'expansion à tout prix , les Japonais ne se sont pas souciés des dégâts qu'ils causa ient à l'environnement.

Pourtant , dans les années 1950, des scandales avaient éclaté, tel celui de la «maladie de Minamata », qui fut provoquée par le mercure qu'une usine chim iqu e avait rejeté dans la mer.

Absorbé par les poissons -la nourriture de .....

Une nouvelle Honda Accord sort de la cha îne de production d'une usine Honda à Swindon , au Royaume-Uni .

' L ' éducation et la formation ont beaucoup contribué à la transformation du Japon d 'après ­ guerre en une société industrielle très efficace et compétitive .

base des Japonais- il provoqua la mort de cen­ taines de personnes.

Le Parlement adopta alors des lois draconiennes pour protéger l'environnement.

La scène politique ne s'est guère modifiée pendant des décennies.

Jusqu 'en 1994 , le pou­ voir est en effe t resté aux mains du Parti libéral­ démocratique (PLO) formé en 1955 par la fusion des deux principaux clans conservateurs.

Après l'expérience de l a Seconde Guerre mondiale, l'antimilitarisme reste fort parmi les jeunes et à gauche.

De violentes manifestations ont eu li eu en 195 9 pour protester contre l'alliance japonaise avec les Américains.

Les étudiants ont également manifesté contre la guerre du Viêt-nam et occup é à cette occasion l'université de Tokyo.

L 'ampleur du succès économique japonais pèse sur ses relations avec les autres pays.

Son énorme excédent commercial (des exportations supérieures aux importations) lui permet d'inves­ tir ou d'implanter des usines à l'étranger , créant ainsi des emp l ois mais tout en suscitant un cer­ tain ressentiment.

Les Occidentaux , en particu­ lier les Américains , aux prises avec un fort déficit commercial, se plaignent de la discrimination que subissent leurs exportations au Japon.

On reproche aussi aux Japonais leur indifférence vis­ à-v is des dommages qu'ils causent à l' environne­ ment dans les pays plus pauvres.

En revanche , le Japon fournit une aide financière importante aux pays en voie de développement.

Vers un nouveau Japon? Aujourd'hui, le seul objectif strictement politique du Japon reste la récupération de l'île Sakhaline occupée par l'ex-Union soviétique.

Par ailleurs, le Japon joue un rôle de plus en plus actif au sein de la communauté internationale.

Toutefois , il est critiqué pour sa «diplomatie du chéquier » qui consiste à payer et à parler sans engager ses propres forces.

Ces critiques ont fini par convain­ cre le gouvernement de proposer de nouvelles lois qui permettent à la Force d'autodéfense de servir à l'étranger dans le cadre de missions de maintien de la paix.

Il reste que le Japon a été éga lement tou ché par la récession des années 1980.

Ce géant sera-t-il touché par la crise pendant une longue période , ou le xx1 •· siècle sera-t-il , comme le prétendent certains, le siècle japonais?. »

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