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JEAN GROSJEAN

Publié le 05/09/2012

Extrait du document

Ce poéte ne craint pas d'affirmer son mépris pour la poésie pure. Il a écrit ses premiers vers par rébellion et continue d'en écrire parce que c'est la seule façon de s'exprimer qui lui convienne. A l'âge où les poètes se rassemblent, et cherchent à se ressembler, Jean Grosjean était séminariste, donc parfaitement isolé du monde poétique visible. Il ne lisait guère que Claudel, en fait de contemporain, mais il n'ignorait rien des Psaumes de David ...

« 188 le même sang? D'où ce même ton ré.citatif, cette même prédilection ·pour l'objet concret, cerné, mais habité, cette même sympathie - je ne vois pas d'autre terme -pour la nature, les hêtes, les parfums végétatu, sympathie tendre et sauvage hien proche du désir.

Sur le plan éthique et religieux, Rimbaud n'a point il s'en faut conduit Grosjean aux conclusions qui s'imposèrent à Claudel ; cet évangile de la fureur ne lui a point paru s'achever dans le tonnerre des illuminations, qui laisse coi l'apprenti-sorcier et forclôt sa révolte.

Quaml il faire dire à son Adam : J'aurais moins mal si tlt n'existais pas c'est Men moins ùe :révolte que d'amour qu'il s'agit dans cette déclaration du premier homme à Dieu.

Mais d'un amour que dévore sa propre flamme et qui jouit atroce• ment de sa brûlure ; ainsi l'amant jaloux de s'identifier à celle qu'il pénètre et qui finit Jmr souhaiter qu'elle meure pour que soit abolie leur :intolérable différence ..• n n'est d'ailleurs pas peu significatif d'observer que, dans le continuel tête-à-tête qui l'oppose èt l'unit à son créateur, Grosjean n'emploie jamais que le langage des amoureux, n'empxuntant aux formes concrètes de la 11ature, qui lui servent de véhicule, que des contours voluptueux, des inflexions féminines, voire des attitudes sexuelles : ABRAHAM (Extrait) Le monde est pur comme il ne fut jamais.

Le pharaon n'épouse pas l'amante.

Telle est la loi de la race éminente Tous les corbeaux tournent sur la forêt.

Les acacias sont blancs sous les nuages.

Nous contemplons ton art sans lassitude.

Le sec préside à notre solitude.

Tu as fermé les eaux dans leurs rivages. »

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