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Jaruzelski, Wojciech

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Jaruzelski, Wojciech (1923- ), général et homme d'État qui a présidé aux destinées de la Pologne entre 1981 et la chute du régime communiste, en 1989.

2   DE L’ASCENSION À LA CRISE

Né à Kurów, Wojciech Jaruzelski est déporté en URSS au début de la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1941, il sert dans l'armée polonaise sous commandement soviétique. C’est un officier courageux, discipliné qui, après la guerre, adhère au Parti communiste (1947), est élu député de Szczecin et occupe plusieurs postes militaires importants avant de devenir ministre de la Défense nationale (1968). Là, il se distingue par sa lutte pour maintenir l'armée hors de la corruption de l'appareil du Parti et de l'État. En 1970, il entre au Comité central du Parti ouvrier unifié polonais (POUP).

Nommé Premier ministre le 10 février 1981, Jaruzelski doit aussitôt affronter le mouvement contestataire du syndicat Solidarité (fondé en 1980), dirigé par Lech Wałęsa, qui bénéficie d’une grande popularité dans le pays et au-delà des frontières.

Le 13 décembre 1981, peu après l'échec d'une rencontre avec Wałęsa et le primat de Pologne Jozeph Glemp, Jaruzelski, pressé par l’URSS, proclame l’« état de guerre «, fonde un Conseil militaire de salut national, fait fermer les frontières et réprime l’opposition en enfermant les syndicalistes par milliers.

Ces mesures sont condamnées à l’Ouest. Mais Jaruzelski, « le général aux lunettes noires «, symbole honni du monolithisme communiste, présente ses choix comme un rempart à une possible intervention soviétique et à la déliquescence de la Pologne.

Quoique régulièrement matée, l’agitation sociale demeure. Dès 1982, Jaruzelski donne des signes de détente, puis, contraint par la pression populaire et l’aura de Wałęsa (qui reçoit le prix Nobel de la paix en octobre 1983), il abroge la loi martiale (juillet 1983) et amnistie les chefs de Solidarité encore emprisonnés (juillet 1984).

Deux questions se posent alors : combien de temps Jaruzelski tiendra-t-il face à l’aspiration des Polonais à une démocratisation ? Et, en se référant à l’insurrection de Budapest et au Printemps de Prague, que va faire l’URSS ?

3   LA RECHERCHE D’UN COMPROMIS

De fait, Jaruzelski est obligé de lâcher du lest. Face à la stagnation économique, ferment du mécontentement social, et à cause de l’influence profonde de la glasnost (« transparence «) en URSS, il décide, opportunément, la libération des prisonniers politiques (septembre 1986). En 1987-1988, il se rallie à Mikhaïl Gorbatchev pour tenter de trouver un compromis sauvegardant le système communiste.

Pressé par les dizaines de milliers de manifestants qui exigent des revalorisations salariales et le retour aux libertés fondamentales, il reconnaît la légalité de Solidarité en janvier 1989 et ouvre les négociations avec le syndicat. La rencontre « au sommet « avec Wałęsa (avril 1989) confirme la légalisation du pluralisme syndical et le projet, mûri en 1988, d'élections semi-démocratiques pour le mois de juin suivant (65 p. 100 des sièges restent cependant réservés au POUP).

4   L’ÉCHEC ET LA RENONCIATION

En juillet 1989, Jaruzelski est élu président de la République par le Parlement, pour un mandat de six ans. Néanmoins, fin août, face à l’incapacité du premier ministre Czeslaw Kisczak de gérer la crise économique et sociale, et devant le raz-de-marée électoral de Solidarité (qui obtient la totalité des 35 p. 100 de sièges libérés par le POUP), il appelle un membre de Solidarité, Tadeusz Mazowiecki, comme Premier ministre.

En septembre 1990, Jaruzelski — qui fait l’objet d’une instruction dans le cadre d’un enquête sur les crimes communistes — écourte son mandat. L'élection présidentielle qui suit porte Lech Wałęsa au pouvoir.

Jaruzelski aura ainsi été le dernier dirigeant communiste de la Pologne, victime de l’onde de choc provoquée par les révolutions démocratiques de 1989. Il a livré sa vision de cette expérience dans ses mémoires, en 1994.

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