JASON ET MÉDÉE de MOREAU GUSTAVE

« JASON ET MÉDÉE 1865 Peintre français Analyse ......, La mise en scène irréelle rappelle les arrière-plans rocheux des œuvres de Léonard de Vinci et les deux figures à l'attitude victorieuse sont entourées d'étranges apparitions.

Il s'agit de Jason et de Médée, et leur pose est une reprise d'un détail des Noces d'Alexan dre et de Roxane du .

Sodoma (villa Farnésine, Rome), tableau que Moreau avait copié à l'aquarelle en 1857.

Derrière eux, on aperçoit un miroir d'eau et la queue du dragon que Médée a endormi pour que Jason puisse lui soustraire la Toison d'or.

Celle-ci se trouve sur une colonne ornée de camées et de pierres précieuses, entourée d'un phylactère où sont inscrits des vers empruntés au livre VII des Méta morpho ses d'Ovide : « Le héros, fils d' /Eson, s'empare de la Toison d'or.

Et, fier de ce butin, il emmène avec lui, autre butin, la bienfaitrice à qui il le doit (156-157) ...

En possession de ce que j'aime, étroitement serrée sur la poitrine de Jason, je me laisserai emporter au loin sur les routes des mers.

Quand je le tiendrai dans mes bras, je ne redouterai rien (66-67).

» Il s'agit d'une œuvre de jeunesse de Moreau qui était alors partagé entre son admiration pour l'œuvre de Chassériau, le désir de montrer la richesse de sa propre culture iconographique et son extraordinaire capacité à donner à l'image .

cette tonalité fantastique et très sensible qui caractérisera son style à venir.

L'artiste part de la me siècle Symbolisme Huile sur toile 204 x 1 15 cm réalité avant de la transfigurer dans ses «visions » ; ainsi, si l'on s'approche du tabl eau , Médée et Jason disparaissent au sein de la myriade d'objets, d'animaux et d'éléments qui les environnent.

L'attention du spectateur se fiXe alors sur un papillon ou un oiseau étrange, sur l'éclat d'une pierre précieuse ou sur les fleurs d'ellébore qui couvrent la nudité de Médée.

Mais qui est le véritable protagoniste du tableau ? Jason vainqueur de l'aigle agonisant qui se tourne vers la pointe de lance fichée dans son aile ou la magicienne Médée dont le bras est ceint d'un serpent ? Ou encore ces animaux, ces objets que l'artiste décrit minutieusement dans leurs moindres détails et auxquels il donne une valeur d'apparition irréelle et fantastique ? L'œuvre C Signée et datée en bas à gauche GUSTAVE MOREAU 1865, l'œuvre fut présentée au Salon la même année.

Elle suscita des critiques sévères et Burger l'éreinta franchement.

Elle figura aussi à l'Ex position Universelle de 1900.

C'est Théodore Rein ach qui l'offrit au musée du Luxembourg en 19 08.

Elle passa ensuite au Louvre (1929), puis au musée d'Orsay en 1986.

L'artiste y travaillait déjà en 1863 comme en témoigne une lettre de Desto uches trouvée dans ses archives et qui lui indique les vers d'Ovide inscrits sur le phyla ctère.

Le carnet italien de Gustave Moreau + Bien avant le voyage de 1857, Moreau était allé en Italie en 1841, quand il était encore enfant.

On peut suivre l'itinéraire de l'artiste au cours de ce premier séjour grâce au journal retrouvé dans les archives Gustave Moreau.

Son père, Louis Moreau, le lui avait donné pour qu'il s'exerce à dessiner au cours de son voyage.

Il tenait beaucoup à initier son fils à la culture humaniste et lui dédia ainsi ce carnet de voyage : « Je confie à Gustave un album de 45 feuillets.

Chacun d'eux devra accueillir au moins un écrit.

En outre, Gustave devra rapporter la traduction de 60 pages des Comment aires de César.

Je compte sur lui pour qu'il traduise d'autres pages que celles déjà traduites au cours de l'année.

Il devra s'exercer tous les jours en arithmétique, en faisant une des quatre opérations.

Paris, le 20 juin 1841, Louis Moreau.

» Du même peintre : PICTO 721 à 724 Photo R.M.N.

Cl Nardini Editore.

1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition frança_is _e _ .

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